SABINE

Une minute de lecture

l'ambulance l'avait emmenée aux urgences une heure plus tôt, quand une ronde de police l'avait trouvée gisant sans connaissance dans une ruelle sombre de banlieue parisienne.

Elle était étendue là sur un brancard attendant qu'un infirmier daigne s'occuper d'elle, elle n'avait conscience de rien en fait, flottant entre la vie et la mort, le seul mouvement de son pauvre corps était celui de sa poitrine qui se soulevait et s'affaissait au rythme de sa lente respiration.

Seul son instinct de survie animal la tenait encore en vie. Elle aurait plutôt eu envie de disparaître, de mourir de douleur et de honte. Elle était toute nue sous le drap dont les ambulanciers l'ont recouverte après avoir enlevé ses vêtements déchirés et souillés de sang et d'autres liquides humiliants.

Les poisons s'étaient introduits de force en elle et emplis ses orifices.

Elle s'était débattue, avait vainement lutté contre ses trois violeurs, mais elle était battue d'avance contre la sauvagerie, la barbarie, les monstres de la nuit.

C'était sa première fois, à treize ans, encore vierge... Elle avait été retenue à l'école, punie pour avoir bavardé avec sa copine pendant le catéchisme, deux heures de colle, copié cent fois: " je ne bavarderai plus pendant les cours de catéchisme" et comme c'était le onze décembre, il faisait nuit en sortant de l'école, et ce chemin qu'elle faisait habituellement sans problème est devenu son calvaire, son chemin de croix, la fin de sa vie de fillette...

Les infirmiers vinrent enfin, poussèrent son brancard vers la salle des opérations, elle s'en tirera a dit le docteur. Mais à quel prix, oui, elle continuera à vivre mais cette nuit-là, comment l'oubliera-t-elle ?

Oxygène, nettoyage des plaies profondes et superficielles, piqûres pour la douleur, médicaments pour qu'elle dorme paisiblement.

Et là-bas, dehors, ses violeurs rigolent de leur belle aventure en ingurgitant des bières...

Elle s'appelle Sabine.

Bonne nuit Sabine; tu auras du mal à t'en remettre, il t'en faudra du courage, surtout n'oublie pas ce qui arrive aux petites filles qui bavardent pendant le cours de ce maudit catéchisme !!!

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Jean-Marc GACHAN ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0