Chapitre V

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- Le silence est d’or, ma chérie.

Le souffle chaud venant du désert de Midgard souffla les pans de la tente en toile, devant laquelle où une petite fille de 5 ans essayait en vain de sécher les larmes devant une mère attendrie par la peur dans les yeux de sa fille.

- Mais … tu criais … maman … le monsieur, il te faisait du mal … Renifla l’enfant à la peau bronzée.

La jeune maman drow eut un sourire à demi-teinte, en comprenant la peur de sa fille pour sa survie dans cette ville non elfique. Après tout Mornecroc était une ville humaine où les elfes étaient rarement vus comme des êtres enchanteurs mais plus à des sorcières et mangeurs d’enfants que des êtres comme elle. Une simple femme qui avait quitter les bois pour vivre sa vie et devoir vendre ce qu’elle avait de plus précieux. Son corps.

- Le monsieur est amie de maman, ma chérie. Ne t’inquiète pas. Et n’oublie jamais ce que je t’ai dit. Même si tu as peur, que tu veux pleurer ou que tu as mal. Tu dois faire quoi, ma chérie ?

- Garder le silence. Marmonna la petite drow, avec une moue triste.

La maman eut un petit rire devant la frimousse de son enfant, avant de se relever faisant tinter et briller ses bracelets dorés à ses poignets et à ses chevilles. Sa tenue était simple. Un bandeau de tissu blanc sur sa poitrine pour cacher ses tétons, et un slip en tissu de soie, avec des bandes de tissu noir transparent laissant deviner les formes généreuses de l’elfe.

- Maman, retourne voir le monsieur dans la tente. Toi, ma chérie, va jouer avec les autres enfants.

- Les autres enfants me traitent de sorcière, maman. Bouda l’enfant faisant soupirer la mère après jeter un coup d’œil à la tente où la silhouette masculine se dessina à travers les pans de la tente.

- Chérie. Ils ne te connaissent pas. Il leur faut du temps. Si tu es sage et gentille, ils verront que tu n’es pas une sorcière mais qu’une enfant comme eux. Déclara la mère avant de rentrer dans la tente.

L’enfant soupira quand il entendit la voix rauque et profonde de l’homme parlait dans une langue qu’elle ne comprenait pas bien, mais ça devait être amusant car sa mère se mit à rire rendant le sourire à sa fille, qui partit loin de la tente sans se soucier ce qui se passer derrière les pans de la tente.

Une heure plus tard, l’enfant reviens vers la tente avec le sourire, sa mère avait raison. Elle était dans son coin non loin des enfants qui jouaient avec une balle ou au loup, puis sans comprendre au bout d’un moment un petit garçon s’était approchée d’elle timidement.

Puis d’une voix douce, le petit lui proposa de jouer avec les autres qui ne refusèrent même pas sauf une autre fille qui lui avait lancer des regards noirs. La petite drow avait cru comprendre que la petite fille était jalouse que son amoureux était venu lui parler. Après cette phase terminée, les enfants avaient joués jusqu’à que le soleil disparaissent peu à peu.

Les parents appelant leurs rejetons et la petite drow décida de retourner à la porte Nord de Mornecroc pour aller manger avec sa maman comme les autres.

Mais à son arrivée, l’atmosphère était oppressant et l’enfant sentit un frisson la parcourir quand elle vit des dizaines de gardes semblait fouiller les nombreuses tentes se trouvant sur la place. L’enfant se faufila entre les femmes à demi-nues, les hommes défroqués et les gardes à l’air féroces avec leurs ombres de molosses prêts à mordre.

Puis elle arriva où la tente de sa mère se trouver pour se figer d’effroi. Sa mère était à genoux devant un cheval noir comme la nuit. Droit et au port altier, un homme à la chevelure d’un blond clair et aux yeux d’un bleu d’acier fixait sa mère apeurée.

- Où est-elle, femme ! Parle !

La voix eut l’effet d’un fouet dans la place, plus aucun bruit s’éleva sur la place. Tous les gardes avaient cesser de bouger, les femmes et les hommes semblaient retenir leur respiration en fixant le cavalier habillait richement. Une fine tiare ornait son front d’un argent pur avec des pierres d’un bleu aussi froid que son regard.

L’enfant serra ses lèvres et ses poings en voyant le corps de sa mère secouait de sanglots silencieux.

- Je t’ai donner un ordre !

Un long silence suivit le nouveau cri de l’homme, où un doux sifflement d’un serpent montra à la petite fille, un cobra autour du cou de sa mère prêt à mordre. Sa mère releva la tête, sécha ses larmes et se tourna vers sa fille avec un doux sourire. Puis … elle cria.

- Fuis ! Fanbara ! Cours !

La dite Fanbara sursauta quand le corps de sa mère retomba soudainement devant les sabots, les yeux ouverts emplis de terreur pour elle.

Le bruit des sabots s’avança vers elle, mais Fanbara ne pouvait pas bouger. Elle était tétanisée par le regard de sa mère qui s’était ternis par la mort.

L’étalon s’arrêta à ses côtés où elle leva le regard vers le seigneur qui la fusilla du regard et eut une grimace de dégoût en remarquant la petite flaque aux pieds de Fanbara.

- Donnez l’enfant au marché et qu’il la fasse disparaître … Dit-il d’une voix glaciale sans dernier regard vers Fanbara, qui suivit le garde qui lui empoigna le bras.

Les années passèrent et Fanbara grandit dans la misère, la crasse et le marché noir d’esclaves. La drow était une esclave non vendu. Son mystérieux silence l’avait rendu invendable. Les acheteurs voulaient des enfants qui étaient calme et sans problèmes mais pas handicapés comme cette elfe.

Alors pour lui arracher des mots, elle se faisait battre régulièrement, mais à chaque fois, les larmes coula sans sanglots implorants. Ses bourreaux étaient même dégoûtés de son silence, puis à force du temps et de son grand âge, elle avait quittée sa cage pour se trouver à être une servante à s’occuper des autres enfants dans leur cage.

Un jour arriva où un bel homme entra dans la cave, il sentait les fleurs et la forêt, Fanbara imagina l’extérieur en voyant l’elfe à la peau claire et à la chevelure d’or. Ses yeux bleus gris n’étaient en rien avec l’homme qui avait assassinée sa mère, quelques années plutôt.

Sans les voir, d’autres elfes suivirent et ouvrirent les cages pour délivrer les enfants qui se mirent à sangloter et geindre. Mais l’homme garda son regard vers la demi-drow qui semblait être hypnotisés par le charme de l’homme.

Il s’arrêta devant elle et avec un doux sourire, lui posa une mélodieuse question.

- Comment te nommes tu, ma chère ?

La drow hésita longuement, mais l’homme semblait patient devinant surement la peur derrière son regard et peu à peu, elle ouvrit la bouche pour prononcer ces premiers sons depuis quinze lunes.

- Fan...bara … Fanbara, monseigneur.

Sa voix était rauque et tremblante emplis d’un espoir pur, qui fit sourire l’elfe.

- Ne me nomme pas ainsi. Je me nomme Diruil Dragonheart, Fanbara.

Fanbara se mit à rire, ce jour-là dans cette cave. Elle était enfin libre et heureuse. Comme disait sa mère : « Le silence est d’or et il paye un jour ou l’autre. »

Oui, son silence allait payer son dût. Fanbara ferait tout pour le faire payer.

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