Coeur battant

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J’ai toujours réussi à exprimer ce que je ressens à travers ce que j’écris. Les mots découlaient naturellement, sans effort. Mes éclats de rire, mes perles de larmes, les murmures de mon cœur, les cris de ma raison… J’avais le contrôle sur ce que j’éprouvais. C’était clair, quasiment une équation mathématique. J’ai toujours  su comment je réagirais dans n’importe quelle situation, ce que je ressentirais, ce que je ferais…  Je garderais tout pour moi, j’étoufferais mes émotions en les couchant sur le papier, et c’était une affaire classée. C’était une sorte de thérapie ; j’arrivais ainsi à maîtriser mes sentiments, à les camoufler avant qu’ils ne deviennent trop flagrants ou trop intenses. Je ne sais pas pourquoi, ce coup-ci, ça ne marche pas. J’essaye d’écrire, mais péniblement. Les mots me manquent, j’ai l’impression que quoi que j’écrive, cela ne traduira jamais assez bien tout ce que j’ai envie d’exprimer. Ma confusion fait que je n’arrive pas à placer des mots sur les milliers de petites étincelles de pensées qui flottent dans mon esprit. Je ne sais même pas si je suis honnête avec moi-même, je ne sais pas si je suis prête à faire le bilan de tout ce que je ressens. Je pourrais écrire des pages et des pages, cela ne sera jamais suffisant pour décrire le séisme qui ébranle mon cœur, ma raison, qui m’ébranle toute entière.

Je suis tombée amoureuse de lui. Il m’a fallu du temps pour m’en rendre compte. Je ne sais pas exactement comment cela a commencé, ni quand précisément. Je sais juste que je n’ai  plus d’yeux que pour lui. Je ne voulais pas m’admettre. Aimer, c’est être vulnérable. Et j’ai horreur de l’être. Mais parfois, l’évidence l’emporte. J’ai baissé ma garde un court instant. Voilà. Il s’est faufilé malicieusement dans mon cœur fermé à double-tour. Chaque étincelle dans ses yeux, chaque vibration de sa voix, chaque détail, chaque si parfaite imperfection, chaque parcelle de son âme me bouleversent.

Je tombe amoureuse un peu plus chaque jour, et ça m’effraie. J’ai peur de ce que cet amour va changer en moi, j’ai peur de saigner, j’ai peur de perdre le contrôle. Et pourtant, je  suis là, à frémir dès que son bras effleure le mien par inadvertance, à sursauter lorsque je vois son prénom s’afficher sur l’écran de mon portable tous les soirs, à chérir chaque instant passé avec lui, toujours trop court à mon goût. Je suis pitoyable. Pitoyable de continuer à espérer quelque chose d’un amour impossible, d’une personne si différente de moi et qui n’est  pas prête à vivre une histoire. J’ai essayé de prendre mes distances pour écourter ma douleur, mais je n’y suis jamais arrivée. Je retombe dans ses filets systématiquement.

Est-ce qu’il sait que je ferais n’importe quoi pour lui ? Que son sourire est la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir ? Que je serais là  pour lui, envers et contre tous ? J’essaye de le lui montrer, mais il ne semble pas s’en rendre compte. Il arrive qu’il prenne ses distances pendant quelques temps, et qu’il se rapproche soudainement, comme si de rien n’était. J’ai su supporter son humeur changeante, mais je commence à me poser des questions sur sa sincérité envers moi. Il disait qu’on pouvait vivre une belle histoire ensemble si on se donnait un peu de temps, et j’attends désespérément un signe. Je lui tends des perches, il les évite. Je m’efforce de vaincre ma timidité, il ne voit même pas mes efforts. Par moment, je me dis que je me cramponne à de belles paroles, que je devrais tourner la page et arrêter de rougir et d’avoir ce sourire niais en sa présence. Mais pour la première fois de ma vie, je ne me fais pas une raison, et je laisse mon cœur me guider.  C’est inquiétant et excitant à la fois. Je ne suis jamais arrivée à me projeter avec quelqu’un, à imaginer qu’il pourrait se passer quelque chose de concret, de sérieux, de sincère avec un garçon. Avec lui, j’y arrive. Même si nous sommes différents, et que nos chemins ne semblent pas faits pour se croiser.

Mais un jour ou l’autre, il faudra bien que mon amour pour lui s’éteigne, s’il n’en tisonne pas la flamme bientôt. Je le ferai à contre cœur, mais je serai obligée d’atténuer mes sentiments, pour éviter de trop souffrir. J’attendrai quand même le temps qu’il faudra, sans trop espérer, mais oui, j’attendrai que les étoiles s’alignent pour nous dans l’infinité du ciel. 


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