Chapitre 5 Le départ

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Ma mère emporta Tybalt et prit congé complètement rassurée sur mon sort. Isa et moi étions à présent en train de préparer notre voyage. Avant de partir, ma mère n’avait pas manqué de me donner une liste, longue comme le bras, d’instructions concernant les habitudes des vampires. Du genre : éviter les zoos, les chenils, les animaleries ; faire attention aux odeurs fortes comme l’ail, qui leur donnait la nausée. Mais dès les premières minutes, je constatai avec étonnement qu’Isa hésitait à sortir de l’immeuble :

« Le temps est ensoleillé aujourd’hui. Dit-elle.

-Attends, tu veux dire que tu ne peux pas sortir le jour ?

-Non ce n’est pas ça, c’est juste… que je suis pratiquement aveugle quand il y a trop de soleil.

-Comme les animaux nocturnes, ça tombe sous le sens.

-À moins que le temps ne se couvre, tu vas devoir me guider. »

C’était donc l’une des raisons pour lesquelles les vampires recherchaient des serviteurs humains. Le jour les affaiblissait, leurs yeux sensibles captaient trop de lumière et s’assèchaient.

Je pris alors la main d’Isa et la guida vers ma voiture. Nous devions nous rendre assez vite vers Caen où je laisserais le véhicule chez un ami de mon père. Le lendemain, nous serions dans le train, en route pour Montparnasse.

Une fois sur la route, j’envisageais de faire parler Isa afin d’en savoir un peu plus sur ce qu’elle appelait « le saint Graal des vampires ».

« Dis-moi Isa, qu’est-ce que tu espères trouver une fois à Paris ?

-L’une des clés qui sauvera notre espèce.

-C'est-à-dire ?

Comprenant parfaitement que je cherchais à lui tirer les vers du nez, plus ou moins subtilement, Isa me fit un sourire.

-C’est un peu difficile à expliquer, je vais essayer de faire simple. Mais c’est donnant-donnant. Si tu m’aides à soulager mes yeux, je t’en dirais un peu plus.

Voyant qu’elle profitait de la situation, je lui fis un sourire à mon tour.

-Sous le pare-soleil en face de toi, il y a des verres fumés.

-Parfait. Bon tu te souviens de ce que je t’ai dit ? À la base il n’y avait que cinq seigneurs, or, il se trouve que l’un d’eux avait résolu le problème de la dépendance au sang.

-Ça alors ! Mais ça voudrait dire que les vampires pourraient coexister avec les humains ?

-Peut-être. Mais je préfère ne pas trop m’avancer. L’intérêt est surtout que je serai en mesure de pouvoir disposer de toutes mes facultés à tout moment.

-Pourquoi faire ? Lui demandai-je.

-Pour pouvoir vivre une vie normale, au grand jour, sans avoir besoin d’aller me nourrir toutes les nuits !

-Effectivement ce serait formidable. Donc si je comprends bien, ce seigneur s’est fait une corne d’abondance pour vampire qui lui a permis de vivre parmi les humains. Pourquoi n’en a-t-il pas fait profiter les autres ?

- Il a mené ses recherches en secret parce qu’il craignait que les quatre autres l’en empêche, il ne s'entendait pas bien avec eux. Quand ils ont su ce qu’il avait trouvé, ils étaient divisés sur la position à adopter. L’un d'eux voulait utiliser le fruit de son travail pour transformer tous les humains en vampires et un autre au contraire voulait continuer à consommer du sang humain. Les deux seigneurs se sont battus à mort tandis que les trois autres ont préféré dissimuler l'antidote au reste des vampires.

-Comment s’appelait-il ?

-Lorenzo.

-Son nom ne me dit rien.

-C’est peu probable, je ne l’ai pas connu non plus. Il est mort en 1509 à la bataille d’Agnadel.

-Effectivement ça remonte.

-Je vais te confier un secret… Il y a longtemps, bien avant la guerre, je suis entrée dans une école pour les hem… personnes comme moi.

-La fameuse Vampire School ?

-Oui si tu veux. Toujours est-il que c’était une expérience assez désagréable. J’ai essayé de m’enfuir, mais la directrice était un peu…

-Barje ?

-Obstinée. Elle m’a bien évidemment convoqué dans son bureau. Pendant qu’elle me faisait attendre, j’ai observé ses armoiries et j’ai découvert qu’elle était de la famille de notre fameux Lorenzo. Je me suis donc empressée de fouiller ses affaires et j’ai trouvé un objet dans un coffret, lui ayant appartenu. Comme je ne pouvais pas l’emporter avec moi, je me suis arrangée pour le cacher. À l’époque, je me suis dit que je pourrais le vendre à mon créateur, mais en attendant, je l’ai tout de même étudié. Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai appris sa véritable utilité.

-C’était quoi comme objet ?

-Le premier artefact que nous devons retrouver, la clé de Lorenzo.

-Juste une clé ?

-Enfin cela ressemble plutôt à des disques superposés. Je pense savoir à quoi ils servent. S’il est vrai que l’école est toujours en place, la clé doit toujours s’y trouver.

-Une chasse au trésor, une vraie ! J’en ai toujours rêvé !

-Ça ne devrait pas être trop difficile, j’ai fait bien attention, nous sommes les seuls sur l’affaire. En revanche, la suite risque d’être un peu plus ardue, mais si tu m’aides à me réapprovisionner, je devrais pouvoir m’en charger moi-même. »

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