Prologue (Part. 3/3)

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L’an 525. Ère 3.

17 ans auparavant.

A quelques dizaines de lieux d’Hazal, ville du Désert.

#Cette partie est du recyclés, fin d’un autre écrit du même univers qui pourra faire l’objet d’un autre chapitre. Est-ce que cette partie vous parez assez cohérente, malgré que le contexte ne soit pas mis en place ?

Sur le pont de son navire, Eyal de Nuo se laissa souffler tout en regardant le paysage s’éloigner progressivement. On y pouvait désormais détailler toutes ces falaises à l’affleurement de la Mer. Elle semblait sur le point de se fracturer. Les roches étaient tellement friables que la mer y creusé parfois des replis sur les parois laissant suspendre des blocs prêts à s’écrouler au-dessus des eaux. La voix de son frère l’obligea à arracher les yeux du rivage.

- Alors, raconte-moi ton entrevue.

Il se posa contre le rebord de bois pour le voir en face de lui.

- Je ne sais pas quoi y penser, commença Eyal. La plupart des invités ne m’ont pas adressé la parole.

- Qui avait-il ? lui demanda son frère

- Tous ces gens que Mère nous a recommandée de se méfier. Des meurtriers, des contrebandiers, des voleurs, des empoisonneurs… Toute la vermine de ces lieux, à croire que dans le désert ne sévit que le mal.

Son frère tourna la tête pour vérifier que tous les marins maîtrisés leur postent, puis reposa son regard sur lui en abordant une mine perplexe :

- Je ne suis pas sûr que tout cela a été une bonne idée. Comme tu le dis, je pense que ces personnes vivent toujours du passé.

Eyal acquiesça d’un air distant. En songeant à son départ, il se replongea huit ans en arrière, lorsque ses pas avaient foulé ce même sable pour la troisième fois de sa vie. Encore ce genre d’histoire à laquelle il avait été mêlé et emmêlée pendant ces longues années. De cette visite, il n’été pas sûr d’en être totalement sortie. Mais plus il s’éloignait de ces terres rongées par la pauvreté, plus tout ce qu’il avait laissé derrière lui ne pourrait le rattraper.

- Si ce genre de situation recommence, je ne répondrais pas à leurs appelles et resterait auprès de mes enfants. Quand je me dis que ces personnes en ont aussi, je plains leurs avenirs…

Son frère hocha la tête lentement. Malgré l’obscurité de la nuit, Eyal crut apercevoir que le regard de son frère regardait légèrement au-dessus de son épaule. Il se retourna et vit au loin, une forme de navire rampait doucement sur l’eau.

- Un autre invité à du partir…, laissa Eyal en suspend

- Je le vois depuis tout à l’heure et j’ai fortement l’impression qu’il se rapproche de nous.

Le navire avait déployé toutes les voiles et avançait plus rapidement qu’eux sur l’eau. Eyal sentait l’inquiétude montée dans son dos. Son frère fixait l’horizon sans que son regard ne dévie de la forme du bateau.

- Regarde, je ne sais pas si c’est les reflets de la lune qui me joue des tours, mais j’ai l’impression qu’ils ont sorti les rames.

Eyal regarda attentivement le détail qui n’avait pas échappé à son frère, vingt ans de navigation derrière lui. Effectivement, le navire aller vers eux et à grande vitesse. Pris de panique, il se retourna et chuchota :

- Qu’allons-nous faire ?

Son frère resta de marbre. La nuit été calme et les vagues n’étaient pas assez puissantes pour qu’il puisse penser à une fuite. Il prit quelques secondes avant de se retourner et de demander à ces marins de prendre la position de combat. Dans un silence, chacun prit leurs postes. Il ne fallait pas éveiller les soupçons quant au fait qu’il avait compris le piège. Eyal n’y croyait pas. Après tout le temps où le tuer aurait été un jeu d’enfant, il avait fallu qu’ils attendent son départ pour engager un combat naval. Tout ceci était de la folie. Qui pouvait être derrière cette attaque ? De si loin on ne pouvait voir le symbole qui ornait les voiles ou la proue. Son cœur s’emballa de nouveau, mais cette fois ce n’était plus de la crainte de mourir, mais celle d’entraîner son frère avec lui.

En quelques secondes, un épais projectile s’éleva dans le ciel, crevant le plafond étoilé. Son frère le tira de toutes ses forces pour lui faire traverser le pont. Dans un mouvement de panique qui dura des éternités, l’affolement envahit le navire au point qu’il se tordait dans tous les sens. Eyal tenta de se coller contre le sol, se protégeant le visage à s’en cachait les yeux. Un bruit assourdissant fit passer la panique aux chaos. Des cris envahirent ces oreilles, des morceaux de bois se mirent à voleter autour de lui. Il se trouvait incapable de bouger.

En quelques instants, il sentit le sol pencher sous lui. Il s’accrocha de toutes ces forces, enfonçant ces ongles dans le bois, mais la pente s’accentuait et le monde se dérobait sous son corps. Un choc violent sur le flanc vint lui couper son souffle déjà malmené par la terreur qui envahissait son corps. Sous cet impact, il dérapa, roulant sur lui-même jusqu’à ce que le sol même n’existe plus. Il se sentit s’enfoncer dans le vide. D’un seul coup, Eyal rentra en collision violemment avec une surface froide qui l’envahit empreignant ses narines, sa gorge, ses poumons. Il ne pouvait plus respirer, ne pouvait plus voir tant les ténèbres l’entouraient. Il tenta de se débattre, mais ses côtes brisées lui en empêchèrent…

#Ajout à la partie recyclée

Sur le rivage, le spectacle opposant les deux navires avait rompu la tranquillité de la nuit. En seulement quelques minutes, le navire d’Eyal de Nuo avait été réduit en miettes. L’autre semblait être indifférent face aux massacres accomplis. On commençait à le voir s’échapper vers l’est prêt à disparaître des environs avant le lever du soleil qui désormais ne tarderait plus. Le silence avait regagné le rivage et plus un bruit ne s’entendait.

Réveillée brusquement en pleine nuit par les violents chocs, la petite fille s’était réfugiée sous son lit. Elle était terrifiée. Son cœur battait à tout rompre et elle n’arrivait à se calmer. Elle aurait juré que ce n’était pas un de ses cauchemars qui la hantait la nuit. Les fracas étaient bien réels.

Des bruits de pas résonnèrent sur le bois du navire. La jeune fille se réfugia davantage parmis les poussières de son dessous de lit.

- Mayrissa ?

La douce voix d’Aure la sortit un peu de sa torpeur. Elle rampa pour sortir, apeurée. Sa marraine l’aida à se relever et la hissa sur son lit en la tenant dans ses bras.

- Ce n’est rien, Mayrissa, chuchota-t-elle. Tout va bien.

Au bout de quelques minutes, la petite fille reprit un souffle normal.

- Que s’est-il passé ? demanda-t-elle.

- Rien. Rien du tout, ma chérie. Un rocher est tombé dans la mer, rien de plus.

L’enfant ne pouvait le percevoir, mais la voix d’Aure se faisait fortement inquiète.

- Il faut que tu te rendormes, maintenant, Mayrissa.

- Je n’y arriverai pas, gémit-elle. J’ai trop peur.

- De quoi as-tu peur ? lui demanda soucieuse sa marraine.

- Des Ombres…

Aure la prit doucement sur ses genoux.

- Mayrissa, je te l’ai de nombreuses fois répétée. Les Ombres ne peuvent d’atteindre et tu le sais pourquoi.

Leurs yeux se croisèrent. Aure se sentait troublée chaque fois qu’elle croisait le regard vert -clair de Mayrissa. Les prunelles de cette enfant avaient déjà causé tant de troubles.

- Grâce aux Nasreddines qui veillent sur les héritiers des Dieux, recita Mayrissa. Mais comment je sais si je suis héritière ?

La question la prit de court. « Bon sang ! » se dit Aure dans son esprit « C’est son père qui vient d’être exécuté ».

- Parce que tu es de la lignée du dieu : Nuo. Comme je suis la descendante de la déesse : Dera. Ce sont les Dieux qui ont créé le Désert comme refuge pour les Hommes. Maintenant, se sont à ses descendants de veiller sur le Désert. C’est pour ça qu’ils ont créé les Nasreddines, ces petits êtres invisibles qui nous protègent des Ombres. Ils sont autour de nous et nous protège. Maintenons, il faut que tu dormes.

Aure l’allongea sur son lit.

« Son père ne l’a jamais reconnue comme sa fille, il ne lui a jamais adressé la parole. Mayrissa reste une princesse du Désert, fille de l’Impératrice. »

« Sa mère est folle. Elle ne doit pas même plus se souvenir de l’avoir mis au monde. »

Les paroles s’entrechoquaient dans sa tête. Ses réflexions personnelles se rajoutèrent :

« Plus que six mois à vivre. Que deviendra Mayrissa, seule face au monde ? »

Aure passa sa main dans ses cheveux et lui déposa un baiser sur le front.

- Les Nasreddines te protégeront pendant ta nuit.

Leurs sourires se rejoignirent avec tendresse, puis elle sortit des appartements de la Princesse.

Des petits yeux fixèrent la jeune fille. Les oreilles rabattues en arrière en signe d’inquiétude, le Fennec observaient avec vigilance Mayrissa qui venait de fermer les yeux dans l’espoir de s’endormir. Le Nasreddine s’approcha d’elle et se blottit dans le creux de son ventre à côté de la peur qui lui rongeait l'estomac.

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