Labyrinthe cauchemardesque

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Défi :

Vous vous réveillez brusquement dans un endroit gloque (sombre ou pendant la nuit). Vous réalisez que vous êtes coincé à l'intérieur (Portes bloquées ou fermées, pas d'issues). Un danger se trouve avec vous dans ce lieu (Une ou des personne(s), un animal ou animaux) et vous n'avez pas d'autres choix que de l'affronter...

Comment allez-vous vous en sortir ?



J’étais comme un cadavre abandonné dans un souterrain. Sauf que je n’étais pas morte. En me réveillant, je m’étais posée diverses questions :


« Pourquoi fait-il froid ? »

« Où sont mes couvertures ? »

« Pourquoi ne suis-je pas dans mon lit ? »


Certes, ce n’était pas vraiment les bonnes questions… Enfin, tant pis. J’étais au début dans les vapes comme je l’étais tous les matins, après tout je ne suis pas une personne du matin. J’avais pris quelques minutes pour bien me réveiller.

  • Où suis-je putain ? avais-je demandé d’une voix grognarde en me frottant les yeux.

Évidemment, personne ne m’avait répondu. Quelle idée ! Qui répondrait à une telle question dans un lieu si glauque ? L’endroit, les souterrains d’une ville, était lugubre. On n'y voyait quasiment rien. Mon expérience ‘marcher à l’aveugle dans la pénombre la nuit’ marchait plutôt bien. Hors de question de rester dans cette salle glaciale !


Hors de question d'être en hypothermie !


Marcher à l’aveugle était facile, enfin facile si l’on avait de l’expérience cependant marcher dans de longs tunnels n’était pas aussi facile que je croyais. Il fallait éviter les pièges - étant donné que certains se trouvaient sur le chemin - et garder une main sur le mur.


J’avais marché plusieurs bonnes heures sans jamais trouver une sortie. Enfin si, il y avait une sortie mais celle-ci était emmurée. La personne qui m’avait enlevé, avait-elle emmuré la sortie après m’avoir déposé dans ces lieux ? Probablement. Avais-je paniqué à cette conclusion ? Oui. Mais la partie rationnelle de mon être avait repris le dessus et j’étais reparti dans le labyrinthe de Dédale.

Mon aventure, aussi malvenue soit-elle, dans ces longs tunnels qui me paraissaient sans fin m’avait permis de trouver une lanterne, une boîte d’allumettes et de l’eau. Peut-être que l’eau était empoisonnée.. Tant pis, peut-être - m’étais-je dis sans trop y croire - que je trouverai la sortie en un rien de temps…


Même avec une lanterne, les souterrains restaient sinistres. L’atmosphère était lourde, je me sentais constamment observée. Je n’avais pas trop le choix que d’avancer. Les heures passaient, encore et encore, elles défilaient comme si elles étaient à un défilé de mode, et moi je souffrais de faim, de fatigue, de soif par moment - quand je devais aller chercher de l’eau. C’était un labyrinthe qui te tournait en bourrique, tout se ressemblait, aucune sortie n’était possible. Avec la faim qui me rongeait, la fatigue qui m’affaiblissait, je devenais de plus en plus caligineux. Difficile d’avancer quand l’espoir se brisait.


Je décidais de me reposer dans la salle où je m’étais réveillée, la même salle où je revenais constamment malgré ma volonté de ne pas y retourner. J’abandonnais le temps d’une sieste - Courte ? Longue ? J’en savais rien. Je me réveillais, peut-être au bout de cinq minutes ou plusieurs heures.

  • Toi, murmurait de temps à autre une voix épicène que je ne pouvais pas distinguer clairement.

Mes souvenirs semblaient évanescents, j’avais de plus en plus du mal à me souvenir de ce qu’il s’était passé avant cet endroit. C’était comme si cet endroit me rendait de plus en plus folle.
C’était fort possible.


J’avais envie de me bâfrer et fioler.


Au bout d’un moment, quelque chose apparut dans la salle. Je ne pouvais pas comprendre ce que je voyais. C’était étrange et horrible à la fois. La créature avait une tête aussi humanoïde qu’on pouvait le penser cependant elle avait six bras au lieu de deux, des griffes ensanglantées au bout de ses mains. Le visage fusque dont de ses orbites un liquide noir coulait, roulait sur ses joues rouges. Ses cheveux étaient longs et attachés en queue de cheval. La créature portait un costume trois pièces teintés par le sang et la saleté.

  • Toi, avait-elle murmuré en s’approchant de mon corps faible et affamé.

Soudainement, la lumière était apparue. Je m’étais retrouvée devant un miroir, en face de mon apparence qui avait dépéri. Ma peau avait blêmi, j’avais un teint maladif. Mes vêtements étaient déchirés et troués par endroit. Les bandages de fortune de mes mains et de mes bras étaient imbibés de sang. Sans que je sache comment, la créature était apparue derrière moi. Ses bras avaient jailli dans mon dos mais je l’avais évité l’ébaubissant.


Clairement, elle ne s’était pas attendue à ça vu mon état. Je lui ai donné un sourire sanglant, mes dents jaunes rougissant à cause du sang présent dans ma bouche, tel un éccédentésiaste. La créature avait ouvert sa gueule, rugissant de rage - ou d’excitation ? - et s’était jeté sur moi. J’avais continué à esquiver, cherchant une sortie en même temps et ignorant les murmures constants de la créature me considérant comme gouleyant.


Qu’est-ce qui était gouleyant ? Mon sang ? Ma chair ?


Jouer le jeu du chat et de la souris, c’était très peu pour moi et pour la créature. J’avais tenté de la tuer en la poignardant par derrière avec une hache, ça n’avait pas marché. J’avais retenté avec une vieille épée émoussée, ça n’avait pas marché. La créature était infrangible.


Bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Enfin plutôt mauvaise nouvelle…


Le plus étrange à propos de cette créature était que son dos était marmoréen. Clairement, il fallait que j’arrête d’admirer cette créature.


J’avais tenté également de la brûler vif en lui jetant une oupille. Cela n’avait pas marché. Puis aussi silencieux qu’un prédateur, aussi rapide qu’un guépard, deux bras de la créature avaient traversé mon torse arrachant mon cœur et mes autres organes vitaux, me vidant comme on vide une bouteille de fanta.


J’étais morte, je n’étais plus qu’un cadavre laissé à pourrir comme le labyrinthe de la folie.


Alors, vous mes lecteurs, vous vous demandez comment je peux raconter tout cela si je suis morte ? Eh bien, sachez que je suis un esprit, condamné à errer sur mon lieu de mort. Au moins, je peux écrire dans mon journal (enfin il faut me concentrer mais c’est possible).

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