Revenu des morts

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Il faisait nuit, j'avais froid.
Mes talons résonnaient sur le sol pavé de la ruelle déserte innondée par une pluie incessante.

Je sentais les battements permanants de mon coeur dans mes veines et mes respirations haletantes me brulaient la trachée.

Il me cherchait. Il allait me trouver.

La seule source de lumière qui faisait miroiter les étoiles sur le sol trempé était un lampadaire en piteux état.

J'avais ce sentiment insupportable d'angoisse, de faiblesse.

Mais ce qui me terrorisait encore plus était de ne pas entendre ses pas cadencés résonnant dans la nuit à ma poursuite.

Il ne faisait aucun bruit mais savait que je pouvais ressentir sa présence.

Il aurait pu me tuer depuis longtemps, mais me voir tenter de lui échapper désespérément faisait resortir son instinct de chasseur primitif.

Je décidais de tourner à gauche, en puisant les dernières forces de mon corps.

Une impasse.

Mon âme me quittait soudainement.

Comme une proie, j'avais atteri dans son piège.

Un imense mur de béton détruisit mon infime chance de m'enfuir.

En me retournant avec peine, mes yeux se posèrent sur une ombre, juste au bout de la rue.

C'était lui.

J'étais figée par la peur, mes yeux ne pouvaient se détacher de cette créature qui, comme la faucheuse, allait emporter mon âme en Enfer.

En une fraction de secondes, il se trouva devant moi, de toute sa hauteur.

Il était pâle et de longues canines se dissimulaient sous ses lèvres violacées.

Je ne voyais pas ses yeux, couverts d'un long voile noir.

Il me projeta parmis les poubelles dans un vacarme assourdissant.

Je laissait échapper un cri de douleur qui le fit rire sournoisement.

Tout au fond de moi, je savais que mon heure avait sonné, alors je m'effondrais sur le sol gelé, un dernier soupir s'évaportant dans la nuit.

Il se pencha, me prit par la gorge et enfonca violemment ses crocs dans ma chaire tendre.

Je n'avais plus la force de crier. Je m'offrais à lui, tel un corps froid et inhabité.

Il s'abreuvait de ma seule preuve d'humanité, en laissant échapper des grognements rauques tel une bête sauvage.

Mes yeux se mirent à voir flou, le sol se dérobait devant moi.

Mon crâne frappa le sol, mes cheveux mouillés éparpillés autour de moi.

Le noir total.

Il s'enfuit en me laissant pour morte, à l'abandon, dans cette ruelle salie par le vice.

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