_Nanou ! Nanouuuuu!

Silence radio, elle ne veut vraiment pas pointer le bout de son nez. néanmoins elle me connait mieux que personne. Elle sait pertinemment que je ne vais pas lâcher l'affaire.

_ Allez répond ! Toi et moi c'est à la vie à la mort de toute façon.

Et oui la chieuse, tu es coincée avec moi je te rappelle.

Allongée sur le sable, je contemple le ciel paré de ses milliers d'étoiles, menant mon esprit aux portes de l'infini de notre univers. Ce splendide spectacle m’a donné l'envie de renouer avec moi-même, en faisant une rétrospection sur mon enfance.

_ Soit tu me réponds, soit je te harcèle toute la journée.

_ Et moi qui pensais qu'avec le temps on devenait moins chiant, plus mature !

Elle a cédé plus facilement que ce à quoi je m'attendais. Dans mes souvenirs, j'étais une petite fille bien plus coriace, têtue et qu'on se l'avoue, avec un caractère bien trempé.

_ Tu n'as pas tort ma petite Nanou, mais tu ne m'as pas laissé le choix. Tu ne voulais pas me répondre.

Même si cette conversation se passe étrangement dans ma tête, entendre sa voix, enfin ma voix, mais en plus aiguë bien sûr me fait bizarre. D'un œil extérieur on pourrait être surpris de cette entrevue que j'ai avec cette moi de mon enfance, aux idéaux à l'opposé de celle que je cultive aujourd'hui.

_ Bon Stef maintenant que je suis là, tu me dis pourquoi tu m'as dérangé !

Toujours aussi directive cette gamine. Le sourire qui se dessine sur mon visage traverse mon esprit, et elle le perçoit à la seconde.

_ Regarde par delà mes yeux et vois la beauté du monde au-dessus de nous. En me rendant compte de ce spectacle, j'ai eu envie de renouer avec toi et te partager ce que je ressens aujourd'hui.

_ Alors raconte-moi ce que c'est de devenir adulte Stef !

_ c'est prendre son envol, devenir indépendant tout en étant dépendant de la vie. On est libre de prendre notre chemin, tout en ne déviant pas trop de la route, au risque de se brisée les ailes.

_ excuse-moi de te dire ça, mais ça n'a pas l'air super amusant.

Ce petit moi n'a pas tort ! Dit comme ça, je laisse penser que vieillir peu paraître dépriment. En réalité ça ne l'est pas, cependant je n'occulte pas que chacune de nos décisions, contribue à bâtir une petite branche de notre avenir, qui peut être si fragile si on n'y fait pas un minimum attention.

_Nanou, tu te rappelles quand on avait hâte de devenir grande.

_OH que oui, c'était notre plus grande envie, on imaginait comment serait notre vie adulte. On rêvait de la vie idéale qui nous attendez et qui nous porterez loin de cette vie où l'on se sentait coincer, pieds et poings liè dans cet espace-temps qui nous oppressé.

_ Oui c'est comme ça que tu le vois encore, mais moi je regarde cette période de notre vie avec une certaine nostalgie.

Lui avouer ce sentiment me pince légèrement le cœur, pour autant je ne suis pas triste.

_ Tu es en train de me dire, que tu regrettes notre façon de vivre quand on était petite et les décisions que l'on a prise ?

_ Non, bien sûr que non, car sans cela, je ne serais pas celle que je suis aujourd'hui.

_Alors quoi ?

_ juste qu'il ne faut pas aller plus vite que la vie en elle-même. Chaque seconde doit se savourer, chaque minute doit être appréciée. Le temps ne se rattrape pas tu sais !

Tu connais Confucius ?

_ heu non ! C'est qui un acteur de ton époque, un chanteur ?

Je sourie à cette réponse, car elle est loin du compte.

_ c'était un philosophe chinois. Il a dit "on a deux vies et la seconde commence quand on se rend compte qu'on en a qu'une"

_ OK ! Qu'est-ce que je suis censé comprendre.

_ Qu'aujourd'hui m'a façon de voir la vie à changer. Je ne sais pas si finalement on a deux vies, par contre ce dont je suis sûr, c'est que chaque partie de notre vie se constitue de chapitre, qui, relier entre eux forme le livre de notre vie. Et partie de cette réflexion, nous sommes donc les auteurs de notre propre existence.

_ Je crois Stef, que j'aime cette nouvelle façon de penser. La seule question que je veux te poser  ! C'est :

Es ce que tu es heureuse aujourd'hui ?

_ Oui ! Encore plus que tout ce qu'on imaginait, quand on était petite.