Chiennerie

Une minute de lecture

Jean-Marcel promenait son maître sur les trottoirs de Bethléem sans s'aviser de chantonner n'importe quel standard style Il est libre Max. Le temps avait glissé sur sa peau d'ambassadeur et comme tous les soirs il faisait son tour. Ainsi il passait près de la piscine olympique dédiée aux handicapés de la main gauche ; il y avait le stade de foot pour les estropiés de la jambe droite.

Ces peuples qui avaient supporté la guerre, comment s'en étaient-ils sortis ? Près d'un quart des gens avaient été blessés, avaient perdu, qui un oeil, qui un pied, un bras... Et personne ne se plaignait, c'était même considérer la perte d'un membre comme le signe de l'orgueil, du droit d'être fier d'y avoir laissé sa peau, du devoir même d'y avoir donné de soi. La guerre de ce côté-là du monde possédait de terribles vertus fanatiques.

Jean-Marcel profitait de ses balades quotidiennes pour s'interroger et méditer sur le monde. Quand les militaires allaient-ils balancer des os au-dessus des murailles ? Qu'ils se battent, oui, mais sans oublier d'envoyer les abats... Où passaient donc toute cette viande meurtrie ? Perdu pour perdu, qu'elle termine dans nos estomacs, songeait Jean-Marcel.

Et si les militaires se désertaient, à l'instar des décideurs !? Quelle décadence si les soldats abandonnaient leur poste ! Qu'en est-il donc de l'image de l'homme - du mâle - qui tombe en désuétude ? Les rebus seront-ils recyclés ?

Et Jean-Marcel leva la patte et pissa sur le mur des lamentations.

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