Entre fumée et coups de feu

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Dans un univers parallèle, Londres, 1895.

Je sortais tout juste du train, encore fumant de sa longue course à travers les continents. Depuis la construction de pont entre mon pays et le reste de l'Europe, les trains pouvaient accomplir des trajets presque sans fin. J'avais fait un long chemin, de la Chine jusqu'à l'Angleterre, et j'étais épuisée. Heureusement j'étais restée un moment un Orient, pour les affaires de mon époux qui était d'ailleurs toujours là-bas, il reviendrait une semaine plus tard, moi déjà rentrée, je devais préparer la maison, quand il reviendrait, beaucoup d'invités nous rejoindraient... Les affaires !

- ARRETEZ-LE !!!

Le cri me fit prendre peur, agitant mon éventail devant mon visage pour ne pas étouffer à cause de cet atroce corset, mon regard se tourna vers l'homme qui venait de crier, un policier. Ce dernier regardait le haut du train et je suivis donc son regard pour comprendre le problème...

Et c'est là que je le vis, entre les nuages sombres produits par la locomotive. Je me pressai de m'écarter du véhicule pour tenter de mieux appercevoir cet étrange personne qui courait vers la fin du train. Des coups de feu se mirent à retentir, ainsi que des impacts contre le train, des vitres se brisaient, des cris polluèrent l'air, mon cri aussi... Je me baissai rapidement en protégeant ma tête.

L'homme, ou la femme, courait sur le toit du train géant et portait ce qui semblait être un masque à gaz, il était en effet impossible de voir son visage. Sur la tête, je pense qu'il avait un chapeau, ou un bonnet, car il semblait posséder deux cornes de démon, mais j'étais incapable de voir davantage de détail à cause de la fumée toujours aussi épaisse autour de lui et de toute l'agitation, si soudaine et stressante. Ce que je savais, c'est que l'individu était à mal, si découvert, aucun policier n'hésitait à tirer. Il finit par changer de direction pour revenir vers l'avant du train pour faire un bond... Gigantesque, pour atterrir de manière si surréaliste, et juste devant moi en plus.

J'étais tétanisée par la puissance de son saut qui fit presque trembler le sol sous moi quand ses bottes touchèrent le sol. Mais au moins, d'ici, je le voyais bien.

Ses chaussures étaient particulières, en effet allimentées par des micro-moteurs mais je n'étais pas technicienne, impossible d'en décrire davantage. Pour ses habits, ils étaient très simple mais tout de même peu commun pour la région. Une sorte de mélange de bout de tissus rapiécés n'importe comment, cela me faisait pensé à des habits des pays chauds, d'Afrique par exemple, ou de Moyen-Orient, mais certainement pas pour un pays si froid que le nôtre. Je remarquai ensuite quelque chose d'étrange sur le bras droit de l'individu mais je n'eus pas le temps de m'y attarder car... Je vis son bras gauche.

Par ce bras si fin, il tenait une arme qui devait peser deux fois son poids, avec quels muscles la tenait-il ainsi tendue ? L'arme, un long fusil inquiétant, pointait un groupe de policiers qui tentaient de s'approcher car ils ne pouvaient pas tirer dans la foule... Le vagabond, lui, ne semblait pas inquiet de cela. Le bout de l'arme se modifia, quelques rouages tournèrent dans un bruit presque inaudible alors que je voyais le long canon qui commençait à fumer... J'aurais probablement du réagir, le pousser, faire quelque chose face à l'individu masqué (j'étais toujours incapable de déterminer son sexe), mais j'en étais incapable pour deux raisons majeurs : la première était évidemment la peur, rien d'incroyable là-dedans, la seconde était la crainte de détourner l'arme sur des personnes innocente et finalement faire encore plus de dégats... Mais le temps que je pèse le pour et le contre de mon inaction, le tir parti, un fin et court lazer rouge... Probablement une balle ou... Non, cela explosa lorsqu'il y eut l'impact. De nouveaux cris se firent entendre et je pris peur en imaginant déjà les morts et les blessés après cette expolsion.

Je me levai alors pour courir vers les policiers qui avaient directement été touchés mais à peine levée, je me figeai car je sentais le regard oppressant du meurtrier... Ce dernier n'avait pas encore bougé et, puisque j'étais juste devant lui à présent, il me regardait. Mon regard se porta un instant dans le sien, effrayé. Je vis alors ses yeux vairons sous les lunettes très typiques de notre époque. Ils étaient vraiment beaux mais aussi terriblement froid.

Puis je clignai des yeux et, après à peine quelques secondes, il disparut en un éclair de mon champ de vision.

Des urgentistes arrivaient déjà vers les blessés, certains vinrent d'ailleurs m'accoster pour savoir si j'allais bien, cela sûrement à cause de mon air troublé, choqué par ce qu'il venait de se passer en à peine quelques secondes, minutes peut-être, mais pas plus. Tout avait été si vite.

La vie de chacun d'entre nous, présent ce jour-là à la gare, put reprendre normalement. Sauf pour certains policiers évidemment... L'un était mort et d'autres avaient été gravement blessés... J'étais plutôt mal en y repensant.

Mais, ce que je me demandais sans cesse, chaque jour en me regardant dans le miroir : qui était cette personne mystérieuse ? Pourquoi était-elle poursuivie ? Pourquoi était-elle à Londres ce jour là ?

Tant de pourquoi auquels je n'aurai jamais de réponse...

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