Le temple du dieu de la mort : I

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— Tu crois qu’on a bien fait de faire confiance à ce Montolio ? demanda Angraema à Círdan, une fois qu’ils furent tous les deux en sécurité sur le cair.

Son regard ambré fixé fermement sur l’écran devant lui, le jeune ældien agita son panache d’un air assuré.

— Je pense que oui. Il est de notre côté.

Angraema soupira et se laissa aller dans son fauteuil. Désormais, elle faisait une confiance aveugle à Círdan. Il était si intelligent ! Dès qu’il avait le dos tourné, elle le buvait du regard, admirant sa flamboyante chevelure cuivrée, couleur de flammes de wyrm, son regard rubis, ses crocs développés et la ligne virile de sa mâchoire.

Loin de se rendre compte du regard énamouré d’Angraema, Círdan fixait son attention sur l’écran holo, concentré sur le pilotage.

Montolio leur avait appris qu’un convoi particulièrement bien gardé avait quitté la Nouvelle Arkonna peu de temps après l’explosion du réacteur sur Jupiter. Le vieux naute, qui ne répugnait pas à faire un peu de trafic d’information de temps en temps, avait lancé un drone sur les traces de la barge. Ce dernier avait fini par être éliminé, mais pas avant d’avoir pu transmettre à Montolio les infos sur sa destination : la planète d’Atlaïs, sur la Bordure Extérieure.

Le vieux naute fit son apparition à ce moment-là. Après avoir obstinément lutté contre l’avis de Círdan, il avait fini par céder et accepter de mettre son vieux vaisseau dans la cale du cair d’Angraema, beaucoup plus grand, confortable et rapide. Il avait néanmoins insisté pour continuer à dormir sur son bord, refusant l’hospitalité des deux ældiens. À présent, qu’ils s’étaient suffisamment éloignés d’Arkonna, Círdan, estimant qu’ils étaient désormais en sécurité, avait jugé qu’il était temps que leur trio se réunisse pour compiler et partager les informations qu’ils possédaient. Il venait de lui envoyer un message pour lui dire de monter dans la salle de commandement, afin de parler de la suite des évènements.

— Z’avez un sacrément beau vaisseau, observa Montolio en arrivant dans la salle. C’est la première fois que je monte dans un vaisseau ældien, mais j’en ai vu, des belles machines ! Je peux vous dire que le vôtre dépasse tout ce que j’ai pu voir jusqu’ici, et de loin !

Círdan sourit, flatté. C’était lui qui, en grande partie, avait configuré le cair d’Angraema. Non seulement il était meilleur en configurations, mais surtout, il était charpentier, spécialiste de l’architecture navale. Le navire d’Angraema présentait des caractéristiques originales et inédites, qui n’existaient pas sur les autres cír. Surtout, il était particulièrement lumineux, ergonomique et technique.

— Voulez-vous quelque chose à boire ? proposa aimablement Círdan, à qui l’on avait toujours appris que l’hospitalité était la première des vertus.

— Ça serait pas de refus, convint le vieux naute. Qu’est-ce que vous me proposez ? Pour ma part, j’ai amené quelques cubes de whisky, origine ancienne garantie. J’ai cru comprendre que votre femme appréciait les bons malts.

Círdan baissa les yeux, dissimulant difficilement son sourire.

— Angraema et moi ne sommes pas encore unis. Nous sommes juste fiancés.

— Nous ne nous sommes pas encore accouplés, crut bon de lui apprendre Angraema. On attend le bon moment : quand toute notre famille sera en paix et réunie.

Círdan confirma, alors que Montolio riait aimablement.

— J’espère que vous avez l’âge de boire, tout de même !

Après ces quelques plaisanteries et les verres remplis de gwidth et de whisky, Círdan fit apparaitre les contours d’Atlaïs sur la carte holographique en 3 D.

— D’après ce que nous dit cette carte, Atlaïs est située dans ce que vous autres humains appelez le Bras du Cygne. Il s’agit d’une petite planète tellurique semi-désertique, qui, d’après ce que me dit la cour interdite, abriterait des ruines datant de l’empire ultari.

Montolio regarda l’image de la planète qui apparaissait devant eux.

— D’où tenez-vous ces informations ? Altaïs n’est pas répertoriée sur les cartes du Crypterium : j’ai essayé de regarder tout à l’heure, sans succès. L’accès a été bloqué par le SVGARD.

Círdan releva ses yeux ambrés sur Montolio.

— Les cír ældiens sont tous reliées à la Cour Exilée, un castel abritant tout le savoir mis à l’abri par notre peuple lors de la Grande Extinction. Il est régulièrement mis à jour, avec les informations les plus pertinentes et exactes. C’est ce que j’ai consulté pour Altaïs, et il n’y avait aucune restriction d’accès pour cette planète de mon côté.

Círdan s’aperçut qu’Angraema écoutait avec attention. Elle ignorait sans doute l’existence de la Cour Exiléee.

— Pourquoi l’appelle-t-on la Cour Exilée ? demanda-t-elle justement.

— Parce qu’elle n’est accessible qu’à ceux du Peuple qui sont exilés, lui répondit-il. On peut s’y connecter individuellement, à partir d’un cair ou par la méditation dirigée, mais on ne peut y aller directement, n’y avoir accès à toutes les informations qui s’y trouvent.

— Alors si moi, Angraema Rilynurden d’Aleanyr, je veux y aller, on m’interdira l’accès ?

— Oui, confirma Círdan. L’accès n’est autorisé qu’aux filidhean. Ce sont eux qui la mettent à jour, la gardent, et ils sont les seuls à en connaitre l’accès. Même les monarques des Cours ne peuvent s’y rendre : cela permet d’éviter les pertes de savoir qui pourraient résulter de guerres entre factions et autres conflits d’intérêts. Les bardes étant neutres par essence, ayant voué leur vie à la protection de la civilisation ultari dans son ensemble et au-delà des différences de Clarté, c’est à eux qu’on en a confié les clés.

Montolio regarda le jeune ældien.

— Nous aussi, on a un genre de Cour Exilée, leur apprit-il. On l’appelle le Crypterium. C’est un espace sécurisé qui se trouve dans une zone cachée du Réseau. Tous les humains possédant un implant terminal, donc, tous les citoyens de plein droit, peuvent s’y connecter pour sauvegarder des éléments ou consulter des informations. Mais ces derniers temps, le SVGARD a observé des signes de contamination par la Dévoration sur le Réseau. Il y a de nombreux dysfonctionnements : la présence de bugs, l’apparition de ghosts, des gens qui se trouvent éjectés de leur citoyenneté sans raison, qui perdent leur numéro… Des choses comme ça.

Círdan afficha une expression préoccupée, et désolée.

— Je suis navré de vous le dire, mais si votre réseau extradimensionnel commence à être corrompu par l’Abîme, alors, votre société n’en a plus pour très longtemps. Mon père, qui était ingénieur de formation et spécialiste des réseaux extradimensionnels, disait que cela avait commencé comme ça, avant la catastrophe qui a mené à la Grande Extinction. Il y a eu de nombreux signes avant-coureurs, et les anomalies sur le Réseau en faisaient partie.

Montolio hocha la tête.

— Je m’en doutais. C’est ce que je pense aussi, tu vois. C’est pour cela que j’ai pris très au sérieux tes paroles à La Dernière Chance, quand tu as dit que l’Abîme allait bientôt nous tomber dessus… À ce moment-là, j’ai tout de suite su que tu n’étais pas un jeune ordinaire !

Círdan lui jeta un petit regard en coin. Jeune pas ordinaire, ou jeune non-humain ? Montolio répondit pour lui.

— Je suis étonné que vous acceptiez de me parler, tous les deux, et encore plus que vous me fassiez monter sur votre vaisseau. Vous savez ce qu’on dit des ældiens : ils refusent d’adresser la parole à ceux qu’ils considèrent comme inférieurs. Et ils sont très secrets. En fait, c’est la première fois de ma vie que je parle à des ældiens.

Angraema se tourna vers lui.

— C’est parce qu’on est désespérés, lui dit-elle. On s’est attaqué à notre famille… On a notamment enlevé trois enfants innocents. Il est de notre devoir de tout faire pour les retrouver !

Círdan sourit. Angraema, comme tous les héros choisis par la destinée, avait le sens des priorités.

— Et aucun de nous ne considère les humains comme inférieurs, ajouta-t-il. Vous êtes juste différents.

— J’ai été élevée par une humaine, reprit Angraema. Rika Srsen.

— La seule humaine à ma connaissance capable de piloter un cair ældien, précisa Círdan.

Montolio hocha la tête pensivement.

— Rika Srsen. Oui, j’ai entendu parler d’elle. Comme tout le monde, ces dernières années. De naute inconnue, elle a acquis un statut semi-légendaire… Une petite eurasiatique qui a échappé au massacre perpétré par un guerrier ældien, qui l’a recueillie sur son vaisseau.

— Mon père n’est pas responsable du massacre qui eut lieu sur le vaisseau où travaillait Rika à l’époque, corrigea Angraema. Il n’a fait qu’éliminer les pirates, payés par votre police secrète, qui l’avaient attaqué après avoir tué tout l’équipage. Il a épargné Rika et elle l’a rejointe par ses propres moyens sur le vaisseau pirate dont il s’était emparé, pour sauver sa vie. Déjà à l’époque, Rika était un grand pilote. Père m’a dit qu’il avait été très impressionné en voyant Rika piloter son chasseur pour la première fois sur Naxis, car c’était un astrojet qu’il avait reconfiguré pour l’adapter à ses besoins et sa façon de piloter. Comme vous le savez peut-être, nos réflexes sont bien plus rapides que les vôtres, et nos machines reposent sur une technologie qui ne vous est pas accessible. Aussi, lorsque mon père a vu que Rika était capable de piloter son astrojet, il a compris qu’elle serait également capable de piloter son cair, et c’est comme ça que l’idée de l’embaucher comme second a germé dans son esprit. C’est ce qu’il m’a dit.

Círdan avait écouté l’anecdote avec attention. Bien sûr. Baran, par son passage dans l’infanterie mobile humaine – l’un de meilleurs contingents existant dans la Voie, toutes factions confondues – avait été l’objet de modifications, mais cela n’expliquait pas la rapidité naturelle de ses connexions synaptiques, de toute évidence supérieures à celles d’un humain lambda. Certains humains étaient ainsi : mutants, ou, peut-être, porteurs de lointaines traces de génome ædhel.

— Je viens d’entrer les coordonnées d’Altaïs dans le navigateur, leur annonça Círdan. Je vous propose qu’on passe en hyperespace dès maintenant.

Angraema se leva.

— Je vais mettre mon armure, murmura-t-elle.

Montolio, étonné, la vit tracer un signe dans le vide et écarter les bras, avant d’être aussitôt revêtue de son armure de guerre. Après avoir lancé le saut dans la Trame, le jeune ældien l’imita. Puis il se tourna vers Montolio.

— Je vous conseille de faire de même. Vous portez votre combinaison ?

Le vieux naute hocha la tête, lentement.

— Bien. On arrive.

La boule rouge qu’était Altaïs apparut sur la baie.

— Si seulement mon drone ne s’était pas fait abattre, marmonna Montolio en caressant son bio-chien, on saurait où chercher !

Círdan fit glisser son doigt sur l’écran holographique.

— Je vais scanner le périmètre. Si trois petits perædhil se trouvent sur cette planète, croyez-moi, on le saura, et on saura également où ils sont exactement. Ça risque de prendre un peu de temps, c’est tout.

Círdan s’assit dans le fauteuil du pilote et il ferma les yeux. Il doutait que les humains aient eu l’idée d’isoler les petits avec un champ magnétique, afin de perturber les émissions psychiques qui pourraient permettre à un psyonique comme lui de les identifier. Pour lui, qui se considérait comme moyennement entraîné, avec des capacités psychosensorielles un peu meilleures que celles d’un ædhel moyen, l’aura qu’émettait l’organe solénoïde d’un petit perædhil brillait comme une flamme rouge dans le noir. Il les identifia rapidement, et d’un geste, orienta la nouvelle trajectoire du cair dans ce sens, sans oublier au passage d’activer l’orbe – ce que les humains appelaient champ énergétique – du navire.

— Je les ai trouvés, annonça-t-il. Mais… (Il fit une pause stratégique). Il n’y en a que deux.

Círdan reçut de plein fouet la détresse d’Angraema. Il fallait avouer que ce constat était de mauvais augure.

Dissimulant sa propre angoisse, Círdan se tourna vers elle.

— Je pense qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter pour l’instant, mentit-il à sa compagne. Ils ont peut-être enfermé l’un des petits dans un endroit qui coupe les champs psychiques. Je dirais que c’est Caëlurín, qui manque à l’appel. Comme c’est le plus jeune, ils ont dû l’isoler.

— Caëlurín ! s’écria Angraema. C’est un tout petit bébé. Comme il doit être apeuré, tout seul, sans ses frères et sœurs !

Círdan garda le silence. Apeuré, ou mort. En réalité, c’est ce qu’il pensait : Caëlurín était trop jeune pour résister, mentalement, à un choc aussi terrible que la séparation avec ses parents, sa nourrice et ses frères et sœurs, pour être mis dans un endroit inconnu avec des gens hostiles qui ignoraient ses besoins. Mais ce n’était pas le moment de le dire à Angraema.

Le jeune ældien stationna le cair à 45° au-dessus de la source identifiée de l’émission psychique. Puis il se tourna vers Angraema.

— On va devoir laisser le cair en orbite basse. Normalement, on laisse toujours un pilote en arrière-base, au cas où… Ton père a dû te le dire (Angraema hocha la tête). Mais je ne peux pas te laisser aller en bas toute seule. J’ignore ce que ces humains ont en magasin… On devra donc laisser le cair vide et descendre tous les trois.

Angraema garda le silence. Elle réfléchissait.

— Quelle est la situation, en bas?

— Erryn me renvoie l’image d’un corps de bâtiments, au milieu de nulle part… Des ruines.

D’un geste rapide, Círdan fit basculer l’image sur la baie. L’image d’une arche à demi-écroulée, d’une trace de coupole gigantesque, ainsi qu’un glyphe immense érodé par les vents stellaires et les pluies de météorites apparut sous leurs yeux.

— Des artefacts ultari, murmura Montolio. Et une Luge. Ici, au milieu de nulle part.

— Un portail dimensionnel en ruines, et un temple à Arawn, je dirais… D’après le glyphe : c’est celui d’Arawn, le dieu de la mort. Il y a des dizaines de milliers d’années, cet endroit était un lieu de culte en périphérie de l’empire ultari.

— Un lieu de culte au dieu de la mort, grogna Montolio. Ça ne me plaît guère !

Círdan n’ajouta rien. Cependant, il ne pouvait s’empêcher de se demander ce que les humains étaient venus faire ici.

— C’est bizarre, remarqua Montolio, je ne vois pas de base. S’il n’y en a pas, pourquoi avoir emmené les petits semi-ældiens ici ?

Les sourcils froncés, Angraema se leva.

— Je me fiche des raisons, tout ce que je sais, c’est qu’ils sont ici, répliqua-t-elle. Je ne laisserai pas ma fratrie souffrir et avoir peur une minute de plus. Je descends. Círdan… Il vaut peut-être mieux que tu restes là, avec Montolio.

Le jeune ældien releva ses yeux ambrés sur Angraema. Comme elle avait l’air terrible, avec son crâne semi-rasé d’apprentie sidhe, ses cheveux relevés en demi-queue, vêtue de cette armure noire, la lame de son père entre les mains !

— Bien que ça ne me plaise guère, murmura-t-il en réponse, je sais que tu as raison. Tu es une guerrière, ce que nous ne sommes pas. Nous ne ferons que te gêner. Prends tout de même cette caméra avec toi. C’est un récepteur de technologie humaine que j’ai un peu bricolé. Ainsi, on pourra tout suivre en direct, l’image apparaissant sur la baie.

Angraema acquiesça. Comme Círdan reportait de nouveau son attention sur la console de navigation, Angraema posa sa main sur son épaule.

— Tu ne m’accompagnes pas au sas ?

— Je pense que tu n’as pas besoin de moi, remarqua Círdan, les yeux toujours rivés sur la console.

Angraema garda le silence un moment.

— J’ai envie que tu m’embrasses, avant que je parte, fit-elle en ældarin pour éviter d’être entendue par Montolio.

Círdan se retourna. La jeune sidhe avait l’air désolée, les oreilles basses et légèrement rouges.

— D’accord, concéda-t-il en se levant.

Montolio fit comme s’il n’avait rien vu.

Dès qu’ils eurent franchi la porte qui menait au sas, Angraema se jeta dans ses bras. Surpris, Círdan recula contre le mur, recevant de plein fouet les effusions de sa compagne.

— Lorsqu’on aura retrouvé tout le monde, lui murmura-t-elle à l’oreille, je te prendrai ton panache.

— Euh… Oui, répondit Círdan, déstabilisé. Bien sûr. Ce sera avec plaisir.

Il savait que ce qu’il venait de dire n’était pas approprié, mais la requête d'Angraema l'avait pris au dépourvu. La jeune ældienne ne l’avait pas habitué à autant de passion. Depuis plusieurs lunes, ils partageaient le même khangg, sagement et chastement, elle dans son pyjama rose troué aux fesses, à motifs de pâtisseries humaines, lui dans le sien, une tenue de nuit tout ce qu’il y avait de plus normal et respectable. En outre, pour le moment, Círdan avait le cerveau mobilisé par leur quête, celle du sauvetage des petits perædhil.

Círdan regarda Angraema fixer le masque de son armure, qui figurait la terrible Amarrigan avec son œil unique et son rictus coupant, assorti d’une crinière en poils de daurilim qui retombait comme un panache jusqu’à ses pieds. Comme ils ne possédaient ni wyrm ni astrojet, elle allait devoir quitter le cair par ses propres moyens, une opération dangereuse qui inquiétait le jeune ældien. Il avait pris l’orbite la plus basse possible, mais la sortie resterait tout de même acrobatique pour Angraema.

— Tu es sûre que ça va aller ? lui murmura-t-il. Je peux poser le cair, sinon. On risque de nous repérer, mais je ne pense pas que cela soit un problème.

Angraema le regarda. Avec l’armure complète, elle n’avait pas de visage, ses yeux réduits à deux fentes luisant d’une lueur inquiétante.

— Ne t’en fais pas. Je vais m’en sortir, fit sa voix, spectrale à travers le masque.

Círdan fixa la petite caméra qu’il avait bricolée sur son épaule.

— Que Naeheicnë soit de ton côté, murmura-t-il en replaçant l’étoffe qui pendait entre les jambes d’Angraema, ornée du redouté glyphe des tueurs d’Æriban.

Angraema, pour sa part, attrapa les longs cheveux lisses de son compagnon entre ses doigts bardés d’iridium. Puis elle lui tourna le dos et entra dans le sas de sortie. La porte se referma sur elle, laissant Círdan tout seul devant, le cœur gros. Se faisant violence pour ne pas la regarder partir, il retourna dans la salle des commandes, se rasseyant dans le fauteuil du pilote.

À côté, le vieux naute le regardait.

— Sacré nana, que tu as là, fils ! observa-t-il.

Círdan hocha la tête. Certes, Angraema était bien une « sacré nana ».

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