innocence - Chapitre 4

3 minutes de lecture

Sylvia avait passée une bonne partie de la journée avec Émilie, J’imagine que la situation avait été difficile pour elle. Comment annoncer à une enfant de 6 ans qu’elle ne verrait plus jamais ? J’étais ce jour-là sur le balcon un verre à la main, Sylvia vint m’y rejoindre en rentrant dans la soirée.

Ce n’est malheureusement pas tout, John, ils ne peuvent pas faire plus…

Comment ça ils ne peuvent pas faire plus ? Explique-moi.

On s’attend en général toujours au pire, et on s’y prépare. Mais malgré tout, même avec les meilleurs préparatifs du monde, quand cela vous tombe dessus, telle une massue, vous vous retrouvez complètement démunie, sans savoir comment réagir.

Elle me raconta sa journée, et le passage éclaire de la mère d’Émilie, complètement affolée et ensuite effondrée lorsque elle ressortie du bureau des médecins. Sylvia eu l’occasion de lui parler un peu, et de la réconforter aussi. Sa fille n’avait pas « que » perdu la vue, mais peu à peu ses fonctions vitales s’affaiblissaient et elle finirait par mourir.

Je vois des arc-en-ciels, et je te vois-toi, avec maman !

Sylvia souriait mais pleurait en même temps, elle ne voulait surtout pas qu’Émilie se rende compte de sa tristesse. Mais en même temps elle était torturée car elle savait la finalité et elle ne savait pas comment l’aborder avec elle. En même temps ce n’était pas son rôle et c’est une situation très difficile, on n’annonce pas comme ça à quelqu’un, même très proche, qu’elle va mourir.

Je ne serais bientôt plus là, je sais que les docteurs me le disent pas. Je serais dans un autre monde, tu seras triste sans moi ?

Les propos d’Émilie l’arrachèrent de ses pensées.

Mais… mais pourquoi dis-tu cela ? La voix troublée de Sylvia trahie sa tristesse, elle se mordit les lèvres. Il n’y a aucune raison que tu ne sois plus là… Il ne faut pas baisser les bras ma puce.

La maladie est plus forte que moi… J’essaie de me battre, mais je n’y arrive plus. Je vais mourir et rejoindre Twilight Sparkle et ses amies, pour toujours, Lâchait Émilie d’une voix presque neutre.

Sylvia s’est longtemps demandé comment Emilie savait tout cela. Certes elle comprenait qu’elle ne voyait plus, le médecin psychiatre lui avait menti en disant que c’était normal, dû à l’opération et que cela reviendrait bientôt…

Mais le fait que la maladie soit plus forte, la mère d’Émilie n’avait rien dit, tout comme Sylvia, je ne voyais pas comment des médecins annonceraient à un patient, à ma fille, qu’elle allait mourir ! C’était peut-être que sa propre déduction à elle, elle était déjà si éveillée…

Les jours qui passèrent furent tout aussi plus terribles, de plus en plus pesant. À mesure que le temps passait la tumeur, elle, progressait et faisait des dégâts. Ce fut la fonction respiratoire qui fut ensuite touché. Émilie eu besoin d’une trachéotomie.

La vue, la respiration, la parole. Elle plongea rapidement dans un coma profond. Je rageais alors de la médecine d’aujourd’hui qui maintenait en vie jusqu’au dernier souffle les personnes, car dans le fond était ce humain de laisser une petite fille de 6 ans en maintient de vie artificielle sachant qu’on ne pouvait plus rien faire ? N’avait-elle pas assez souffert ?

Elle décéda trois mois plus tard, en septembre 2014, le 7 septembre exactement.

**************************************

Aujourd’hui, en 2016 cela fait 2 ans. La blessure est toujours là, ouverte, mais Émilie ne souffre plus. Le cancer, ce mal qui ronge notre société, lui, continu de faire des ravages. Saloperie ! Je range la coupure de presse dans la boite, Cette coupure de presse c’est l’acte de décès d’une petite fille de 6 ans, ma fille, que je n’ai pas pu accompagner, je n’ai pas pu être présent, mais elle est avec moi dans mon cœur, pour toujours.

Pas un jour ne passe sans que j’y pense, parfois je me dis que si elle vivait encore elle ferait si ou ça, je ne sais pas. Je sais juste que la vie est courte, parfois injuste, et qu’il faut profiter de chaque instant. J’ai arrêté le tabac, je vais arrêter l’alcool et vivre. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais je vais en profiter, le mieux possible.

Fin


Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Christophe Sparkle ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0