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« La poétesse Azurée, auteur de nombreux ouvrages sur la mythologie, est notamment célèbre pour son ouvrage décrivant le Destin au visage entouré de noires nuées ; un constat de la vanité de la vie sous certains aspects. »

C’était la deuxième heure de cours de la journée et Sei était incapable de suivre. Pourtant Azurée était son écrivain préféré. Il aimait la sensibilité qui parcourait ses lignes et se demandait d’où venait le désespoir qu’elle décrivait si souvent. Mais aujourd’hui, le cours de linguistique échouait à retenir son attention. La veille, il n’avait pas vu son ami, et avait passé la journée à s’inquiéter. Et ce matin non plus il n’était pas là. Sa discussion avec le Lieutenant n'augurait rien de bon, il ne cessait de repasser dans sa tête jusqu'aux moindres détails pour essayer de deviner ce qui était arrivé, mais en vain. Il aurait aimé que son ami lui ait plus parlé des Chasseurs, peut-être aurait-il eu davantage d'indices en sa possession.

Vers la moitié du cours, quelqu’un toqua à la porte. Le professeur s'interrompit pour indiquer à la personne d’entrer. C’était Tōru.

« Prenez place, Isobe. » l’enjoignit le professeur.

L’élève obtempéra et alla s’assoir à l’écart. Il était anormalement pâle mais Sei pouvait sentir l’aura destructrice qui émanait de lui. Que s’était-il passé ?

Le cours continua. Tōru se comportait de façon tout à fait normale si ce n’était que ses gestes étaient légèrement plus saccadés que d’ordinaire. Sei remarqua aussi un autre détail quasiment imperceptible si l’on n’y prêtait attention : l’élève essayait d’utiliser au maximum sa main droite. Il comprit immédiatement que ce fait avait trait à la marque sur le poignet gauche de Tōru.

Une éternité plus tard, le cours se termina et les étudiants sortirent. Sei cherchait son ami, mais celui-ci avait disparu. En passant entre les groupes d’étudiants, il saisissait quelques phrases parfois en rapport avec lui.

« Trois heures de linguistique, ce n’est pas humain ! soupira un étudiant.

- As-tu une idée de pourquoi Isobe est arrivé au milieu du cours ? demanda un autre.

- Il ne faut pas chercher à comprendre avec lui. » répondit un troisième.

Le jeune homme décida de sortir, pensant que Tōru était peut-être dehors. Sa supposition s’avéra juste. L’élève marchait solitairement dans les allées du parc, à bonne distance du lac. Il le rejoignit sans susciter de réaction de sa part.

« Tōru, commença-t-il, qu’est-ce qui ne va pas ? »

Son ami ne répondit pas, continuant de marcher. Sei était déconcerté, il voulait l'aider mais ne savait comment s'y prendre.

« Que t’ont-ils fait ? insista-t-il.

- Tu n’as pas à le savoir. » répondit-il brusquement.

Sei s’arrêta. Il se doutait que son ami se réfugierait dans son silence, cependant il aurait aimé qu'il se souvienne qu'il pouvait lui faire confiance. Même s'il ne pouvait s'imaginer les épreuves qu'il avait traversées, il voulait le soutenir du mieux qu'il pouvait. Mais par réflexe Tōru préférait se couper de l'extérieur sans se rendre compte que cela ne pouvait qu’aggraver la situation. Il continua :

« Crois-tu que j’aie envie de le raconter ? »

Il avait presque crié.

« Mieux vaut que je te laisse seul. » déclara Sei.

Même si cela lui coûtait, il comprenait que c’était pour le moment la meilleure chose à faire. Il ne lui restait plus qu’à espérer que Tōru se remettrait vite pour pouvoir à nouveau l’aider.

« Désolé. » murmura celui-ci en baissant les yeux.

Son ami se détourna et partit.

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