Je l'ai fait. Cela semblait impossible au premier abord, voire fou ou suicidaire, mais pourtant je l'ai fait.

Cela faisait longtemps que j'y songeais sans pouvoir m'exécuter.
Puis un jour, comme poussée par un élan vital, j'ai fait mes valises et je suis partie.
J'ai pris mon courage à deux mains, l'ai serré fort afin de ne pas le perdre en cours de route ; le ventre tordu par la crainte de subir une énième fois ta terrible colère, de se jeter dans l'inconnu, le doute d'avoir la force nécessaire pour tourner la page.

Au début, plus mes pas m'éloignaient de toi, plus je me sentais désespérément seule.
La tête et le cœur emplis de regrets, étape obligée dans ce contexte.
L'amour déchu chevillé au corps, poids mort.
Heureusement l'amitié m'a fait signe, m'a guidé sur la voie de la résilience.

Après avoir enfin réussi à formuler mes adieux, j'ai abandonné mon fardeau au bord du chemin.
Le temps a fait son œuvre, un à un j'ai défait les liens qui m'unissaient à toi depuis tant d'années.
Même si un goût amer revient quand je conte notre histoire, je suis maintenant libre.
Fini d'étouffer dans un quotidien morose. La vie, ma vie, continue au gré d'une nouvelle respiration.

Aujourd'hui, le fracas des espoirs brisés n'est plus qu'un lointain écho derrière moi.