Ébats sous les arbres

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Gabriel marchait dans la forêt depuis le petit matin. À dire vrai, il avait depuis longtemps perdu la notion du temps, ou plutôt il s’en moquait. Son esprit était encore trop embrouillé pour se soucier de ce genre de futilité. Le jeune homme n’arrivait pas à chasser l’image de la jeune Sélène l’embrassant avant de plonger sa langue dans sa bouche. Gabriel ne comprenait pas le geste de la jeune femme qui l’avait embrassé alors qu’ils étaient en plein combatSélène avait mis le jeune homme à terre avant de lui sauter dessus pour l’embrasser. Puis elle était partie sans rien dire. Gabriel était resté étendu au sol pendant plusieurs minutes, incapable de bouger. Comme si son cerveau s’était débranché. Finalement il s'était relevé, avant de rentrer chez lui, tremblant comme un automate cassé.

Gabriel n’avait pas fermé l’œil de la nuit, car à chaque fois qu’il fermait les yeux il revoyait le visage et le corps athlétique de Sélène. Aussi, dès les premières lueurs de l’aube, le jeune homme avait enfilé un simple pantalon et une veste de survêtement sur sa peau nue avant de partir errer dans la forêt environnante. Finalement, Gabriel s’était arrêté sous un immense chêne au centre d’une petite clairière.

Le jeune homme s’assit sur l’une des énormes racines qui parcouraient le sol. Il s’efforça de méditer. Il se concentra sur sa respiration, la faisant plus lente et profonde à chaque seconde. Gabriel ouvrit son esprit aux énergies stellaires, tout devint alors plus clair autour de lui. Il perçut les mouvements des astres et l’incommensurable puissance qui résidait dans chaque étoile. Gabriel recentra petit à petit son attention sur la forêt. Ici comme partout ailleurs, les flux célestes circulaient comme des rivières scintillantes.

Soudain, un puissant mouvement ébranla la mer d’énergie. Des oiseaux s’envolèrent : quelqu’un approchait. Gabriel rompit sa transe et se releva, il entendit alors le son d’une course effrénée qui se rapprochait. Pourtant il n’eut pas peur et resta immobile. Les pas se firent de plus en plus audibles avant de s’arrêter brusquement à l’entrée de la clairière. Le jeune homme ne se retourna pas, il n’avait pas besoin de voir le visage de l’inconnu : il en connaissait déjà l’identité.

« Il est dix-heures passées Gabi, je me suis inquiétée quand je ne t’ai pas vu au gymnase.

Ces paroles étaient prononcées par une voix féminine. Gabriel se retourna lentement. Face au jeune homme aux cheveux argentés se dressait une jeune femme. Grande, athlétique et séduisante, tels étaient les mots qui vinrent à l’esprit du jeune homme à la vue de Sélène. Elle était vêtue d’une tenue de sport moulante, laissant deviner ses muscles et sa poitrine. Gabriel eut du mal à dissimuler sa gêne à la vue de la jeune femme.

─ Bonjour…Sélène, parvint-il à articuler en rivant ses yeux vers le sol.

Le jeune homme n’arrivait pas à expliquer sa propre attitude. Puis la réponse vint d’elle-même. Jusqu’à présent il n’avait perçu Sélène que comme une sportive, une partenaire de combat, mais jamais comme une femme. Cela avait changé lorsqu’elle l’avait embrassé. Ce contact intime n’avait rien avoir avec les coups échangés sur le ring.

─ Tu comptes garder les yeux rivés au sol ? Lorsque l’on parle à quelqu’un on le regarde, Gabriel.

Le jeune homme resta figé, n’osant pas bouger.

─ Tu penses que je vais t’en vouloir si tu me trouves à ton goût ? Non. Mais je t’en voudrais si tu me fuis. Alors relève la tête et regarde-moi.

Gabriel releva lentement la tête. Il manqua de sursauter en voyant Sélène à seulement quelques centimètres de lui. La jeune femme braquait sur lui un regard luisant, puis avec une souplesse et une vivacité sans pareilles elle enlaça Gabriel et l’attira contre elle. Le soudain contact de la poitrine de Sélène contre la sienne fit rater un battement de cœur au jeune homme.

─ Je suppose que tu te demandes pourquoi je t’ai embrassé hier. La réponse est simple Gabriel : tu me plais.

Cette annonce fut une cloche que l’on sonne dans le crâne du jeune homme, son visage vira au cramoisi.

─ Hum…Et qu’est-ce qui te plait chez moi au juste ?

Sélène eut un petit rire :

─ Pour commencer la façon dont tu rougis lorsque tu es gêné, comment tu pratiques le Muay Thaï et surtout la manière dont tu me traite d’égal à égal sur le ring. C’est ça qui me plait chez toi et qui te donne le droit à ça.

Sans rien ajouter, Sélène plaqua ses lèvres contre celles de Gabriel. Le jeune homme sentit le contact humide et enivrant d’une langue s’engouffrer dans sa bouche pour s’enrouler autour de la sienne. Il eut alors l’impression que son cœur explosait comme un volcan et que son sang s’enflammait. L’esprit totalement embrumé, Gabriel sentit tous ses muscles se relâcher. Profitant de son hébétude, Sélène lui retira sa veste dans un mouvement fluide. Le vêtement dévoila un torse certes musclé, mais également constellé de balafres rosâtres et blanches.

Le frisson de sa peau exposée à l’humidité extirpa l’esprit de Gabriel de sa torpeur. Par réflexe, le jeune homme tenta de masquer ses cicatrices. Sélène ne l’en empêcha pas et, le plus naturellement du monde, retira le haut de sa tenue sportive. Un torse aux muscles ciselés et à la poitrine resplendissante apparut.

─ Je te plais ?

Elle demanda cela en tournant sur elle-même dévoilant un tatouage coloré bardant son dos. Le dessin représentait un grand requin.

─ Tu es magnifique Sélène, répondit simplement le jeune homme totalement subjugué par le spectacle.

Prenant son courage à deux mains, Gabriel enlaça la jeune femme et l’embrassa à son tour. Elle ne le repoussa pas et passa ses bras autour du torse scarifié de son amant. Gabriel sentit son corps se réchauffer alors que l’ivresse de le désir l’envahissaient. Sélène fit lentement glisser ses mains vers le bas du dos de son âme-sœur et, avec une douceur extrême, fit glisser son survêtement le long de ses jambes. S’abandonnant au plaisir, Gabriel fit de même pour sa compagne. À présent aussi nus que des nouveaux nés, les deux amants frissonnaient dans la fraicheur matinale, leur peau luisant à la lumière de l’aube.

Haletante, Sélène engouffra sa langue dans la bouche de Gabriel avec encore plus de fougue. Dans le même temps la combattante faucha les jambes du jeune homme qui se retrouva étendu sur le dos dans les feuilles mortes du chêne et la jeune femme assise à califourchon sur lui. C’est alors que les deux amants plongèrent dans le torrents de la luxure la plus bestiale. Sélène s’agrippa aux hanches du jeune homme, elle entama alors un déhanché endiablé. Gabriel crut que son sexe se mettait à fondre et sentit ses muscles se vider de leur énergie. Ne voulant pas laisser son amante être la seule à donner du plaisir, le jeune homme invoqua la puissance des esprits stellaires. Ses yeux s’illuminèrent et son corps se mit à briller d’une lueur bleue et blanche. Gabriel se redressa et empoignant sa partenaire par les cuisses prit la main du balai érotique. Sélène s’appuya au tronc de l’arbre centenaire alors que le jeune homme déchainait toute sa frustration et l’énergie sexuelle qui sommeillait en lui.

Les hurlements de plaisirs bestiaux des deux amants survoltés résonnèrent dans toute la forêt jusqu’à ce que le soleil soit à son zénith. Le corps luisant de sueur, Gabriel était allongé à moitié endormi sur les cuisses de Sélène toujours aussi nue qu’une nymphe. Le jeune homme ouvrit lentement les yeux et murmura :

─ Je t’aime Sélène.

La jeune combattante sourit puis se pencha pour voluptueusement une nouvelle fois son amant.

─ Moi aussi je t’aime Gabi.

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