TROUVÉE, POUR SON MALHEUR

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Reina

"Celui qui trouve une femme trouve le bonheur; C'est une grâce qu'il obtient de l'Eternel."

Proverbes 18:22 (Version Louis Segond)

L'éclat des yeux bleu de cet homme capable de faire chavirer plus d'un cœur me dévisage sans discrétion. De son regard perçant, il me détaille un moment, avant de fixer celui-ci sans vergogne dans mes prunelles. Venimeuse et sans flancher, j'encre mes iris dans les siens, sachant pertinemment le but de cette manœuvre. Surpris, il est le premier à changer légèrement de posture, mais je ne me laisse toujours pas aller désireuse de le dominer. Or, bien malgré moi, alors que nous ne cessons de nous observer ; une sensation que je souhaite trouver à cet instant désagréable me parcourt l'échine. Elle m'inonde littéralement sans que je parvienne immédiatement à l'identifier. Je reste figé et me raidis, jusqu'à ce que je comprenne l'origine de ma crispation soudaine. Du désir ? Non, impossible !

_ Règle numéro trois : du désir, naît la convoitise. Tu dois en susciter nullement en ressentir, car elle demeure malgré toi un premier pas, une porte ouverte vers la faiblesse.

Je me suis préparer à détester cet homme du plus profond de mon être, je ne pensais pas pouvoir ressentir ce genre de chose. Du reste, lorsqu'Ella m'a fait part de son plan de séduire le fils cadet de Bernard Tellier, j'ai été toute suite indigné par cette idée. Car même faire semblant d'aimer ce type pour mieux tromper sa famille, était pour moi intolérable. Je hais et haïrais toujours ces gens alors pourquoi me rapprocher de l'un de ces membres, qui dans ma vision ressemblait à un ringard, un snobe et lourdaud répugnant. Sauf que Nicholas, Sébastien Tellier n'a rien de disgracieux ou de repoussant. Ce connard est un très bel homme, un des plus beaux que j'ai pu contempler dans ma vie. La photo que ma tante m'a montré ne lui rend absolument pas justice. Un dieu vivant, aux boucles brunes et au teint olivâtre, qui pour ne rien gâcher porte en deuxième prénom celui de mon père.

Énervée par la réaction de mes hormones, je sors de table mon verre de vin à la main et me dirige en terrasse du Pavillon Royal afin de me calmer.

_ Règle numéro quatre : inutile de paniquer, rester calme en toute circonstance. Celui qui à l'information à le pouvoir, l'ignorant ne peut en conséquence discerner tes mauvais dessins.

Je suis tellement furieuse, que je ne fais pas compte de mes actions. J'agis comme Lily Bourgeois le ferrait, qui la rage au corps mais toujours innocente aurait fuit la douleur. Car soyons réaliste même si j'ai tenté de gommer le plus possible ma véritable personnalité, elle ressort occasionnellement quand la tension est trop forte. Mais si je pensais que mon attitude payerait de cette manière, je l'aurais utilisé à mes fins bien plus tôt. Puisque qu'arrivé au dehors dans le calme de la nuit, belle revanche, j'entends des bruits de pas qui me suivent. Calcul facile, il me suffit d'additionner deux plus deux pour comprendre. Un homme qui cherche à se rapprocher d'une femme qui s'éloigne de lui délibérément, la suivra pour détenir au moins une chance de la convaincre. Et pour son malheur, Nicholas fait ce premier pas. Ce qui me ramène automatiquement à la règle numéro deux.

_ Règle numéro deux : l'homme propose, la femme dispose. Maintenir le pouvoir, c'est se faire désirer.

_ Excusez-moi, mademoiselle, puis-je ? Je crois ne vous avoir jamais vu auparavant, si c'était le cas, je suis certain que je me souviendrais d'un visage comme le vôtre.

Je me retourne lentement et aussi gracieusement que possible, poussant une de mes mèches frisés caramel sur le côté. Sans répondre immédiatement, je bois une gorgée de vin et le scrute de haut en bas comme si je le voyais pour la première fois.

Extérieurement, j'adopte une attitude décontractée et réponds sournoise.

_ Assez déçue, je dois dire.

Perdu, il me fixe davantage et m'interroge.

_ Pardon ? Déçue, je ne comprends pas.

Je plaque un sourire moqueur sur mes lèvres et m'explique.

_ C'est comme ça que vous arrivez à mettre les femmes dans votre lit d'habitude ?

Comme si j'ai énoncé quelque chose de drôle, il éclate de rire pendant un moment ; avant d'afficher une expression moqueuse.

_ Si je voulais uniquement de vous dans mon lit, il y a longtemps que nous y serions déjà. Mais quelque chose me dit que vous n'êtes pas le genre de femme à laisser les hommes faire de vous ce qu'ils veulent.

Il pose sur moi un œil critique, essayant de lire en moi.

En le voyant faire, je lui ris au nez. Il finit par remarquer que je me fous de sa gueule, mais ne le laissant pas me sonder davantage, j'ironise.

_ Comme c'est mignon monsieur Tellier, vous pensez pouvoir rentrer dans ma tête.

Pris de cours, il me questionne.

_ Vous connaissez mon nom de famille ?

J'affiche une moue hésitante, mets un doigt sur ma bouche en signe de grande réflexion, ricane puis éclate de rire.

_ Ça se pourrait ?

Répondant ainsi à sa question par une autre question.

_ Vous vous moquez encore de moi.

_ Peut-être bien, mais vous le méritez, car votre ego n'a d'égale votre arrogance.

Je l'imite et singe son attitude.

_Si je voulais uniquement de vous dans mon lit, il y a longtemps que nous y serions déjà. Vous ne pouvez pas être condescendant et pédant à ce point.

Il tousse et s'explique.

_ Je ne suis pas du genre à faire dans la longue durée, mais contrairement à d'autres. Cependant, je reste honnête avec mes conquêtes. Peu d'hommes de notre monde peuvent en dire autant. Or remarquer la nuance en ce qui vous concerne, je veux certes vous mettre dans mon lit, mais je désire également vous connaître. Vous ne ressemblez à aucun de mes coups d'un soir.

_ Encore heureux, le comble serait d'être à vos yeux une fille facile.

_ Vous n'avez rien d'une fille facile. Je me demande tout de même si vous comptez me dire qui vous êtes. Où dois-je faire en sorte de le découvrir par moi-même ?

_ Cela serait plus amusant si vous essayez de vous-même de retrouver la femme au verre de vin.

C'est bête, mais à mon sens, il n'y a rien de sexuelles dans notre échange et pourtant à cet instant ... C'est comme ... pour une raison que j'ignore ... la tension entre nous explose tous les compteurs. On dirait presque que nous sommes reliés par des fils électriques invisibles. L'air est pourtant très agréable aux alentours crépite, j'ai chaud. Brûlante à ce stade, un non-sens alors qu'il ne m'a pas touché. Je suis persuadé qu'il peut le ressentir, mais jusqu'à ce que je reprenne, mais esprit pas question de la laisser s'approcher.

_ Vous êtes difficile.

_ Toutes les femmes devraient l'être monsieur Tellier. Vous ne pensez pas ?

Il secoue la tête.

_ S'il vous plaît, ne m'appelez pas monsieur Tellier. C'est mon père que tout le monde appelle ainsi et je ne veux pas du tout lui ressembler. Pour vous ce sera juste Nicholas, je vous prie.

Nicholas ne la sait pas, mais en nommant son père, il vient de me contrarier.

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