Les 4 filles du docteur March de Louisa May Alcott

2 minutes de lecture

30 juillet 2022

Ce roman publié pour la première fois aux États-Unis en 1868 est un best-seller mondial. Il a fait l’objet de très nombreuses traductions dans le monde entier. La première traduction française est celle de P.J. Stahl nom de plume derrière lequel se cache Pierre-Jules Hetzel le célèbre éditeur à qui Jules Verne doit une partie de son succès. C’est dans cette traduction que j’ai découvert ce livre lu par plusieurs générations de jeunes filles jusqu’à aujourd’hui. L’envie de le lire m’est venue en regardant l’un des épisodes de « l’amie prodigieuse » tiré du célèbre roman d’Elena Ferrante où l’on voit ses deux héroïnes Lila et Lenù qui forment le projet d’écrire le prochain « Les quatre filles du docteur March ».


Cette traduction d’un éditeur de génie doublé d’un bon écrivain est celle qui est la plus connue en France. Hetzel prend beaucoup de liberté avec l’histoire de Louisa May Alcott sans dénaturer l’œuvre. Tout d’abord le titre d’origine « Little Women » est traduit par « Les quatre filles du docteur March ». Il annonce le parti pris d’édulcorer le point de vue féministe de Louisa May Alcott pour lui donner une teinture un peu plus patriarcale correspondant à la société européenne de l’époque. Hetzel a sans doute jugé que le public français recevrait mieux l’ouvrage ainsi présenté. Il faut dire qu’il avait un flair infaillible pour savoir ce qui pouvait plaire au public. il a aussi modifié un peu la fin de l’ouvrage, mais cela n’est pas important. Enfin, le docteur March est peu présent dans le livre et il n’était pas docteur, mais pasteur, un titre plus fidèle aurait pu être « Les 4 filles de Madame March ».


Hetzel ne résiste pas non plus à se faire de la publicité gratuite. Voici un extrait de la page 99 (traduction littérale de l’anglais) « … leur mère leur lisait quelques ouvrages choisis de… Jules Verne et quelques autres titres de la bibliothèque d’éducation et de récréation, qui étaient, pour la plupart, traduits en Amérique… ». Dans l’édition originale en anglais l’auteur cite Bremer, Scott et Edgeworth, mais ne parle pas de Jules Verne ni de la collection de la bibliothèque d’éducation et de récréation qui est une création des éditions Hetzel. Tout ceci est anecdotique et n’enlève pas le plaisir de lecture. Hetzel maîtrise parfaitement l’art d’écrire et manie le subjonctif avec dextérité en voici quelques exemples :

« L’action d’Amy était abominable et elle doit comprendre qu’il ne serait plus juste que je la lui pardonnasse. » Page 99

« Je voudrais bien que vous pussiez aller voir les pauvres. » Page 216


Un style délicieusement désuet et une histoire qui reflète l’ambiance au sein d’une famille américaine du milieu du XIXe siècle sur fond de guerre de Sécession. Je pense que malgré le décalage de style et d’époque ce livre peut encore être lu aujourd’hui pas un très large public.

— « Les 4 filles du docteur March », Louisa May Alcott, traduction P.J. Stahl (Hetzel), volume 3 de la collection les romans éternels (2020), 297 pages.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Gérard Legat (Kemp) ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0