Une odeur de fer

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Une vie est elle si précieuse ?

Il s’agissait là d’une question qu'Alfonso Aldini se posait souvent.

Marchant à pas lents dans les rues de la ville endormie, il avait glissé ses mains dans les poches de son pull gris.

L’endroit était insalubre. Il y avait des flaques d’eau, fruits de la récente averse.

Le froid était pénétrant et l’obscurité pesante.

Alfonso souffla avant de consulter sa montre. Il allait bientôt être l’heure.

Plus qu’une trentaine de minutes avant que ses cibles ne montrent le bout de leurs nez.

De son pull, Alfonso sortit une arme.

Il s’agissait de son arme de prédilection, un pistolet 92 FS gris.

Alfonso sentait la froideur du métal entre ses doigts. C’était dur et froid. Était ce pareil pour son cœur ? Était il à l’image de cet outil meurtrier ?

Lui n’avait jamais accordé tant de valeur à la vie. Que ce soit la sienne ou celle des autres.

Il avait grandi entouré de meurtres.

Un milieu ou le fort s’impose et le faible se soumet. La frontière entre le bien et le mal disparaît, les règles de vie sont loin d’être conventionnelles. C’était un monde totalement à part où l’argent était seul maître du bonheur.

Était il heureux de vivre ainsi ? Avait il des remords ?

Il n’en savait rien. Il avait du mal par moment à faire la part des choses.

Mais il savait que tuer lui procurait un bonheur incontestable.

Adossé à un mur, cacher dans l’ombre tel un ninja, il ne lui restait plus qu’à attendre.

Il y avait une phrase qu’il se répétait souvent dans ces cas là, « le monde appartient aux hommes patients ».

Il n’y avait rien de plus grisant pour un chasseur que le temps passer à traquer le gibier.

Mais Alfonso n’était pas un chasseur. Il n’était autre qu’un des nombreux mercenaires au sein de la famille Aldini.

Un homme qui aimait les armes, la torture et le sang.

Un membre d’une des plus célèbres famille dans le milieu du crime organisé.

Au fil des années, il avait eu à faire un bon nombre de missions de ce genre. Il avait déjà tuer de la même façon une bonne multitude de personnes.

Pourtant, il détestait toujours autant patienter.

Mais il n’avait pas eu à attendre longtemps pour une fois. Ses cibles étaient déjà là. Elles avaient de l'avance.

Un homme et une femme. Des proies faciles, du moins à première vue.

Des trafiquants d’arme assez réputés qui étaient sous couvert d’un gang connu comme violent.

Après tout, il n’a tué aucun Homme qui, au départ, ne méritait pas d’être tué.

La mort de ces deux là ne pouvait décemment pas être considéré comme un crime.

L’angle de tir était parfait. Dans quelques instants…

Pan !

Pan !

Pan !

Boum.

Que venait il de se passer ?

C’était confus dans l’esprit d’Alfonso.

Quelque chose n’allait pas.

Une odeur ferreuse lui monta doucement au nez. C’était le genre d’odeur qu’il pouvait reconnaître au premier coup. Cette odeur de sang qu’il avait toujours trouvé si douce.

Sauf que ce sang là…c’était le sien.

Comment était ce arrivé ?

Il n’en avait aucune idée. Son cerveau avait peine à fonctionner.

Le sol était humide et inconfortable.

Des bruits lui parvenaient aux oreilles. Des gens s’étaient approchés de lui et menaient maintenant une discussion.

Qui était ce ? Que voulaient ils ?

Il se doutait qu’il était tombé dans un piège. Mais ce n’était pas assez. Il lui fallait en savoir plus.

Dans son état de demi-conscience, il ne pouvait en comprendre que des bribes.

- …Frère…tueur…. Drogue…organisation…disait une voix féminine.

- ….sang…non…hôtel…soins…informations. Venait de rétorqué une voix grave.

- …. Voiture…Aldini…trois…. Rendez vous…s’amuser. Avait ajouté une nouvelle voix.

Ce fut les dernières choses qu’Alfonso entendit avant de perdre la totalité de ses sens.

Mais il n’avait pas peur. Il le savait, le pire restait à venir…

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