Un peu d'eau file pour la paix d'Ophélie, gardez vos larmes pour les âmes égarées ?
Partie I
J'y allais pour prier, me recueillir
me voici à le prier de se retenir
mais c'est plié on ne peut plus le tenir
et ma langue déliée simplement recueille ires
Il prêche la vertu, la foi, l'abnégation
le partage, l'amour et puis le don
Nous l'écoutons candides, béats d'admiration
persuadés de trouver ici la rédemption
Nous expions nos fautes, demandons le pardon
nous visons chaque jour à l'amélioration
nous sommes si mignons, tous les petits lardons
chaque jour fortifions nos belles convictions
Mais discrètement le soir
en tirant les rideaux
pour inviter le noir
à cacher ses défauts
Il nous invite aussi à partager son corps
comme celui du Christ en un peu plus charnu
quelque peu effrayé car on découvre alors
que la parole de Dieu désire nous mettre à nu
On peut toujours se plaindre, et même dénoncer
ils savent trop bien feindre, nous décontenancer
et dans leur dignité qui n'est qu'hypocrisie
retournent se draper, cacher leur âme moisie
Ont-ils dérapé ? Personne ne veut le voir
le peuple est veule alors, ne veut pas décevoir
faire chuter les icônes qui donnent sens au néant
on fait chut à l'alcôve, en son sein des errants
La vérité éclate, ce n'est qu'une étincelle
qui ne se propage pas car ils tiennent les ficelles
embrouillent les esprits qu'avec des fables ils scellent
et leur font même croire à une mère pucelle
Ces soi-disant bergers guidant les égarés
détruisent beaucoup de vie on en est effaré
puis on reprend la notre bien assez tarée
et plongent dans l'oubli les enfants abusés
Partie II
J’pourrais crier pour écrire
Ou écrire pour écrire
Ça revient du pareil au même
Sans blagues c’est semblable.
J’courrais prier avant qu’ ce chemin s’achève
Et fasse place à une piste semée de stéréotypes.
Maintenant je fume et défie les moulins
J’n’humidifie ma lèvre que pour en rouler un
Je modifie en rêve les pourtours malsains
Je meus difficilement la pierre à rouler
Comme Sisyphe éternellement sur les versants.
Qu’est c’qui m’empêche ? pas grand chose
Rien du tout à la fois, on doit tout à la foi
Le faux à l’air de gagner, mais la morale lui fait défaut
Mélasse orale dans les infos, malaise en chorale
Mon réconfort
Est dans la fuite
L’idée de futilité
Faut il user d’artifices
Pour la Félicité ?
Fussent-ils entiers
Ardents ou efficaces
Ces masques de détermination
Resteront façades insipides
Loin d’être incisifs
Mais le choix est décisif
Pas de marche arrière
Et je marche, arriéré
Sur la route du progrès
Assemblant dépareillés
Des costards des bas rayés
Départ donné
Je ne m’empresse pas d’avancer
Mais on me presse de pardonner
Dois-je tendre l’autre joue
Si je veux plus de bisous ?
Ou dois-je tendre mon majeur
Pour vous dire d’aller tous vous ?
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