Le dieu Basha

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Loin de toute civilisation, dans les décombres d'une ancienne ville antique abandonnée où les structures des bâtiments craquaient de toute part. Des hommes avaient pris possession de cet endroit : trace de feu de camps, des guetteurs dans chaque bâtiment. Ces êtres humains appartenaient à un corps armée avec leur emblème agressif avec un poing noir dans les flammes. À l'intérieur du bâtiment centrale de la ville, un homme et une femme se tenaient dans une pièce sombre et poussière. Les deux individus étaient prisonniers de la salle en ayant leurs mains solidement attachées par des cordes. L'homme en sang par les nombreuses blessures de torture discutait avec sa partenaire de cellule :

— Princesse Sophia, quoi qu'il puisse arriver, vous devez rester forte. Si on survit, vous pourrez m'exécuter. C'est ma faute si on est dans une telle situation.

— Commandant Kay, je me moque de ce qui arrivera. Toute ma vie, je me suis entraînée pour des jours comme celui-ci. J'ai beau avoir dix-neuf ans, je ne compte plus le nombre de fois qu'on a tenté de m'assassiner ou de m'avoir capturé puis torturer. Je tiens à vous dire avant que vous mouriez que vous n'avez rien fait de mal. C'est notre guide qui nous a trahis. Je préfère mourir à vos côtés que dans le château Saumura.

— Ces hommes ne sont pas de vulgaires bandits qu'on nous avait décrits. Ces hommes sont des vétérans et ils sont entraînés pour faire la guerre. Nous n'avions eu aucune chance à trois contre un ! Fais chier ! C'est vous, princesse Sophia qui devait rendre la gloire d'Alma !

Un homme ouvra la porte violemment en hurlant :

— J'ai bien entendu la gloire d'Alma ? Ces menteurs et ces tricheurs ? Ils ont bati leur empire sur le sang de nos ancêtres et désormais ; il est temps que quelqu'un paye pour les dommages, n'est-ce pas princesse Sophia ? Il attrapa les joues de la fille royale. Cela fait déjà trois jours qu'on attend mon messager, si d'ici ce soir, je n'ai toujours pas mon or comme convenu. Je ferai de toi ma chose et quand j'en aurai assez de toi, j'enverrai ta tête à ton cher papounet.

— Enfoiré ! La touche pas !

Le vaurien frappa d'un coup sec le commandant et il continua encore trois salves de coups-de-poing supplémentaires directement en plein visage. À chaque coup donné, il exhibait un sourire sadique. La princesse ordonna :

— Assez, si vous tuez un commandant, la solde que mon père vous versera sera réduit de moitié.

— Tssss ses yeux bleus glacials me font toujours autant flipper princesse. Tu ne chouines pas et tu ne cries pas alors que ton garde du corps est en train de se manger une mandale gratuitement. La famille royale Dan est vraiment la pire. Allez ma beauté, on se revoit d'ici le coucher du soleil et j'espère que ton père ne versera pas la somme pour que mon chef nous laisse s'amuser avec ton joli corps.

L'homme part satisfait de lui en fermant la porte. Sophia interroge son sujet :

— Vous êtes toujours opérationnel, Kay ?

— Ouais.... Un peu dans les vapes, mais j'en ai bavé bien pire que ça. Merci de m'avoir sauvé.

— Ne me remerciez pas, je n'ai fait que gagner du temps. Mon père ne versera pas une seule pièce pour moi. Je ne suis pas assez précieuse. C'est d'ailleurs l'une des raisons qu'il m'est envoyé parlementer en première ligne ennemie.

— Je sais très bien ce que tout le monde raconte que vous êtes une fille illégitime, car votre mère est roturière. Cependant, vous avez tellement plus de classe et d'estime à la couronne à mes yeux que vos frères et sœurs.

— Oui, la couronne est loin de mes mains, mais si quelqu'un me donne le pouvoir d'accomplir mes rêves, je lui donnerai tout ce qu'il désire.

— Vous êtes une princesse, personne n'est au-dessus de vous pour vous soutenir à part le roi.

— Si, les dieux peuvent me venir en aide.

— Les dieux ? Ne pensez pas à pareille folie, ils ne pensent qu'à leur propre vie et depuis la rébellion des hommes, ils nous détestent plus que tout.

— Tu penses que nous valons mieux ? Regarde le château Saumura est devenu le repère de serpent et de la vermine. Je suis prête à faire serment avec n'importe quelle divinité se présentant ! Je donnerai ma vie si c'est pour sauver mon peuple du future apocalypse qui approche !

Le brigand ouvrit de nouveau la porte et il fixa la princesse. Kay demanda :

— Que veux-tu cette fois ? Tu veux encore te défouler ? Je t'attends sac à merde.

Soudain, le soldat, avant qu'il puisse dire un mot, avait une main transperçant son corps et il tomba raide mort en une fraction de seconde. Un grand guerrier vêtu d'une légère armure sombre et vieille apparaît . Il cachait son visage grâce à son casque, mais ses yeux rouges lumineux de son heaume ne pouvaient laisser nul doute sur son identité. Le commandant Kay avait déjà eu le malheur de le rencontrer autrefois et il ne pouvait aucunement effacer une telle apparence de sa mémoire :

— Basha ? Le dieu de la guerre ?

— Vous êtes la princesse Sophia et son commandant Kay. Vous allez venir avec moi.

— Que viens-tu faire ici ?

— Je suis venu pour sauver la princesse.

L'héritière de la famille Dan pouvait apercevoir sa soif de sang dans les yeux du chevalier, son petit bouclier était en piteux état et son épée dans son fourreau s'avérait bien courte. Elle n'en revenait pas d'une telle différence qu'il y avait avec le tableau représentant le célèbre dieu de la guerre invincible sur-le-champs de bataille. Par contre, les yeux rouges, l'odeur de rouille ainsi que le sang restaient fidèle à la peinture et à sa description. Il sortait de la salle en évitant de faire du bruit. Basha avait offert l'arme du bandit mort au général et une amulette accompagnée d'un poignard dissimulé dans les vêtements du Dieu à Sophia. La demoiselle se sentait humiliée d'un si faible présent et Basha avait obligé la princesse d'accepter ses présents. Il parcourut l'étroit couloir avec plusieurs passages avec la divinité en tête. Lors de la marche, ils pouvaient voir l'œuvre du Dieu : un nombre impressionnant de cadavres ennemis parcourant le sol. Le dieu ne prenait aucun égard pour prendre soin de la princesse et encore moins pour le commandant. Il avançait en marche forcée en imposant son rythme. Lors du parcours, la princesse demanda :

— Je croyais que les dieux avaient conclu un accord avec les hommes de ne jamais intervenir dans le monde des humains ?

— Je suis loin d'obéir au roi des dieux. Le dieu arrêta soudainement la marche. J'ai entendu votre requête, si je vous sauve, tu m'offriras tout ce que je désire ?

— Bien entendu même si j'ai du mal à voir ce que je peux offrir à quelqu'un qui possède autant de force que vous.

— Je ne peux pas encore te dire ce que je veux. Mais je ne désire qu'une seule chose sur terre et je sais que toi, tu pourras me l'offrir, un jour. Toi, Sophia Dan la dame rouge. Je t'ai suivi pendant un moment et tu es loin d'être normal.

— Vous êtes un drôle de Dieu de la guerre à espionner les gens.

— Si vous faites le moindre geste suspect. Je me servirai de cette lame contre vous, Basha.

Deux ennemis sortirent d'une des pièces du couloir. Alors que Sophia et Kay se préparaient pour l'affrontement comme le veut leur formation militaire, Basha se précipita sans réfléchir sur le premier qu'il tua en transperçant son corps de sa main juste en dessous du menton. Puis, il saisissa un de ses couteaux de son armure et il le lança en plein cœur du deuxième avant qu'il puisse réagir. Sophia et Kay furent impressionnés par un tel savoir faire du combat. Il n'avait nullement eu besoin de dégainer l'arme de sa ceinture ou d'assistance. La divinité ne prenait pas la peine de voir la réaction de ses nouveaux alliés et il prononçait en secouant sa main pour retirer le sang de l'ennemi :

— Sophia Dan, il ne reste plus que dix unités de soldats. Vous et votre commandant, passerez en tête. Montrez-moi si tu es digne de recevoir ma bénédiction. Je ne jouerai plus que le rôle de support pour sortir. Le chemin est au bout à droite et il n'y aura plus que la porte de sortie au fond.

— Tu nous fais quoi ? T'es le dieu de la guerre ? Pourquoi laisser une princesse courir un tel risque ? Tu as dit que tu avais besoin d'elle, merde.

— Je ne peux accorder mes faveurs qu'au être fort et puissant. Il faut qu'elle me prouve qu'elle mérite que je la serve. Je ne suis pas un soldat, je ne sers que les gens que j'estime.

— Assez, commandant Kay. Si nous avons le soutien de Basha, rien ne pourra nous arrêter. N'oubliez pas qui nous sommes. Je veux voir le sang de ce qui m'ont trahi sous mes pieds.

— À vos ordres majesté.

Trois ennemis chargeaient le petit groupe et un des brigands tirait des flèches. Basha contrait chaque tire lancé avec son bouclier sans aucune difficulté en avançant tranquillement. Quand l'ennemi fut assez proche, Kay transperça un soldat et Basha attrapa la lance et l'épée des deux ennemis restant. Son regard terrifiant répandait la terreur dans le coeur de ses ennemis. Néanmoins, dans cette position, Basha ne pouvait plus contrer les flèches de l'ennemi. L'archer préparait sa flèche vers le Dieu en armure. Sophia avec une grande rapidité dépassa les guerriers et elle transperça le tireur avec son poignard en plein torse. Elle continuait à poignarder son adversaire deux fois pour être certain qu'il soit mort. Kay exécutait les deux soldats militaires maintenu dans la peur du dieu. Basha regardait l'intersection au fond du couloir en communiquant d'une voie calme et froide :

— Sept ennemis en approchent.

— Maitresse avec moi, on se remet en formation. Majesté ?

La princesse dégageait une aura meurtrière tel une fumée rouge sortant de son corps. Elle s'élança directement vers le groupe tel un loup en chasse. Kyan et Basha observaient cette scène tout bonnement terrifiante. Ce n'était plus un combat, c'était devenu un massacre. Kyan accusa le dieu d'être pour quelque chose à ce comportement et le seigneur objecta :

— L'amulette que je lui ai donnée apporte une meilleure résistance et une visée augmentée sans aucun effet secondaire. Ce que tu vois est la véritable nature de Sophia, une berserker. Ce don est rare même pour les divinités. Plus elle tue et plus elle gagne en puissance, or le prix est qu'on peut devenir fou.

— Elle cachait une telle puissance ?

— Je lui ai juste permis de révéler son potentiel. Basha interrompit la demoiselle royale sur le dernier survivant. Cela suffit, tu m'as prouvé ta valeur. Calme-toi sinon ton corps ne tiendra plus.

Le bandit souffla de soulagement et il fut transpercé aussitôt par un poignard de Basha. Il demandait pourquoi le tuer. Le dieu répondu simplement qu'il était un ennemi.

Le groupe des trois s'échappait du lieu pour se réfugier dans un bâtiment au bord de la ville. À l'intérieur de cette structure, un chariot bien préparé les attendait avec des soldats de la même bannière qu'eux. Les combattants blessés les saluèrent en serrant dans leur bras le commandant :

— C'est notre brave commandant, Kay et la princesse ! Ils vont tous les deux bien !

— On a eu tellement peur pour vous.

— J'ai pris soin de récupérer l'épée Lanust de votre père mon commandant.

— Je te remercie, sergent Tae. Kay serrait dans ses bras son compagnon d'arme et il récupérait sa fidèle épée.

— Vous êtes si nombreux, comment est-ce possible ?

— C'est grâce à Basha, il nous a tous sauvés en nous demandant où vous étiez retenu.

—Pour vous sauver, j'avais besoin d'information sur votre position et des différents ennemis. Je me renseigne toujours avant d'intervenir, cela fait parti de la base de la guerre.

— Je ne vous remercierai jamais assez pour votre générosité.

— Ne me remerciez pas, je n'ai fait tout ça que pour atteindre mon but.

— T'es en fait un bon gars Basha. Tu aurais juste pu te contenter de sauver notre princesse, mais tu sauves ses hommes et tu lui donnes des artefacts. Je vais croire que ce que l'on dit sur les dieux sont des mensonges.

Kay tendit sa main amicalement en témoignage de son respect. Brusquement, une panthère et un lion d'une taille trois fois plus grande que celui d'un animal normal surgit de derrière le chariot. Le lion portait un tatouage de soleil noir et la panthère une lune blanche sur leur front. Les deux bêtes menacèrent le commandant en grognant. Basha caressa leur pelage :

— Du calme, Ita et Elyos, c'est un allié.

— Ouaw ça, c'est des animaux de compagnie.

— De compagnie ? Ce sont mes deux seuls partenaires depuis toujours.

— Grand Basha ! Je souhaite te recruter pour devenir la nouvelle dirigeante du royaume Alma !

Basha observait la princesse qui ne tremblait point sous les yeux du terrifiant dieu de la guerre. Une lumière pourpre arriva à toute vitesse de l'extérieur et Kay ordonna en hurlant :

— Tous à couvert ! L'ennemi possède un magicien !

Une puissante explosion frappa le bâtiment qui s'écroulait en mille morceaux. Kay était encore plus amochée, mais toujours vivant. La princesse relèvait son général encore les idées embrouillées.

— Tu vas bien, Kay ?

— On a survécu ?

La panthère fixa le général en lui donnant un coup de langue sur son visage pour enlever son sang puis il rugit d'un cri terrifiant vers les ennemis. La princesse expliquait à son général :

— Les bêtes de Basha nous ont protégées de l'attaque, mais il a été enseveli par les décombres !

Le mage lança à nouveau des sorts néanmoins cette fois-ci avec une plus faible puissance. À cet instant, Sophia ordonna la retraite, car rien ne pouvait stopper les mages. Soudain, les débris furent propulsés par une poussée de vent provenant d'en dessous des débris. La puissante magie de feu fut déviée et une épée transperça le magicien. Une voix magnifique ordonnait après un fort sifflement :

— Ita, Elyos, c'est l'heure de la chasse !

Les bêtes coururent à une vitesse folle. Lors de la charge, Basha grimpa sur son fidèle Elyos, le roi de la jungle en poursuivant l'ennemi. La princesse découvrait le vrai visage du héros qui a dû enlever son casque endommagé par les décombres. Le dieu saignait simplement du côté gauche du haut de sa tête coulant sur son visage et pourtant, il restait totalement calme. Elle dévisageait son nouvel allié et le général exprima son étonnement :

— C'est un enfant ?!

C'est ainsi que commença les folles aventures de Basha et de Sophia.

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