Chapitre 18

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Non loin du bassin, Eldria, Karina et Salini étaient assises côte à côte. La plus jeune des trois, Eldria, regrettait déjà ce qu'elle venait d'accepter...

– Bien ! dit Karina d’un ton enjoué en se levant, comme si elle s’apprêtait à partir en balade. Il n'y a pas de quoi en faire tout un plat. Et puis tu vois...

Elle désigna son propre corps de haut en bas.

– ... je suis toute nue moi aussi, on n’a rien à se cacher les unes aux autres ! Tu sais, des minous j’en ai vus des tas...

Elle sourit avec bienveillance puis, sans perdre de temps, s’accroupit devant Eldria. Elle lui écarta délicatement les jambes et examina d’un œil expert ce qui se cachait entre ses cuisses.

– Ça te dérange si je... ?

Mais sans attendre de réponse, elle plaqua deux doigts de chaque côté de son sexe et les écarta doucement. Eldria dut refreiner un soupir honteux.

– Hm... oui, ton hymen est encore presque intact, conclut-elle après de longues secondes d’observation. Pas bon signe...

– Non, effectivement... appuya Salini d’un ton grave, accroupie elle aussi derrière Karina.

– Pourquoi ? leur demanda Eldria, un peu perdue.

Ses deux amies se lancèrent un regard complice, signe qu’elles pensaient à la même chose. Ce fut finalement Salini qui lui répondit :

– Tu sais, certains hommes peuvent avoir des réactions... étranges quand ils se rendent compte que la fille avec qui ils couchent est vierge.

– Mais... Comment peuvent-ils le savoir ? s’enquit Eldria, qui avait de plus en plus l’impression de passer pour une enfant inculte.

– C’est très simple. Généralement la fille a mal au lieu de ressentir du plaisir. Et puis il y a du sang...

– Du sang ?

– Oui. C’est normal quand la membrane se déchire. Du coup le partenaire se retrouve maculé au niveau du...

Elle pointa du doigt son propre bas-ventre.

– ... Tu vois ? ajouta-t-elle d’un air entendu. Il y a certains hommes que ça excite et d’autres que ça dégoûte. Dans les deux cas il vaut mieux éviter de te retrouver dans l’une ou l’autre de ces situations.

Eldria blêmit à l’idée de vivre cela avec un parfait inconnu.

– Mais... Du coup que peut-on faire ? demanda-t-elle en frissonnant. Vous, comment vous avez fait par exemple ?

Salini rosie à son tour.

– Oh... Moi ?

Elle sembla un peu mal à l’aise d’évoquer ce sujet.

– Et bien heu... Je n’ai pas eu ce problème. Mon hymen s’est déchiré dans mon lit à treize ans.

Eldria haussa un sourcil.

– Je me caressais un peu trop fort je pense, expliqua-t-elle en détournant les yeux. Hm, ce n’était pas très agréable, mais au moins ça s’est bien passé avec le premier garçon un peu plus tard.

Eldria s’étonna intérieurement de constater que cela ne lui était jamais arrivée, malgré ses nombreuses expériences... Peut-être était-elle restée relativement sage finalement ? Pas plus avancée avec cette réponse, elle se tourna vers Karina en quête d’une solution à cet épineux problème.

– Et bien moi, commença cette dernière sans se faire prier, c’est arrivé avec un garçon prénommé Ozru et deux de ses amis quand j’avais quinze ans. Pas des lumières les types... Bref, on s’est retrouvés tous les quatre dans un terrain vague isolé. Mes hormones d’adolescente me rendaient chaude comme la braise à l’époque et ça faisait un moment que j’avais envie de le faire avec ce garçon. Mais d’un autre côté j’avais un peu peur que les deux autres nous regardent. A la base je pensais qu’on ne serait que deux. Et puis j’étais jeune et un peu bête, j’aurais dû voir que c’étaient des types louches... Ils étaient un peu plus âgés que moi, et beaucoup plus costauds. Donc les hommes étant ce qu’ils sont et malgré mes protestations, il n’a pas fallu longtemps avant que je me retrouve à moitié nue dans l’herbe. Le fameux Ozru a sorti son instrument et a vite trouvé son chemin entre mes jambes. C’est là que j’ai saigné. Le fait de me voir crier de douleur et me débattre a eu l’air de l’exciter encore plus, et c’est là qu’il a eu l’idée de demander à ses deux potes de participer : "J’étais sûr qu’elle était vierge ! Venez on se la fait les gars !"...

Elle marqua une courte pause. Elle souriait, mais on sentait que ressasser cette expérience faisait ressurgir en elle de vieux démons. Eldria l’écouta attentivement, horrifiée de constater une nouvelle fois à quel point le monde du sexe pouvait être violent et impardonnable. Au fond d’elle-même, elle se sentait faible et rabaissée de ne s’être éveillée que si tardivement à ces sujets essentiels, contrairement à ses amies qui avaient eu leurs premières expériences si jeunes. Salini avait même commencé à treize ans ! A la réflexion, cela expliquait pourquoi les deux jeunes adolescentes avaient commencé à ne plus se fréquenter à l’époque. Salini avaient alors des préoccupations plus adultes en tête, contrairement à Eldria qui, elle s’en rendait compte maintenant, était restée une enfant dans sa tête. Au moins jusqu’à ses dix-sept ans.

– Tout ça pour te dire Eldria que la première fois il vaut mieux la vivre avec l’homme que l’on aime, et que l’on sait compréhensif sur ce sujet un peu sensible pour les jeunes demoiselles en fleur que nous avons été, ou que nous sommes encore...

Eldria se pencha à son tour vers la jeune femme rousse.

– Je suis vraiment désolée pour ce qu'il t’est arrivée, dit-elle avec sincérité. Mais l’homme que j’aime est loin d’ici et, s’il est encore en vie, je doute qu’il arrive dans l’heure pour le faire avec moi. Et après, ce sera trop tard...

Karina, toujours accroupie devant le banc, maintint son sourire jovial et rassurant malgré la gravité de leur conversation.

– Je sais bien ma belle. Mais on ne va pas te laisser comme ça, rassure-toi ! On doit bien encore avoir une dizaine de minutes devant nous, il faut donc vite se dépêcher de te masturber pour déchirer cette vilaine petite membrane. Tu veux que je le fasse pour toi ?

Eldria blêmit une nouvelle fois. Venait-elle vraiment de lui proposer de... la doigter ?

– Heu... Je... Heu... balbutia-t-elle en perdant ses moyens. Non, ce n’est pas la peine. Et puis...

Elle voulut lui dire que Salini l’avait déjà fait huit jours auparavant et qu’elle n’avait alors pas eu mal, qu’il n’y avait pas de raison pour que cette fois-ci ce soit différent, mais elle eut honte et n’y parvint pas. Devant ce soudain accès de mutisme, Karina reprit :

– Tu préfères le faire seule ? Je comprends.

– Heu...

Mais elle ne la laissa pas s’exprimer. Elle continua d’un ton expert :

– Alors c’est très simple, tu mets d’abord un doigt pour lubrifier pendant, disons... Une minute. Ensuite, tu en mets un deuxième.

Elle mima sur sa propre main en plaçant son index et son majeur l’un contre l’autre.

– Puis, une fois que tu es bien mouillée et que tu te sens prête, tu rentres les trois doigts. Ça devrait suffire à déchirer ton hymen.

Une nouvelle fois, elle joignit le geste à la parole en faisant se toucher son index et son annulaire, puis en venant placer son majeur par-dessus de façon à former une sorte de triangle avec ses trois phalanges. Eldria ne savait pas s’il existait un rouge encore plus rouge que celui d’une tomate, mais si ce n’était pas le cas elle venait tout juste de l’inventer sur son visage. Jamais elle n’avait rentré deux doigts, et encore moins trois. Et on lui demandait de le faire, là, maintenant, et en publique par-dessus le marché... Elle déglutit péniblement.

– Mais... protesta-t-elle.

Karina l’interrompit :

– On n’a pas le temps. Vite, fais-le. Si tu ne le fais pas, ça risque d’être pire plus tard.

Salini, légèrement en retrait et les bras croisés d’un air soucieux, lui fit un petit signe de la tête, comme pour lui dire "Vas-y, elle a raison, pas le choix". Eldria était complètement déboussolée. Jamais elle n’aurait pensé que les évènements prendraient cette tournure. Elle avait le choix entre se masturber sous observation, ce qu’elle n’avait bien évidemment jamais fait ou même imaginé faire un jour – sauf peut-être avec Jarim mais c'était différent – et se retrouver dans une situation horrible probablement quelques dizaines de minutes plus tard quand elle devrait probablement, de force, subir sa première relation sexuelle avec un homme. Une guerre faisait rage en elle, tant aucune de ces deux options ne lui paraissait acceptable. Pourtant, le temps la pressait.

Puis finalement, et à bien y réfléchir, elle finit par se dire qu’après tout Salini avait fait bien pire que de simplement la regarder. Quant à Karina, elle semblait suffisamment expérimentée sexuellement parlant pour ne pas lui faire ressentir de la gêne dans cette situation. Aussi, comme elle n’avait pas le choix, finit-elle par trancher son dilemme intérieur :

– Très bien, je vais le faire...

Préférant ne pas perdre de temps et avant de changer d’avis, elle approcha la main de son entrejambe, avant de s’interrompre :

– Heu... Vous pouvez vous tourner s’il vous plaît ? Ça me gêne...

– Oh, bien sûr ! répondit Karina, compréhensive, en s’exécutant. Pas de soucis, prends ton temps. On ne regarde pas.

Salini se tourna à son tour. Les deux jeunes femmes se dirigèrent vers les casiers métalliques situés à trois ou quatre mètres en face du banc. Rassurée de ne pas avoir à subir des regards gênants, Eldria prit une profonde inspiration pour se donner du courage et, suivant les conseils de Karina, s’inséra directement son majeur dans le vagin.

Depuis sa toute première fois à l’âge de dix-sept ans, soit un peu plus d’un an auparavant, Eldria ne se souvint pas avoir passé ne serait-ce que plus de trois ou quatre jours sans s’adonner aux plaisirs simples et si intenses de la masturbation. Pourtant, à cause de la fâcheuse situation dans laquelle elle se trouvait, cela faisait une semaine que sa zone la plus sensible n’avait pas été sollicitée et cela se sentait. Immédiatement, une vague de plaisir lui parcourut l’échine, comme si son clitoris l'accueillait joyeusement en lui disant : "Tiens, ça fait plaisir de te retrouver depuis le temps !". Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, elle entama les habituels mouvements de va et vient et, comme prévu par Karina, au bout de moins d’une minute ses lèvres étaient déjà bien humides. C’était une situation pour le moins étrange que de se caresser avec d’autres personnes dans la pièce. Sans qu’elle en ait réellement conscience, son regard divagua sur le dos dénudé de Salini en parti caché par sa longue chevelure dorée qui s’affairait à sortir une robe de l’un des casiers, puis sur ses fesses parfaitement profilées. La dernière fois qu’elle avait vu la jeune femme nue de dos, c’était lors de cet épisode dans la grange avec Troj et Aran. Déjà à l’époque, elle avait admiré à son plus grand étonnement la beauté du postérieur bien ferme de son amie.

Une minute s’était écoulée et Eldria, maintenant qu’elle était lancée, ne pouvait plus tout annuler. A son majeur vint donc bientôt se joindre son index aux portes de son intimité. Son pouls s’accéléra quand elle rentra les deux doigts en même temps pour la première fois. L’orifice paraissait maintenant bien plus serré et, malgré la lubrification naturelle, elle dut forcer un peu plus pour s’y frayer un chemin. Bien malgré elle, elle se mit à haleter. C’était si bon... Mais elle ne devait pas faire trop de bruit, elle aurait trop honte que Salini et Karina l’entendent !

Tandis qu’elle s’efforçait de contenir ses râles de plaisir, ses yeux s’aventurèrent cette fois-ci sur les courbes voluptueuses de Karina, qu’elle pouvait apprécier en toute impunité. Les deux jeunes femmes en face d'elle, en effet, semblaient déployer toutes les précautions du monde pour ne surtout pas se tourner dans sa direction. Pour ça elle leur en étant grandement reconnaissante. Mais la réciproque n’était pas vraie, aussi Eldria se laissa une nouvelle fois aller à contempler les corps de ses deux amies. Les fesses de Karina, bien qu’un peu plus rondes que celles de Salini, étaient tout aussi parfaites. A vingt-quatre ans elle avait tout d’une femme totalement faite, et Eldria comprit pourquoi elle attirait tant les hommes. Sous sa raie et entre ses cuisses, Eldria put même, l’espace d’un court instant, deviner les petites lèvres roses de son sexe rasé quand la jeune femme se pencha en avant pour attraper une culotte dans le casier. A sa plus grande surprise cette vision l’excita énormément, au point qu’elle sentit soudain monter en elle un orgasme qui s’annonçait intense. Honteuse d’être sur le point de se laisser ainsi aller, elle retira brutalement ses phalanges d’elle-même, ce qui calma presque immédiatement cette subite montée de chaleur. Elle n’aurait pas pensé que voir le corps dénudé d’une autre femme pouvait lui faire autant d’effet. Mais pour l’heure, elle n’avait pas le loisir de se pencher sur le phénomène. Cela faisait maintenant au moins quatre minutes qu’elle se doigtait avec application et elle devait garder à l’esprit qu’elle ne faisait pas ça pour se donner du plaisir, mais bien pour déchirer cette maudite membrane en elle. Pourquoi diable les dieux l’avaient-ils faite femme ?

Salini et Karina avaient visiblement trouvé des robes à leurs tailles et commençaient à les enfiler. Le temps jouait contre elle. Elle plaça donc son index, son majeur et son annulaire les uns contre les autres comme le lui avait montré Karina quelques instants plus tôt puis, pas du tout rassurée par ce qu’elle était en train de faire, les présenta à sa peau humide et chaude. Rentrer deux doigts s’était déjà avéré délicat, qu’allait-il en être avec trois ? Elle commença à pousser doucement et sentit presque immédiatement sa peau se tendre bien plus que ce à quoi elle avait jusque-là été habituée. Cela lui fit un peu mal, comme si son corps protestait, mais elle ne s’interrompit pas pour autant. Ignorant la douleur qui s’intensifiait à mesure que le bout de ses phalanges disparaissait en elle, elle insista pour s’y frayer un chemin. Etrangement, cela n’était plus du tout aussi agréable que précédemment. Aucune vague de plaisir ne vint cette fois-ci accompagner cette imposante pénétration. Au moins, se dit-elle, elle ne risquait pas dans ces conditions d’avoir un orgasme sorti de nulle part... Elle continua de pousser encore et encore puis, soudain, elle ressentit une vive douleur, comme si quelque chose se déchirait en elle. Elle poussa un petit cri et retira instinctivement sa main. L’ayant probablement entendue, ses amies se retournèrent et découvrirent une Eldria haletante, le bout des doigts maculé de sang. Salini se précipita :

– Ça va ? s’inquiéta-t-elle.

– Oui, je crois, lui répondit Eldria en grinçant des dents.

Karina s’approcha également et examina une nouvelle fois l’entrejambe de son amie, duquel s’écoulait un mince filet de cyprine mélangée à du sang.

– Hm, oui, tu as l’air de l’avoir déchiré.

Elle lui tapota amicalement l’épaule en guise de félicitation.

– Tu as été très courageuse, ajouta-t-elle avec un sourire. En revanche, tu devrais aller nettoyer tout ça je pense.

Eldria sentait encore en elle une petite douleur qui la lançait, mais le pire était visiblement passé. Peu disposée à garder ce sang sur elle, elle s’empressa de suivre le judicieux conseil de son amie et se plongea de nouveau dans le bassin jusqu’aux hanches. Elle n’était pas peu fière d’avoir réussi.

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