Influençable

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C’est nul d’être influençable. Au moins est-ce problématique. Pour vivre sa propre humeur, il faut alors rester seul, chose peu évidente avec nos carcans sociaux ô combien étriqués.

Le problème d’être influençable, c’est de partager pleinement les émotions de nos proches. Alors si on arrive de bonne humeur, tout pimpant comme il est rare de l’être, et que l’autre commence à nous balancer ses divers malaises, on se retrouve vite à flancher du mauvais côté… La réciproque fonctionne mal. Quand on veut partager pleinement le bonheur d’autrui, on apparaît vite déplacé, trop enthousiaste, voire purement et simplement étrange.

Au final, partager les émotions des autres, c’est souvent s’orienter vers de profondes pensées négatives. On essaye en vain de partager le bon et on est décalé, ou même carrément marginal, purement ridicule, car qui est-on pour partager le bonheur de quelqu’un, si on a pas participé à la naissance dudit bonheur ? Et alors la remise en question est brutale et souvent, on n’est pas à sa place, chose rarement agréable… Ou alors on partage le malaise, la mélancolie, la noirceur, et là on est vite pris dans le système… La dépression est contagieuse pour qui ouvre trop grand son cœur.

Parce que partager le malheur et faire preuve de compassion, c’est mieux accueilli que de partager le bonheur.

— Touche pas, c’est mon bonheur à moi.

— Tu veux pas partager mon malheur ? Il est trop lourd à porter.

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