Avec le temps

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 La première chose qui heurte lorsqu'on se soumet au temps, c'est notre capacité à l'oisiveté. Laisser filer les minutes, les heures, les journées avec tranquilité. Tout juste regarder le vide au milieu, attendre que rien ne se passe.

 On se prélasse comme ça dans de savoureuses heures. Tout comme un luxe inattendu, une douceur oubliée. Là où la pesanteur semble s'envoler tout doux au-dessus. Souvent, me dis-je, nous faut-il quelques coups durs pour découvrir une réalité ensevelie. Nous avons le temps, nous avons toujours eu le temps, nous aurons toujours le temps. Quoiqu'il arrive, quoiqu'il advienne. Il suffit d'avoir les couilles de le prendre.

 Lorsqu'on réalise ça, on réalise ô combien nombreux sont les moments perdus que nous avons volontairement subis. Les "mais faut avoir le temps", les "si j'avais le temps" qui ont tous plus ou moins mené à la même chose, l'oubli, la résignation, puis la frustration.

 Aujourd'hui, je me le prends. Peut-être déjà trop tard, mais du moins ils ne m'auront plus. S'faire bouffer la vie, les rêves, le temps. Il n'y aura plus de compromission possible.

 Il faudrait bien leur dire, leur rappeler à ceux qu'on croise, qu'on élève. Qu'ils ne doivent pas oublier de prendre le temps ni gamins, ni adultes. C'est sans répit qu'il faut en disposer. Ne pas culpabiliser de ne rien faire du tout, de ne rien faire d'autre que ce qu'est utile à la vie.

 Désormais au bord de cette rivière, il y a cette évidence. De côté les choses essentielles, j'ai l'infini entre. A moi de le sublimer. A moi, le choix.

 Les choses de ma vie n’ont rien eu à voir avec cette quelconque philosophie depuis le début pour moi. Dans le sens où petit petit, je me suis comme tous, laissé ensevelir dans le lisier de la vie. A tout oublier, à ne rien rêver, à ne rien espérer ; sans y réfléchir, sans en avoir conscience, on se regarde dans le miroir à presque quarante balais, et on chiale.

Il y a eu la première paye, premier boulot. Il y a eu le premier appart, premières factures. Il y a eu la première bagnole, le premier crédit. La première gonzesse, les premières engueulades.

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