Partie 3/ : 18h45

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-Jäger amène ton p’tit cul par ici et plus vite que ça merci, m’aboya dessus le Sergent-Chef Bounds à peine après que j’ai franchi la dernière marche de l’escalier. Drom et Wivern étaient avec elle. C’était une sorte de « pont », une petite salle donnant à moitié sur la grande salle. On voyait toute la Compagnie aller de part et d’autre transportant, riant, criant, courant…

-Bien messieurs, commença-t-elle en se tournant vers la baie vitrée, je vous ai regroupé tous les trois pour vous transmettre un message du Général Ion en personne.

Je faillis m’étouffer devant un tel honneur.

-PARDON ?! Le Général Ion ? m’esclaffai-je, le putain de chef de toute la Division Apocalypse ?

-C’est bien t’apprends tes cours Jäger, me répondit le Sergent-Chef dans le plus grand des calmes.

-Bah ! Excusez-nous hein mais c’est pas toujours qu’on reçoit un ordre direct d’aussi haut dans l’armée.

-Ooooh navré de perturber tes petites hormones d’adolescente mon poussin mais c’est bien lui qui vous transmet cet ordre à vous trois.

-Pourquoi seulement à nous trois et pas toute la Section ou même la Compagnie ? demanda Drom d’un ton calme.

-Hmm hmm bien vu Drom, répondit Bounds, eh bien c’est à vous d’me l’dire les garçons. Qu’est-ce qui vous lie tous les trois au sein de cette Section ?

Wivern tourna son regard vers moi puis vers Drom. Ce fut tout d’un coup plus clair. Drom, Wivern et moi avions été affecté au même camp de formation étant originaires de la même province mais surtout avions reçu la même formation, formation qui était autrefois expérimentale il y a 5 ans de cela et qui depuis avait été abandonné.

-Si vous vous souvenez bien, vous avez tous les trois participé au projet Canonball il y a 5 ans au centre de formation Jungle. Vous êtes trois des 58 soldats ayant été testé sur ce prototype d’armement. Seulement aujourd’hui, seuls 10 sont encore vivants mais surtout, vous êtes les trois seuls dans la région. Or sur cette mission qui présente un enjeu bien supérieur à ce que vous pouvez vous imaginer, vos restes de la technologie Canonball vont devoir être exploités.

Elle se retourna vers nous.

-Montrez-moi vos puces.

Ah la puce. Cette putain de pièce ronde en métal qu’ils nous avaient implémenté pendant les tests. Drom retira son gilet et son T-shirt il avait choisi de mettre la sienne sur son flanc droit au niveau des côtes qui était un endroit difficile d’accès, choix intelligent et stratégique. Wivern avait fait le choix pratique mais plus dangereux de l’installer dans sa paume de main, facile d’accès mais vachement en évidence. Puis il y avait moi, au centre de la poitrine. Vous pouvez vous dire que je suis complètement con parce que c’est pas forcément facile d’accès et c’est vachement en évidence, c’est ce que les mecs en blouses blanches m’avaient dit en tout cas, mais moi je réfléchis plus loin que ça les gars. Je vous expose le truc, cette puce, lorsqu’une partie organique appartenant au porteur la touchait activait la technologie « Canonball » : cette petite puce larguait alors ces milliers de nanos-robots dans votre organisme ce qui avait pour effet de vous mettre une bonne dose de cheval d’adrénaline déjà mais aussi d’augmenter toutes vos states physiques : cardio, respiration, débit sanguin, souplesse, vitesse, force, vue, ouïe, etc… De plus selon le cran que vous choisissiez sur la puce avant de l’activer une certaine partie de votre corps se voyait renforcer. Une couche qui semblait métallique aux premiers abords se formait soit sur vos avant-bras, soit votre visage, soit votre dos. Cette sorte de carapace était à l’épreuve des chocs, des balles et toute autre forme de dégâts, seul un certain type de gaz développé par les gars du projet Canonball pouvait détruire cette « peau » et alors elle se détacha comme on enlève un masque. Pour finir, cette peau ainsi que les effets précédemment cités disparaissaient entre 5 et 10 minutes après leur activation et on ne peut l’activer qu’une fois toutes les 24 heures avec une révision à faire de la puce et un rechargement en nano-matériel toutes les 5 utilisations. Comme ça ça avait l’air plus relou qu’autre chose moins une fois que vous y avez touché vous comprenez les avantages du bordel. Mon placement était justifié pour simple et bonne raison que les nano-robots se diffusent dans votre corps par le sang et si sont libéré directement ou juste à côté du cœur, c’est comme être largué directement sur l’autoroute, mes « plaques » comme j’appelais se formaient ainsi plus vite que mes deux camarades.

-Bien, Hoove est calée sur le sujet, vous avez donc rendez-vous avec elle à 19h00 pour qu’elle vous les remette en état, c’est compris jeunes gens ?

Je fis « oui » de la tête suivi de Drom et Wivern.

-Rompez.

A peine ces paroles prononcées je couru dans les escaliers et me ruai vers les quartiers du Chaos pour terminer ce que j’avais commencé. Une fois à la porte, plus de trace de Hoove.

-Eh les gars, lançai-je, Hoove est partie où ?

-Parce que tu crois qu’on va t’le dire ? me répondit Mani en mettant son paquetage sur son dos et saisissant sa ceinture remplie de grenades et d’autres petits bijoux, fréro déjà que tu fous le seum à toute la Compagnie voir le Régiment, si en plus tu crois qu’on va te faciliter la tâche pour tirer ton coup… Mon cul !

Lock et Holson qui étaient eux aussi en train de finaliser leur paquetage sur leur couchette rirent comme deux pochtrons trainant au PMU de 6h à 22h.

Je jetai à nouveau un coup d’œil de part et d’autres du couloir qui se vidait peu à peu de personnes à poil et gagnait en personnes équipées et prêtes à l’action.

Je décidai de prendre mon paquetage, ma ceinture et mon casque sur mon lit avant de sortir dans le couloir puis de me diriger vers la salle de regroupement. La salle se remplissaient : les escouades se rassemblaient en rond autour des tables, comptaient leurs balles et vérifiaient leurs armes. D’autres fumaient ou buvaient, certains jouaient aux cartes ou aux dés, bonne ambiance clichée de l’armée quoi rien d’anormal.

Je ne voyais toujours pas ma cible et décidai donc de poser mes affaires à la grande table devant l’estrade, table où le reste de la Section avait déjà conquis : Proma, Jules et Golg y étaient déjà, Proma méditait, me demandez pas comment ou pourquoi, Jules nettoyait son HB-Type 16 avec la langue et un chiffon d’une manière plutôt étrange et Golg comptaient ses chargeurs et ses barres chocolatées.

-Woooo Jäger ! me lança Jules en me voyant me débarrasser de mon sac, détends fréro on dirait que tu vas te chier dessus avant d’avoir des raisons de l’faire.

-Ta gueule Jules, où est Hoove ?

-Ah ok, je vois, monsieur est à cran. Serait-ce parce que vous avez été interrompu pendant vos petites aventures là ?

Je pris mon Colt Dark&Phoenix 45mm à ma ceinture et lui colla sous le menton en le fixant dans les yeux.

-Ola cow-boy détends toi elle est partie sur le toit aider Fredo et Timo à réparer une extension du relais communication.

-Merci, lui dis-je sèchement en rangeant mon arme. Le reste de la salle me fixait alors que je quittais la pièce.

Je couru jusqu’au dehors du bâtiment et entendit la voix aigüe de Timo depuis le bas. J’atteins le toit avec un super saut appuyé sur le mur. Une fois en haut j’aperçu Timo et Fredo en train de manipuler un kit de réparation et des antennes. Aucune trace de la recherchée.

-Eh les gars vous avez pas vu Hoove ? leur criai-je, on m’a dit qu’elle était avec vous.

Fredo releva la tête vers moi en m’adressant un regard entre l’incompréhension et l’inintérêt avant de retourner à sa tâche.

-Oh les gars ! criai-je de nouveau en commençant à avancer dans leur direction, vous avez pas vu Hoove ?

Fredo ne réagit pas, Timo me lança un regard discret tout en restant concentré sur son travail.

-OH LES MECS REPONDEZ MOI BORDEL, hurlai-je en sortant une nouvelle fois mon Colt de ma ceinture, OU. EST. HOOVE ?

Timo s’arrêta et fixa mon arme pointée vers lui sans traduire la moindre faiblesse, son regard était assuré mais toujours semblable à de l’incompréhension. Fredo s’en branlait complètement les couilles.

-J’trouve que tu t’emportes un peu trop juste pour quelques coups de hanches beau gosse, dit une voix douce et chaleureuse juste derrière moi alors que je sentais le bout du canon froid d’un Raptor 50mm chromé sur ma tempe.

Je jetai mon arme en l’air pour pouvoir attraper la sienne et récupérai mon Colt de l’autre moins tout en me retournant pour lui saisir les lèvres des miennes. Tout en lui prenant la taille d’un bras et en l’entrainant vers le bord du toit je rangeai mon 45 à ma ceinture et son 50 dans son porte-flingue sous le bras. Une fois ma deuxième main libre je lui saisis la jambe pour la porter et fit les derniers pas vers le vide. Je la lâchai d’une main pour prendre mon grappin dans mon treillis et lui saisi tout le dos de mon autre bras. Alors que nous amorcions notre chute j’appuyai sur la gâchette et le grappin alla se fixer entre deux plaques du toit. Je sautai avec tout son poids dans mon bras et on descendit tranquillement vers le sol, toujours ses lèvres contre les miennes. Une fois en bas elle remonta ses jambes autour de mes hanches et mit un de ses bras autour de mon cou de manière à c’que je puisse la lâcher sans qu’elle tombe. De son autre main elle me saisissait la mâchoire. Les yeux fermés je rangeai mon grappin et avançai dans le bâtiment. Elle allongea ses bras sur mes épaules tout en gardant ma tête bien axée sur la sienne et je dus la retenir par les fesses pour ne pas qu’elle tombe. En passant devant la salle de regroupement j’entendis le silence soudain et senti les regards nous suivre elle et moi. Une fois quelque mètres hors de leur champ de vision j’entendis Jorge crier « MAIS QUEL BATAAAAAARD » ce qui me fit sourire et elle aussi. Toujours son corps entre mes mains, ses jambes autour de moi et nos bouches soudées telles deux plaques de métal en fusion j’ouvris la porte des quartiers du chaos de mon dos et me lassai tomber sur une des couchettes. Elle porta ses bras au bas de mon T-shirt et commença à le relever, je fis de même de son débardeur en prenant soin d’enlever sa ceinture bourrée d’explosifs, ouais même se pécho ça devient dangereux en tant de guerre. Je senti sa peau douce et bouillonnante se coller à la mienne alors que je lui retirai son porte flingue. Je pense qu’à ce stade là on avait échangé tellement de salive qu’il était impossible de différencier quel ADN était dans la bouche de qui.

Alors qu’elle commençait à déboutonner mon treillis et que je baissai sa ceinture le long de ses hanches j’entendis des pas devant la porte et quelques secondes après la voix du Capitaine Drosh retentit comme une alarme incendie rouillée :

-Sergent Hoove, Première Classe Jäger, je vous promets qui si vous n’êtes pas sortis dans 15 secondes de cette pièce, j’enfonce la porte au fusil à pompe et si j’aperçois un seul centimètre carré de peau que je ne dois pas voir en temps normal, je vous colle au ramassage des pièces détachées de la prochaine décharge. LE CHAMP DE BATAILLE N’EST PAS UN LIEU DE BAISE BORDEL DE MERDE JÄGER QU’EST-CE QUE DIRAIT TA MERE ET HOOVE JE TE RAPPELLE QUE TA MAMAN FAIT PARTIE DE CETTE ARMÉE ALORS BON DIEU DE MERDE VOUS ARRETEZ TOUTE DE SUITE DE VOUS LA METTRE SURTOUT A 2 HEURES D’UNE PUTAIN D’OPERATION !

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