La Kabylie outragée...

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La vieille femme avait le dos brisé. Toute sa vie elle avait servi de mulet pour son homme. Elle marchait péniblement, comme si la charge à laquelle elle était habituée à porter sur son dos toute sa vie était encore présente. Il n'y a qu'en Kabylie où une femme montre sa souffrance avec une telle clarté, une telle évidence à celui qui reste perplexe. Et pourtant elle marche, elle gravit les chemins sans gémir, sans se plaindre. Et d'ailleurs, se plaindre à qui? Nulle part ailleurs qu'en Kabylie on voit de ces femmes courbées, portant une croix invisible et lourde, une croix qu'elles ont portée toute leur vie sans rien attendre en retour. Femmes brisées. Femmes mutilées. Femmes martyrisées. Mais jamais femmes libérées.

La cruauté de la société kabyle passe par le travail infligé aux femmes. Elle enfantent et elles crèvent. Parce qu'il faut qu'elles crèvent. C'est leur destin de crever et d'enfanter.

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