Chapitre 4.

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Je mets le stylo sur une des tablettes à hauteur des yeux. Je sais qu'elle se posera des questions sur la place qu'il occupe, puisqu'il n'a rien à faire là. En règle générale, ici, tout est immaculé et intimiste. Je n'ai jamais vu, ne serait-ce qu'une poussière en trop, lors de mes investigations. J'ai bon espoir qu'elle voudra aller plus loin que de simples interrogations en ne découvrant aucune anomalie autour d'elle. Son intérêt ne pourra que se reporter à la bibliothèque.

Son instinct la poussera à vérifier si elle ne contient pas quelque chose d'autre qui ne devrait pas y être. Tout le monde en a un et il peut être très persuasif. Il peut nous inciter à tout déranger, alors qu'on aime que tout soit ordonné, pour nous prouver qu'il a raison. Je suis sûr qu'elle ouvrira ses livres. C'est là que je taperai encore plus fort. Elle trouvera mon annotation et avant même de le parcourir, elle saura déjà que ça vient de moi. Grâce à ce fichu bout de papier, je serai un rappel brutal dans sa mémoire de celui qui l'aura tringlé jusqu'à ce qu'elle ne se souvienne plus de comment faire pour marcher et qui aura dévoilé le monstre que je suis. Il sera trop tard pour qu'elle fasse machine arrière. Le souvenir sera là, infassable.

Il y a des chances pour qu'elle veuille me repousser loin dans son subconscient. C'est ce que je ferai pour m'aider à supporter la douleur d'un traumatisme. Peut-être en essayant volontairement de brûler ce livre dans un feu, sauf que, comme des tentacules, je ne la lâcherai pas. Je serai pareillement à un poison qui la maintient en vie.

Malgré les sentiments qu'elle ressentira, je n'ai pas de difficulté à croire qu'elle ira jusqu'à me lire. Elle sera trop tenue par la tentation de savoir ce que je lui veux alors que j'aurai disparu. La fierté de mes actes double de volume. La tête haute, je referme la porte après mon passage.

J'ai envie d'être près d'elle, or, je dois respecter l'approche que j'ai en tête. Je prends alors mes distances vis-à-vis de l'escalier et rejoins le salon. Une nouvelle fois ici. Je m'éclaire et m'approche du canapé. Subitement, il m'attire et j'ai envie de me poser dessus. Je dois être identique à ce genre de types qui sourit bêtement et qui sont impatients alors qu'ils ont un déclencheur de bombes dans les mains. Je dois me calmer un peu.

Je m'assois. Avec les couverts, j'ai mal au cul, pourtant, je ne les enlève pas. Je me mets à fixer mon entre-jambe comme si je découvrais qu'un mec lorsqu'il est excité, bande. J'ai une nouvelle bosse, où alors, c'est celle que j'avais eue un peu plutôt qui n'ai jamais partie. Elle appuie sur mon jean et me fait un mal de chien. Dans une position inconfortable, je passe la main dessus.

Des images surgissent. Je la vois elle, dans pleins de façon, avec mes mains qui la maintienne fermement par les cheveux ou dans le cou. Puis moi, qui étouffe ses cris, en fourrant sa taie d'oreiller dans sa bouche.

Après les images dérivent, et je me vois en train de me caresser, alors que son sang gît sur mon corps. Elle est à l'agonie, mais toujours en vie. Je m'enfonce jusqu'à la garde, et joui sur elle en ne souhaitant que recommencer. Peu m'importe son état de conscience.

D'autres images me percutent enfin, où j'aimerai enrouler la corde et l'attacher autour de son buste pour la faire cambrer un maximum m'offrant ses seins en dégustations. Écarter tous ses membres et les lier au lit pour lécher sa chatte et y enfoncer mes doigts en y laissant des traces de scarifications à l'intérieur de ses cuisses. Ensuite, j'obligerai son mari à la baiser devant moi pendant que je me branlerai pour venir éjaculer sur eux.

Bien sûr, je ne pourrai pas finir sans la violer à mon tour sous ses yeux, avant de les lui en priver en les lui crevant. Perdre la vue, lui ferait amplifier ses sens, notamment son ouïe, car son corps aurait le réflexe de vouloir compenser la perte. Il serait contraint d'entendre chaque gémissement et chaque coup de reins.

Des sueurs froides naissent en imaginant Clémentine à ce point soumise. Même son prénom est un appel voué au crime. J'ai envie de trop de choses avec elle.

Ça suffit. Je m'arrête de penser avant de m'en mettre plein le froc.

J'éteins ma lampe que je fourre sous un coussin puis me relève ensuite pour allumer la télé. Le son est faible. Le pur hasard fait que je tombe sur une émission d'information sur lequel je crois qu'on parle de mes précédents crimes. Je le pense, parce que sur une bande passante en bas de l'écran, je reconnais deux des noms de famille chez qui je suis déjà allée. Je bloque dessus et me penche en avant les coudes sur les genoux. Je ne sais pas ce que la journaliste raconte, mais j'apprécie les images qui défilent à l'écran. On voit des lieux qui sont ravagés, sens dessus dessous, avec des flaques de sang sur le sol et sur les murs. Il y en a tellement, qu'on a peine à s'imaginer à quoi cela pouvait ressembler auparavant.

L'enquête doit patauger pour qu'ils ne se fatiguent pas à me faire apparaître en photo. Ce qui veut dire, que les personnes en charges de mon dossier doivent être des enquêteurs à chier pour faire autant mal leur boulot.

Je ne zappe pas, bien au contraire, je lève le son. Je veux que tout le monde dans cette baraque entende de quoi je suis capable et combien il est difficile de m'avoir.

Je me bouge et je pars me cacher dans un endroit invisible depuis l'entrée de la pièce. J'espère avoir réveillé Roméo et Juliette. Bingo ! De là où je suis, j'entends une porte s'ouvrir. Ce ne peut-être que la leurs. Je reste le dos le long du mur, tout en prenant le risque de jeter un œil. Je ne remarque que la lumière du couloir de l'étage qui brille jusqu'au rez-de-chaussée et contraste avec les autres restés éteintes. Je ferme les yeux, prends une grande respiration et les ouvre à nouveaux. Je ne sais pas ce qui se passe. Le silence est oppressant et frustrant. J'aimerais savoir lequel au moins est descendu et où il se trouve. Je fais alors ce que ma mère m'a appris, je me montre attentif.

Je me tiens près. Je tends fermement la corde et me colle le plus possible à la cloison en me camouflant davantage derrière. J'entends un léger froissement de tissu. Les pas semblent hésitants. Une lame de parquet grince sous le poids du visiteur et le silence revient. Mon cœur palpite. Il a dû s'arrêter. La lumière du salon s'allume. J'ai envie d'observer. Je me retiens. C'est le moment délicat. Celui où je peux perdre l'effet de surprise. Celui aussi où la personne peut-être armée. Il faut que je me montre malin, vif et combatif.

Quand la télé s’interrompt, j'enclenche le pilote automatique. Je tourne la tête vers la gauche. Serre les points puis bondit hors de mon trou. Une masse en peignoir me tourne le dos. C'est le mari. J’espérai que ça soit lui. Je glisse ma corde par-dessus sa tête et serre.

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