Chapitre 45 Pur sang

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Le lendemain, aux premières lueurs de l’aube, Maximilien et Victor étaient venus nous chercher à Saint Sulpice, à notre demande. Je les pris tous deux par le bras et m’empressai de leur montrer ma découverte.

« C’est… C’est incroyable ! Je n’en reviens pas… C’était là sous nos yeux, dit Victor.

-Mes amis, si je comprends bien, vous cherchez un cheval à Paris ? Demanda Maximilien.

-Oui, répondis-je, mais pas n’importe quel cheval. Il doit avoir été construit entre le XIIIème et le XVIème siècle, grâce à un mécène vénitien.

Maximilien se gratta la tête.

-Là, vous m’en demandez un peu beaucoup. Les statues équestres de Paris n’ont pas toutes survécues. Certaines ont été fondues sous la Révolution pour faire des canons, et d’autres ont été enlevées par les allemands sous l’occupation. »

Découragés, nous sortîmes ensemble de Saint Sulpice afin de rejoindre Ella, Cathy et Charlotte, chez l’ami de Maximilien. Pendant que nous descendions les marches de l’église, il déclara :

« Les femmes nous attendent, et elles sont très remontées. Il serait préférable de leur apporter de bonnes nouvelles.

-Le livre de l’Apocalypse ! M’exclamai-je.

-Oui ? Eh bien ?

-Il a été écrit par Jean l’Évangéliste, que l’on associe parfois à Jean, Fils de Zébédée.

-Jean l’Apôtre ? Et alors ?

-Or, tous les théologiens du monde s’accordent à dire que c’est impossible, car il aurait eu plus de cent ans à sa mort. Que savez-vous de lui ?

-Pas grand-chose, malheureusement, répondit Maximilien. Juste qu’il était souvent décrit d’apparence juvénile, qu’il était le disciple préféré du Christ et qu’au sein du Tétramorphe, il était représenté par un aigle : l’aigle de Patmos.

-Le Tétraquoi ?

-Tétramorphe, une figure symbolique représentant quatre êtres vivants associés aux quatre principaux évangélistes : le lion pour Marc, le taureau pour Luc, l’homme pour Matthieu et l’aigle pour Jean.

-Putain de merde ! »

Je m’arrêtais net sur le parvis. Tous me regardèrent avec des yeux ronds.

« Imaginons un instant que Jean ait trouvé un moyen de rester indéfiniment jeune.

-Assez pour pouvoir vivre plus de cent ans… Rajouta Victor.

-Mais alors ça voudrait dire que…

-L’apôtre Jean était l’un des nôtres. Déclarai-je. »

C’était audacieux, mais ma théorie était que Lorenzo avait dû faire cette même découverte bien avant moi. Cela impliquait aussi que contrairement à ce que les vampires pensaient, les cinq seigneurs n’étaient pas les premiers. Les vampires avaient donc des ancêtres qui vivaient au grand jour, dont les pouvoirs étaient associés aux miracles des saints. Cela risquait de bouleverser l’ordre mondial tout entier, c’était donc une bonne raison pour le seigneur vénitien de dissimuler son secret.

J’eus alors un nouveau frisson.

« Oh non !

-Qu’y a-t-il ? Demanda Maximilien.

-Il est ici. »

Face à nous, le vampire des halles, nous barrait la route. Ses yeux rougeoyants ne trompaient pas, il s’était nourri et tout portait à croire qu’il était prêt à se battre. Nous étions au bord du jardin du Luxembourg. Sans abri pour se cacher, la fuite était devenue impossible.

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