Ton Ultima Thulé (mon épopée).

2 minutes de lecture

En moi vit et palpite l'ardeur d'incarner

Cette terre que l'on nomme Ultima Thulé.

Que je sois ton Eden, que je sois ton Islande !

Nous deux enlacés conjurant ce no man's land.


Explorateur solo naviguant en mon fjord,

De mon royaume, je t'adouberai en lord.

Que se gonfle la grand'voile de ton désir

Si tu jettes l'ancre, soyons prêts à défaillir !


Mes volutes soyeuses enfin se soulèvent...

En clair-obscur se dévoilent et puis s'esquivent

Les contours de ma géographie féminine :

Dans tes yeux, j'y lis la saga d'une héroïne !


Âpres, noirs et austères plateaux volcaniques

Au bord de ma toundra, et plages presqu'arctiques

De mon paysage à nu, te laissent extatique !

Une boussole affolée, ton seul viatique.


Chevauchant les vents glacés de ma solitude

Où s'épousent les confins de nos latitudes,

Tu as gagné le coeur de mon septentrion,

Et je signe, valeureuse, ma reddition.


Méandres des sentiments, flots de la passion,

Sismiques frissons, érosion de ma raison,

Ton audace muée, turgescente prière,

Nos corps en osmose : abolie la frontière !


Regard bleu isatis enclos dans tes paupières,

Ta peau douce et lisse comme un duvet d'eider

Me transportent vers les rives de l'allégresse ;

Dans tes bras, je me sens devenir ta déesse !


Soif des baisers-promesses, et les mains-caresses,

- J'aimerais que jamais, jamais elles ne cessent ! -,

Remontent le long de ma terrestre dorsale,

Supplique d'une intemporelle et suave escale !


Baignée, bercée de ton océane tendresse

Les rouleaux de ta marée déferlent, se dressent,

Flux et reflux incessant le long de mes côtes,

Âmes, coeurs et corps à l'unisson de leurs notes.


Les fumeroles sonores de nos soupirs

Et la résonnance tellurique accompagnent

Ce doux séisme au sein d'un amoureux empire,

Mêlant Toi, paladin, & Moi, douce compagne.


Sous les neiges couve la forge de Vulcain,

Des failles jaillissent nos émois souverains,

Magma magnifiant l'indécente incandescence

De la lave et des glaces, scellant leur alliance.


Alchimie des textures, maelstrom d'émotions,

Trop-plein des ardeurs, affectives éruptions,

Mon sang, ton sang bouillonnent dans les profondeurs,

Dégèlent et fondent, glaciers de ma pudeur.


Et comme une fièvre, jouant toute en ascendance,

Nos ébats culminent en geyser, fulminance !

Heureuse délivrance...

Adieu Vatnajökull, l'inlandsis se désarme

En rivières glaciaires, débâcle des larmes...


Sanglots d'une terre éperdue de gratitude :

Belle clémence et sources de béatitude.

Vague à lames tari, toundra en renaissance,

S'achève dans la douce extase matinale

D'une aurore boréale...

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