Chapitre II partie II

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La nuit était tombée sur la forêt carmine endormant sur les aventurières dans leur campement de fortune. Pourtant le sommeil fut écourtée quand une mélodie s’éleva dans la douce brise de la nuit. Les oreilles du canidés se dressèrent, puis comme manipuler, il se leva et quitta le campement sous deux paires d’yeux aiguisés.

La louve suivit le chant sans remarquer la silhouette harmonieuse de la danseuse du groupe d’aventurière le suivant. Une seconde atterrit devant la première la faisant sursauter.

Isyl lança un regard noir à Lukà, qui eut un léger sourire en coin, moqueur.

- Tu ne dors pas ? Demanda l’épéiste, en se tournant pour continuer de suivre l’animal.

Isyl se mit à côté et marcha à côté d’elle avec une moue boudeuse.

- La mélodie m’a réveillée. Répondit-elle, en continuant sur le même ton. Doux et bas.

- Une mélodie ?

Isyl fronça les sourcils et se tourna vers son amie, avec un air réprobateur.

- Tu l’entends pas ?

- Tu es sûr que tu es pas encore fiévreuse ? Et que c’est pas la rivière d’à côté que tu entends ? Demanda-t-elle avec un petit ricanement.

Isyl ne répondit pas et lui tapa l’épaule de la demi-drow, d’une claque qui fit rire la jeune femme face à la douleur inexistante du coup donné. L’ondine soupira et se concentra sur l’animal qui s’était brusquement arrêtée dans une clairière. Elle arrêta son amie, qui ne regardait pas devant elle, en mettant son bras sur sa route et lui fit un signe de la tête vers l’animal qui s’asseyait au milieu de la prairie.

La lune n’était pas ronde dans le ciel, mais elle éclairait parfaitement le lieu de sa douce lumière argentée faisant briller la fourrure de la louve, qui leva son nez vers le ciel. Puis elle hurla.

Isyl eut un hoquet de douleur, en entendant la complainte de l’animal à la mère lune. Lukà sursauta en entendant l’ondine gémir de douleur, et elle s’inquiéta en la voyant poser une main sur sa poitrine au niveau de son cœur.

- Tu as mal quelque part ? Lui demanda-t-elle, en la scannant du regard pour savoir d’où était l’origine de son mal.

Isyl secoua la tête.

- Elle se sent seule.

Lukà suivit le regard d’Isyl, fixait sur la louve chantant à la lune et pencha la tête sur le côté. Elle ne comprenait pas l’idée de solitude, et elle se retourna vers son amie pour lui poser une question, mais referma la bouche. Une larme coula sur la joue écaillée de l’ondine.

L’instant de flottement fut coupé par un bruit dans les buissons, faisant se tendre les trois êtres vivants dans la prairie, jusqu’au moment où une silhouette animale se dévoila en un cerf majestueux , qui les observa avant de continuer son chemin.

La louve soupira avant de se relever, et de partir à l’opposé des aventurières cachées, qui la suivirent toujours de loin.

- Il n’y a plus de mélodie. C’est étrange. Déclara Isyl, après avoir traversé la prairie pour se retrouver de nouveau sous le couvert des arbres rouges.

- Tu pense que la sorcière l’a appelé et nous aurait vu. Elle ne serait pas venus plus près pour éviter qu’on la surprennes. Lança Lukà en aidant l’ondine à passer une racine sortant de terre.

- Tu es de mon avis sur la sorcière ?

- On a trois possibilités. Commença Lukà en montrant trois de ses doigts. Le premier serait un chasseur, mais il ne peut qu’avoir un seul animal totem, pas plusieurs. Le second serait le druide et ça pourrait être possible si l’animal se meurt, s’il est trop éloigné de son maître. Leur lien est trop puissant pour être détruit ainsi. - elle montra son index – Donc il reste qu’une possibilité. La tienne. La seule des trois qui peut avoir plusieurs affinités avec les animaux. Mais je vois pas la raison d’utiliser un animal ou plusieurs.

Isyl s’arrêta et désigna quelque chose devant elle à Lukà, qui sortit une de ses lames de son fourreau.

- Je crois qu’on va avoir peut-être une réponse à l’une de nos questions. Souffla-t-elle.

La louve s’était arrêtée devant une cabane de chasseur au vu des peaux séchant à côté de la bâtisse en bois branlante. Le canidé se mit à geindre devant la porte qui semblait tenir que sur un gong comme s’il avait était arraché par un vent puissant ou autre chose.

Lukà détailla l’encadrement de la porte et remarqua une trace qui lui fit comprendre que le danger était moindre.

- Finalement cette louve appartenait à quelqu’un. Dit-elle, avant de se tourner vers Isyl. Reste avec la louve, je vais juste confirmer quelque chose. Je ne serais pas longue.

Isyl hocha la tête et se dirigea vers la louve qui tourna sa tête vers l’ondine avant de se remettre à fixer la cabane dans une attente insoutenable.

L’ondine suivit la silhouette de Lukà rentrait après un dernier coup d’œil vers elle, puis elle disparu dans la pénombre.

Lukà avait pu mieux observer la marque qu’elle avait remarquée au loin, et c’était bien une trace de main ensanglantée. Le sang avait coagulé et séché sur la porte comme à l’intérieur. Une odeur infâme lui attaqua les narines de la drow qui amena son bras gauche vers son visage, voulant cacher une partie de la puanteur.

Peu à peu sa vision nocturne éclaira la pièce et Lukà eut la pensée qu’elle avait raison de laisser Isyl dehors avec la louve.

Le chasseur était dans sa cabane, mais il était mort. Il était allongé bras et jambes écartés, avec ses habits déchirés au niveau de l’abdomen. Comme un gouffre dégueulant des entrailles, l’homme avait dût être soit dévorés vivant ou peut après son dernier souffle. Il avait des traces de morsures à la gorge et son visage semblait être envahit par un sentiment de terreur.

Lukà sortit de la cabane pour respirer et rangea son épée dans son fourreau, sous les yeux attentifs d’Isyl qui continua à caresser la louve, hypnotisée par la cabane.

- Tu l’as trouvé ?

- Oui. Mort. Annonça durement l’épéiste en lançant un regard profond à l’animal. Éloigne toi d’elle.

Isyl fronça les sourcils et détailla l’attitude défensif de son amie à l’encontre de l’animal qui ne voyait pas le danger qui se profilait devant elle. La main de Luka jouait avec la garde de son épée rangée et l’ondine s’approcha se mettant entre elle et la louve.

Lukà sursauta légèrement en sentant le corps de l’ondine être à quelques centimètres d’elle, et remarqua que les écailles blanchâtres sur les joues brillaient sous la lumière de la lune dans un étincelant doux et magique.

- Explique toi, Lukà. Qu’est-ce que tu as trouvé dans la cabane ? Demanda-t-elle en insistant sur ses mots.

- Un chasseur mort … tuée par un animal. Répondit calmement Lukà, en plongeant son regard dans celui d’Isyl, qui les écarquilla par la surprise.

- Elle aurait tuée son maître. Impossible. Un animal totem ne pourrait pas le faire sauf si …

- Sauf si … on l’oblige par magie. Finit Lukà, d’un ton contrarié.

Isyl soupira et se retourna vers l’animal avec un air triste sur le visage.

- On fait quoi d’elle ? Demanda-t-elle, avec une once de peur dans la voix mêlée de mélancolie.

- Soit on l’a tue … - Isyl frissonna – Soit on la garde et on lui trouvera bien quelqu’un pour veiller sur elle.

Lukà eut une expression confuse sur son visage en ne comprenant pas le sourire soulagé de l’ondine.

- J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ?

- Non. Rien. Dit calmement Isyl. Rentrons finir notre nuit, nous discuterons au matin pour son sort.

Lukà siffla et la louve se tourna vers les deux aventurières, étourdie. Un geste d’appel d’un simple tapotement sur la cuisse de l’épéiste fit hésiter l’animal avant qu’elle se lève et suivit les deux jeunes femmes, loin de la cabane.

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