Un peu d'eau file pour la paix d'Ophélie, gardez vos larmes pour les âmes égarées ?

2 minutes de lecture

Partie I


J'y allais pour prier, me recueillir

me voici à le prier de se retenir

mais c'est plié on ne peut plus le tenir

et ma langue déliée simplement recueille ires


Il prêche la vertu, la foi, l'abnégation

le partage, l'amour et puis le don

Nous l'écoutons candides, béats d'admiration

persuadés de trouver ici la rédemption


Nous expions nos fautes, demandons le pardon

nous visons chaque jour à l'amélioration

nous sommes si mignons, tous les petits lardons

chaque jour fortifions nos belles convictions


Mais discrètement le soir

en tirant les rideaux

pour inviter le noir

à cacher ses défauts


Il nous invite aussi à partager son corps

comme celui du Christ en un peu plus charnu

quelque peu effrayé car on découvre alors

que la parole de Dieu désire nous mettre à nu


On peut toujours se plaindre, et même dénoncer

ils savent trop bien feindre, nous décontenancer

et dans leur dignité qui n'est qu'hypocrisie

retournent se draper, cacher leur âme moisie


Ont-ils dérapé ? Personne ne veut le voir

le peuple est veule alors, ne veut pas décevoir

faire chuter les icônes qui donnent sens au néant

on fait chut à l'alcôve, en son sein des errants


La vérité éclate, ce n'est qu'une étincelle

qui ne se propage pas car ils tiennent les ficelles

embrouillent les esprits qu'avec des fables ils scellent

et leur font même croire à une mère pucelle


Ces soi-disant bergers guidant les égarés

détruisent beaucoup de vie on en est effaré

puis on reprend la notre bien assez tarée

et plongent dans l'oubli les enfants abusés





Partie II


J’pourrais crier pour écrire

Ou écrire pour écrire

Ça revient du pareil au même

Sans blagues c’est semblable.


J’courrais prier avant qu’ ce chemin s’achève

Et fasse place à une piste semée de stéréotypes.


Maintenant je fume et défie les moulins

J’n’humidifie ma lèvre que pour en rouler un

Je modifie en rêve les pourtours malsains

Je meus difficilement la pierre à rouler

Comme Sisyphe éternellement sur les versants.


Qu’est c’qui m’empêche ? pas grand chose

Rien du tout à la fois, on doit tout à la foi

Le faux à l’air de gagner, mais la morale lui fait défaut

Mélasse orale dans les infos, malaise en chorale

 

Mon réconfort

Est dans la fuite

L’idée de futilité

Faut il user d’artifices

Pour la Félicité ?

Fussent-ils entiers

Ardents ou efficaces

Ces masques de détermination

Resteront façades insipides

Loin d’être incisifs

Mais le choix est décisif

Pas de marche arrière

Et je marche, arriéré

Sur la route du progrès

Assemblant dépareillés

Des costards des bas rayés


Départ donné

Je ne m’empresse pas d’avancer

Mais on me presse de pardonner

Dois-je tendre l’autre joue

Si je veux plus de bisous ?

Ou dois-je tendre mon majeur

Pour vous dire d’aller tous vous ?


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