La Douceur de l'hiver (texte lauréat concours littéraire)

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La douceur de l'hiver

Il fait si beau aujourd'hui, malgré la froideur de l'hiver, le soleil réchauffe ma peau tandis que je m'éveille lentement.

Ce matin j'ai décidé de profiter d'un peu de repos, en cette période de fin d'année où tout va si vite. Et quoi de plus ressourçant qu'une promenade dans la nature, au bord d'un lac ?

Je me prépare tranquillement, m'habille chaudement ; mon jean bleu foncé, mon pull fétiche blanc bien chaud et mon perfecto fourré ; sans oublier mon bonnet.

Je me rends au bord du lac près de chez moi, avec un bon livre pour ma petite pause nature après une marche de santé.

Le paysage est magnifique, des plaines à perte de vue entourent l'étendue d'eau sur laquelle la famille canard se balade gaiement.

Les collines vertes donnent du relief à l'horizon, on peut y voir des chevaux gambader, des oiseaux survoler les quelques touffes de neige encore présentes, et les nuages danser avec les aiguilles des épineux.

Le soleil se reflète sur le lac, et réchauffe le tableau naturel qui se peint devant moi au fur et à mesure que je m'avance vers mon endroit préféré.

Au milieu de ce décor, un banc situé au bord de l'eau, enveloppé de petits cyprès verdoyants, est mon repère secret où je m'installe pour lire un bon livre quand le besoin s'en ressent.

Je m'installe, dans ma bulle, bercée par les bruits qui m'entourent. Le chant des oiseaux est la plus douce des mélodies qui soit dans un tel décor. J'ouvre mon livre et reprends mon histoire où je l'avais suspendue, quoi de mieux qu'une histoire d'amour pour se détendre et se réchauffer le cœur ?

Mes pensées se dissipent un peu en cette fin d'année. Certaines personnes chères à mon cœur ne seront malheureusement pas présentes pour la terminer, ni pour fêter ensemble le bonheur et l'espoir de celle qui suivra.

Cette idée m'attriste et le paysage face à moi semble s’imprégner de ma mélancolie. Le ciel devient légèrement gris, un faible rayon de soleil passe au travers des masses cotonneuses. La famille canard s'est abritée sous les branches qui tapissent les berges du plan d'eau. La lueur forme comme un trait net, en plein centre du lac et un brouillard formant une masse verticale l'entour.

La silhouette vaporeuse semble se déplacer, s'éloignant vers l'autre rive, de manière presque spectrale. J'assiste à cette scène à demi-surréaliste, fixée sur mon banc, comme hors du temps.

Soudain, le rayonnement au milieu de l'ombre nébuleuse s'intensifie, encore et encore jusqu'à m'éblouir avant de disparaître dans un éclat.

Quand je rouvris les yeux, la famille canard était à nouveau au milieu du lac, les chevaux gambadaient toujours au milieu des champs de verdure et le ciel était aussi bleu que les lagons.

Me serais-je assoupie ? Aurais-je rêvé de cette fiction qui s'est déroulée devant moi sur ce lac ?

Une légère brise s'est levée, faisant virevolter quelques feuilles ici et là, la nature a l'air tout ce qu'il y a de plus normale.

Et moi qui pensais avoir besoin de repos, cela se confirme !

Je tente de me replonger dans ma lecture, tentant d'oublier l'hallucination qui s'est emparée de moi à l'instant, quand j'entends un bruissement de papier. Le vent a transporté jusqu'à moi un petit billet, qui s'est coincé dans les dessins en fer forgé du banc sur lequel je suis assise.

Je saisis le bout de papier quand j'entends crier au loin :

– S'il vous plaît !

Un jeune homme, d'une trentaine d'années, s’essouffle en courant vers moi. Arrivé à ma hauteur, il tente d'articuler entre deux inspirations :

– C'est... c'est mon... papier ! Il …. envolé !

Je ris, légèrement moqueuse de le voir ainsi hors d'haleine et lui indique la place libre à côté de moi.

– Merci... Souffle-t-il.

– Tenez. Je crois que cela vous appartient.

Je lui tends le papier tant désiré.

– Merci beaucoup.

– Vous n'aviez sûrement pas prévu de faire un marathon aujourd'hui à première vue.

Il n'est pas habillé pour la circonstance, il porte un jean et des chaussures de ville ainsi qu'un manteau trench très élégant.

– Effectivement, je suis démasqué. Rit-il après avoir enfin repris son souffle.

– Ce papier doit avoir beaucoup de valeur.

– Oui. C'est mon remède à la morosité.

– Oh, il existe un remède à cela ? Quelle grande nouvelle. Vous allez faire fortune.

Je ris avant de poursuivre

– Chacun son remède. Moi, c'est de venir ici, admirer la beauté de tout ce qui m’entoure.

– Qui sait, parfois en observant ce qui s'offre à nous, on découvre la clé du bonheur.

Ses paroles résonnent en moi ; saisir ce qui s'offre à nous ?

– Vous avez vu quelque chose de bizarre sur le lac avant d'arriver jusqu'ici ?

– Non, rien d'anormal. La seule chose spéciale mais plutôt agréable que j'ai vu près de ce lac, c'est vous.

Je rougis.

– Tenez ! Dit-il en me tendant son papier.

– Quoi ? Mais pourquoi ?

– Parce que vous avez besoin d'une dose de bonheur.

Je regarde la feuille si bien pliée, et quand je relève la tête pour le remercier, le jeune homme a disparu. La brise est devenue plus forte, le ciel s'est assombri et la brume sur l'autre rive est réapparue. Elle se déplace vers le centre du lac et disparaît dans un éclat de lumière qui disperse les nuages, dévoilant la douceur du ciel bleu.

Un rayon de soleil vient me caresser la peau et je savoure cette chaleur sur mon visage. Un sentiment étrange me réchauffe le cœur et une larme de bien-être roule sur ma joue.

Cette balade autour du lac se sera révélée bien plus salvatrice que je ne le pensais. Voulant reprendre ma lecture, je m'aperçois que j'ai toujours le petit mot de ce mystérieux inconnu. Je me décide à l'ouvrir, afin de découvrir le remède miracle de l'étrange anonyme qui me l'a offert.

Sur ce petit papier, plié parfaitement en quatre, est écrit à la plume en lettres calligraphiées, une phrase qui me comble de joie et me met du baume au cœur. Ces mots sont à la fois vrais, doux, et sincères.

Je décide de le glisser dans mon livre, pour le garder et le remettre à mon tour à une personne qui en aurait besoin.

Ce jeune homme avait raison, il tenait en sa main, de sages paroles, pleines d'espoir et de chaleur... :

« Le bonheur est partout dans votre cœur, il suffit simplement de lui laisser la place de s'épanouir »

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