La pire décision de ma vie

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Dans le monde où nous vivons, au nom des religions, des individus ont orchestré des guerres, des homicides et de la manipulation de masse. La foi nous a apporté aussi du réconfort psychologique.


Pour le profit et l’intérêt personnel, nous nous voilons la face et détournons le regard des populations en détresse due aux violences conjugales et des maltraitances familiales.


La difficulté passe par les écouter lorsque cela est dit et par les percevoir lorsque cela est tenu au silence. Je ne peux pas en parler, car je serai ignoré ou même qualifié de fabulateur. Personne n'a remarqué le calvaire que je vis actuellement.


Je ressens de la haine et de l'incompréhension envers ma famille. J'ai même du mal à croire qu'ils changeront un jour. Peut-être, ce constat m'a amené à cette nuit d'une couleur bien rouge.


Quand mon père était à la maison, le fouet dissimulé dans son fauteuil, à l'intérieur d'un trou,qui lui permettait de le sortir facilement. Il l'utilisait pour me frapper le dos et les marques s'inscrivaient progressivement sur celui-ci. Il m'infligeait de la douleur pour son plaisir personnel. Ma mère contemplait cela d'un œil gourmand.


Le mal régnait dans cette atmosphère néfaste. Cette situation me força à créer une pièce protégée dans mon esprit où me réfugier pendant ces séances de torture.


Un jour, j'ai fait tomber un vase. Il contenait les cendres de mon défunt arrière-grand-père paternel. En conséquence, mon père m'a amené à la cave : on habitait une maison à la campagne. Il m'a dit d'une voix grave : "Le vase, que tu as fait tomber, avait plus de valeur que la moitié de ta vie."


A ce moment-là, je savais que le fouet, qui m'avait fait tellement de mal, ne serait rien comparé à ce qui m'attendait. Pendant que ma mère me regardait, il a pris mon bras, d'une énorme rage et a saisi un gros couteau de bouché de trente centimètres pour me couper un bout de mon auriculaire à la moitié. Il le plaça à côté, sur la table.


J'ai souffert mais même à cet instant-là, ma mère n'est pas intervenue. Elle était totalement indifférente à la scène qui se déroulait sous ses yeux.


Une question s'est imposée dans mon esprit : Dieu existait-il ? Si oui, pourquoi ne faisait-il rien ? Une réponse a émergé : Dieu était parti et l'enfer m'ouvrait grand ses bras, littéralement.


Avec l'autorisation de mon père, je suis allé à la salle de bains, pour nettoyer le doigt sectionné. Beaucoup de sang coulait. Il a dit à ma mère : "Va lui faire un pansement et met-lui de l'alcool à 90°." Elle me rejoignit et me soigna à la demande de mon père.


Constatant mon état physique et la violence des actes précédents perpétués par mes parents, je pris la terrible décision de tuer mon père et ma mère.


Pour mon père, je désirais le tuer à cause des agressions physiques et du mépris envers moi. Pour ma mère, cela tenait plus de son indifférence et de son absence de tentatives de protection à mon égard.


Ils s'endormirent vers vingt-trois heures. J’attendis avec la douleur jusqu'à deux heures du matin. Je descendis l’escalier prudemment, car ma chambre, où je me trouvais, se situait, à l'étage.


Je saisis un poignard, qu'il y avait en décoration dans la salle à manger. Mon père, que je pensais endormi, arriva brusquement et me demanda ce que je prévoyais de faire maintenant.


Dans les secondes suivantes, j'ai planté sans remords le couteau dans sa gorge. J’ai rejoint la chambre de mes parents, où j'ai vu ma mère menottée au lit, à ma grande surprise.


Elle me disait : "ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter" suivi de, "je t’aime, mon fils". J'ai avancé en n'entendant pas ces paroles qui sonnaient si fausses à mes oreilles par comparaison à son comportement habituel.  J'ai enfoncé le couteau dans sa tête et le sang a coulé abondamment. Je suis majeur, bientôt riche et libre.


J'ai remercié Lucifer, car ses sacrifices étaient importants. Cela faisait partie d'un contrat que j'avais signé, une semaine auparavant. Un messager m'avait interpellé à la sortie de mon travail d'apprenti charcutier.


Il me proposa, en échange de mon âme amenée en enfer à ma mort, et de la mort de deux personnes de ma famille, une récompense : les numéros du loto pour gagner la cagnotte d'une coquette somme de 160 millions d'euros.


J'ai pris la décision de couper mon père et ma mère en petits morceaux et les ai mis dans des sacs-poubelles. Je les ai jetés aux cochons de l'exploitation de la famille voisine.


Le lendemain, ces cochons ont été donnés à madame Bellario, la bouchère à Contres, où je travaillais, en accord avec une commande précédente. Ils allaient être abattus et préparés avant d'être vendus aux clients du magasin.


En rentrant, j'ai nettoyé la maison de fond en comble. Je suis allé me coucher, après ce ménage. Une question me taraudait : qui était vraiment le messager ?

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