Episode 7

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Malgré la fatigue et la faim désormais bien installés en moi, je reste paisible près de mon nouvel ami. Le comportement du Jack est manifestement très craintif. Il a probablement été abandonné, peut-être même battu. Ses petites blessures et sa peur nerveuse me laissent peu de place au doute. Je suis d’autant plus étonné de sa confiance à mon égard. Il a suffit que je me lève, pourtant le plus délicatement possible, pour qu’il sorte de son sommeil. A peine a t’il ouvert les yeux qu’il semble prêt à crapahuter pour me suivre et ne surtout pas me perdre. En effet il faut à peine quelques pas pour le voir s’embarquer sur mes traces. Je continue d’avancer pensant me diriger vers le magasin à l’entrée de la ville, qui doit maintenant enfin être ouvert. Il nous faudra encore un peu de patience et d’efforts puisque je ne peux pas monter dans le bus avec le chien et que j’avais largement sous-estimé la distance. Après une bonne vingtaine de minutes de marche on arrive devant l’enseigne, qui n’ouvre ses portes qu’un quart-d’heure plus tard. D’emblée le vigile me signale qu’il est interdit d’entrer avec le Jack. La négociation ne prend pas. Je commence à fulminer. Mon estomac et ma patience sont à bout d’épreuves. Ce n’est pas maintenant qu’on va repartir en arrière avec mon pauvre compagnon de route. Je n’ai pas non plus très envie de le laisser seul sur ce parking. Avant d’être explosive, la situation est désamorcée par un jeune homme qui se propose de nous prendre ce qu’il faut avec ses courses. Il nous propose même ensuite de nous ramener à l’océan. Mais je crois que le Jack et moi nous avons tout notre temps et j’ai repéré de quoi se poser pas loin pour casser la croûte. On s’installe près de l’église, sous un arbre. Profitant d’un jambon-beurre et de croquettes bien mérités. Le Jack mange goulûment, il grogne d’excitation. Au téléphone, Marie me dit qu’elle l’a déjà vu, qu’il vagabonde ici depuis quelques semaines. Nous nous sommes bien trouvés je crois. Je vais rester chez Marie le temps de m’en occuper et de lui trouver un foyer. Quant à mon sandwich, je dois dire que de bon matin et avec mon appétit colossal, il est passé tout seul.

L’ami canin rôde autour de l’église. Il cherche quelque-chose. Il renifle partout. Il s’arrête et lève la patte. Cela fait tâche sur la vieille bâtisse du bon dieu. Le Jack se met ensuite à gratter le gravier du chemin. Et merde ! Je n’ai pas pris le sac à crottes.

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