Chapitre 5- Explications

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Alexandre retourna ensuite à Prague quelques mois puis il retourna à Paris, occupa un poste de chargé de coopération internationale tout en suivant une psychothérapie. Il ne revit évidemment jamais Lenka. Enfin, il réussit à repartir. Destination Penang, en Malaisie, dans le réseau des Alliances françaises.

Il avait été ravi de découvrir la culture multiraciale du pays, l’histoire riche du territoire et la gastronomie locale. Il renaissait littéralement ici. Certes la mission n’était pas intense mais les échanges étaient constructifs. La chaleur humide rendait les gestes plus lents, l’ambiance tranquille lui convenait totalement et il se convertit sans peine au thé lui qui ne jurait alors que par le café. Il avait même flirté avec une jeune femme en contrat de volontariat international au consulat français à Penang, une jeune Versaillaise de 24 ans qui hésitait entre bosser dans une ONG ou faire community manager dans une start-up à la con. Elle resta six mois. C’était toujours ça de pris. Alexandre se laissait porter par le rythme nonchalant de l’île. Jusqu’à ce matin où Lenka réapparut. Comment avait-elle fait pour venir jusqu’ici ? Pourquoi maintenant ?

« Je n’ai pas mis beaucoup de temps à te retrouver, tu sais. C’est même assez facile. Mais j’ai longtemps hésité. »

Elle le regardait dans les yeux.

« Je t’ai détesté pour ce que tu m’as fait.

- Et moi ? Que dois-je dire ?, éructa-t-il soudain.

- Je sais. »

Lenka restait calme. On entendit toquer à la porte. Layala apportait le thé. Elle le déposa sur une petite console contre le mur, et repartit discrètement. Le silence était électrique.

« Je ne suis pas venue ici pour t’accuser de quoi que ce soit. Nous savons ce qu’il s’est passé, tous les deux. Avec le recul, je dois dire que… Oui, tu m’as bien eue. Pour un bibliothécaire, tu as bien joué. »

Elle esquissa un sourire. En face, il gardait les dents serrées.

« Seulement, je voulais te raconter mon histoire. Rassure-toi, je serai brève. Il me semble que je te devais bien ça. Nous avons vécu deux ans ensemble et je ne voudrais pas que tu croies que c’était pure ruse. Je ne suis pas comme ces espions de cinéma qui sont recrutés pour infiltrer les hautes sphères des gouvernements. Désolé, Sacha, mais tu n’étais pas particulièrement une cible pour le gouvernement russe. Cependant, je faisais partie d’une cellule de surveillance en Tchéquie, à la suite de l’explosion de l’entrepôt. Quand tu as voulu faire venir des auteurs russes, j’ai spontanément proposé Morozov parce qu’on ne pouvait pas agir sur le territoire français. C’était trop dangereux. Oui, lorsqu’il a été annoncé, j’ai prévenu la cellule et un commando est passé dans sa chambre lorsqu’il est rentré de son petit-déjeuner. C’était facile. Je ne suis pas fière de cela. Mais j’étais là pour ça.

- Tu veux une médaille pour ce courageux acte de patriotisme ?

- J’en ai reçu une, Sacha. »

Il sourit malgré lui.

« Et pour Igor ?

- Il n’y a rien eu pour Igor.

- Parce qu’il a dormi à la maison.

- On s’en fichait d’Igor.

- C’est pourtant étrange qu’on ait arrêté deux agents du GRU dans le hall de son hôtel ce soir là. »

Lenka haussa les épaules.

« Je ne pense pas qu’ils voulaient le tuer. Simplement une petite intimidation, sans doute. Rien de bien méchant.

- Il a mieux fait de dormir sur notre canapé.

- Pour sûr. J’espère que cela n’a pas compromis ton avancement. »

Elle fit une petite moue crispée.

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