Premier trou

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Attaché par les mains à un crochet au plafond, Yan semblait pendu. Etrange figure christique que ce corps maigre mais musclé, attaché bras tendus, sur la pointe des pieds pour ne pas laisser ses poignets subir tout le poids de son corps. Elle tournait autour de lui. La proie et son prédateur. Il était à lui, comme le papillon saucissonné dans sa gangue de soie, comptant les secondes avant de finir liquéfié par les chélicères d’une araignée vorace.

Sauf que les membres n’étaient pas au nombre de huit, ici guère de chélicères mais une mâchoire entrouverte et une langue gourmande, et si lui aussi risquait de finir en liquides, ce n’est pas sa chair réduite en bouillie mais ses couilles vidées sur sa face. Car elle aimait ça, dominer les hommes, les attacher, puis finalement les faire venir sur son visage comme si elle n’était que la plus vile des catins.

Aujourd’hui, elle avait tenté une variante avec Yan, son copain depuis deux ans. Elle avait, tout en l’avalant goulument, enfoncé deux phalanges d’un index préalablement lubrifié de salive à l’intérieur des muqueuses douces de son anus. Il n’avait même pas rechigné, le salaud, et vu les couinements qu’il poussait sa langue lui faisait autant d’effet que son doigt.

Quand elle le sentit durcir encore plus. Lorsque la queue qu’elle gardait dans sa bouche comme si elle eût été la potentielle victime d’une hypothermie se mit à bouger toute seule, empreinte d’étranges hoquets dont elle seule connaissait la nature, elle enfonça le membre viril au plus profond de sa gorge tout en continuant à lui branler le cul. Depuis le temps, elle avait appris que les étranges borborygmes qui s’échappaient de son gosier quand elle se bâillonnait elle-même avec une bite excitait ses amants, elle les exagéra alors presque théâtralement.

Yan vint dans sa bouche en quelques secondes. Elle sentait les lampées de sperme chaud couler le long des parois de son œsophage tandis que sa queue dansait de la valse de l’orgasme sur sa langue.

Puis elle le détacha, l’embrassa en espérant que sentir sa langue poisseuse de sperme dans sa bouche à lui l’exciterait, et s’enfourna dans ses draps pour dormir. Lui, bercé par les vapeurs ouateuses de l’orgasme s’installa à ses côtés. Peut-être espéra-t-elle secrètement un cunni, ou même un simple doigt dans sa fente humide, mais depuis le temps elle savait bien qu’un homme satisfait aux couilles vides n’était bon à pas grand-chose d’autre qu’au sommeil. Elle le laissa donc s’assoupir et fit de même.

Une demi-heure plus tard deux scutigères véloces sortirent de l’espace formé entre le protège-matelas et le drap. Elles glissèrent sur les corps nus endormis jusqu’à la bouche de madame, puant la bouffe protéinée gratuite. Les pédipalpes explorèrent, envoyant d’étranges informations sensorielles à leurs proto-cerveaux ganglionnaires, puis les deux arthropodes décidèrent de tenter le coup, la manne de nourriture en valait le coup. Ils descendirent à l’intérieur de la gorge de la femme jusqu’aux premières traces de sperme qu’ils avalèrent sans se faire prier.

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