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La capitale était, conformément à ce qu'il s'était imaginé, une grande ville animée et pleine de monde. Tōru sourit, pensant que la vie hors de son étrange histoire à lui n'avait rien de bien exceptionnel. Ce que le quotidien de ces gens pouvait paraître paisible comparé au sien. Sourire le fit penser à Sei, et à Sakura. Son cœur se serra et il reprit l'expression neutre qu'il arborait en permanence. Un souvenir lui revint, d'un cours de géographie sur la capitale. Son ami lui avait dit que c'était son rêve depuis toujours de se rendre en ce lieu.

Il croisa quelques cavaliers, eux aussi sur des Ipsa. La foule se pressait dans les rues en cette fin d'après-midi ensoleillée. Il avait hâte de reconnaître le lieu où il était né et avait vécu une vie sans histoires. Une vie... normale. Tandis qu’il cheminait, il remarqua au loin la haute silhouette du palais impérial. Certains éléments architecturaux pointaient au-dessus des autres toits, lui indiquant sa direction. Sans hésiter, il décida de faire un détour pour admirer cette structure vantée par tous pour sa beauté. Il arriva bientôt sur une grande place, devant le palais, et arrêta sa monture pour observer la merveille sise au cœur de la ville. Une architecture élancée, des dentelles de pierre, de grandes fenêtres, quelques vitraux. Malgré l'abondance de décors l'ensemble ne semblait pas surchargé, mais la structure s'accordait à merveille avec cette parure minérale qui n'était qu'un ornement supplémentaire à sa beauté. Une réminiscence lui revint. Que de fois il était passé par là, sur cette même place, à l'endroit précis où il se tenait à présent !

Il fit volter son Ipsa et repartit dans l'une des ruelles adjacentes. Il savait où aller. Quelques citadins l'observaient sur son passage, se demandant qui était ce jeune voyageur sans aucuns bagages, qui paraissait revenir de loin. Mais lui les ignorait et continuait son chemin. Il finit par arriver devant une maison semblable à celles qui l'entouraient, avec ses riches mais sobres décors constitués d'arabesques et de volutes. Il la trouvait cependant relativement simple par rapport à d'autres bâtisses qu'il avait pu voir en traversant la ville. Mais cela lui plut, car cette relative discrétion marquait en quelque sorte un désir de simplicité. Il descendit de l'Ipsa et alla l'attacher près d'autres chevaux-automates puis le désactiva.

Il hésita sur la marche à suivre. En un sens il avait hâte de se rendre dans la maison où il avait passé son enfance, et en même temps il ressentait une sorte d'appréhension inexplicable quant à ce qu'il allait y trouver. Après tout, la maison n'était plus habitée depuis bientôt quatre ans, et qui pouvait prédire à quoi ressemblerait l’intérieur ? Il décida d'attendre la nuit afin d'être plus discret. Autant profiter des dernières heures de l'après-midi pour redécouvrir la ville. Se souvenir... Il pensa d'ailleurs à un détail. Bien qu'il ne se rappelle plus le visage de ses parents, on risquait probablement de trouver des ressemblances entre eux et lui. On n'était jamais trop prudent. Il rabattit le capuchon de son manteau afin de masquer en partie ses traits et s'éloigna d'un pas tranquille.

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