Il aura suffi d'un simple mot pour tout faire basculer.

La vie d'Elisa allait changer dans moins de vingt-quatre heures. Mais pour l'heure, seule dans cette pièce, elle faisait les cent pas. La pièce, qui n'était pourtant que son ancienne chambre chez ses parents, prenait des allures de cellule. Et à mesure que le temps filait, elle semblait se rétrécir. Le voici le grand jour qu'ils avaient préparé depuis de longues années. Mais pour Elisa tout semblait si flou. On aurait pu la jeter du haut d'un avion sans parachute que le résultat serait le même. Qu'était elle censé faire ? Elle n'en avait plus la moindre idée. Il lui semblait pourtant que dans la grande repésentation de demain elle en était l'actrice principale. Tant de regard seront braqués sur elle. Tout devait être parfait. Sa robe digne d'une princesse. Son maquillage. Sa coiffure. Elle.

Elle se sentit prise d'un vertige. Prenant place face à sa coiffeuse elle se regarda. La lune lui renvoyait une image spectrale. Ce qui pour elle s'avérait plus que convenir à son ressentit. Là dans cette chambre, qui l'avait vu passer de petite fille à la jeune femme qu'elle était en passant par l'adolescente, elle passait sa dernière nuit en tant que Mademoiselle Lucas. Demain devant une centaine de personnes elle prendra le nom de son futur époux.

A ce moment là l'image d'un visage lui parvint à l'esprit. Le coeur palpitant, elle se demandait pourquoi maintenant. Il ne lui était plus apparu depuis leur dernière entrevue. Deux ans qu'elle s'était interdite de penser à lui pour se centrer sur celui qui allait partager sa vie. Alors pourquoi, alors que tout se concrétisaient, ses pensées la ramener à lui. Braquant son regard dans son miroir, elle vit le trouble qu'elle affichait. Elisa se fâcha. Non rien ne viendra la troubler la veille de ce jour. Brusquement elle se leva et alla à la fenêtre. La fraicheur de la nuit lui fit du bien. UNe petite bise lui caressa le visage. Et là encore, sans prévenir, un autre souvenir lui traversa l'esprit.

Une main qui lui caressait le visage. Un regard enflammé. Des lèvres qui lui frôlaient les siennes. Un parfum qu'elle reconnaitrait entre mille.

Le souffle court elle s'appuya sur le rebord de la fenêtre. Ne l'avait-elle pas elle même demander de l'oublier? La voici qui se trouble ce soir avec les moments qu'ils ont partagés. Son prénom sur le bord de ses lèvres. Elle se sentait se perdre dans un recoin de son coeur qu'elle s'était attaché avec ardeur à boucler à double tour.

Liam. Qu'était-il devenu? Avait-il réussit à l'oublier là où elle avait semble-t-il échouer? Elle ferma les yeux. Et aussitôt il lui apparu. Aussi fidèlement que la dernière fois qu'ils s'étaient vus. Toujours avec ce sourire qui l'avait toujours fait craquer. Ses yeux qui créaient en elle une nuée de papillon. Elle sentait monter en elle une chaleur si longtemps oublier.

Un message lui sorti de sa rêverie. Elle alla regarder qui pouvait lui écrire à une heure si tardive. Le nom affichait lui provoqua un vaste sentiment de honte. Comment pouvait-elle rêvait d'une autre personne la veille de ses noces. Thomas ne méritait pas cela. Elle ouvrit le message de son fiancé.

J'ai du mal à m'endormir. Je n'ai qu'une hâte : te voir apparaitre dans ta robe qui je le sais t'ira à merveille. Je n'ai aucun doute sur le fait qu'à ce moment là je verrai le plus bel ange qui puisse exister sur Terre. Je t'aime. On se voit dans quelques heures. Je serai un des mecs en pinguoin mais tu me reconnaitra car je serai le seul qui ne pourra détourner son regard amoureux de toi.

Les larmes coulèrent sur les joues d'Elisa. Non il ne fait aucun doute qu'elle va épouser l'homme qui saura la combler. Et ce ne sera pas un fantôme du passé qui fera obstacle à son bonheur. Furieuse de sa faiblesse elle alla se mettre au lit pour essayer de dormir.

La lutte fut acharné cette nuit là. Le sommeil l'avait fuit. Au matin, elle se prépara par automatisme. La brume qui lui envahissait l'esprit l'empêchait de comprendre tout les bavardages autour d'elle.

Puis vint l'heure tant attendu. Tous avaient le regards braqués sur elle pendant qu'elle remonta l'allée. Il était là. Beau dans son costume trois pièces. Comme promis il avait le regard d'un homme qui avait face à lui la huitième merveilles du monde. Il lui sourit. Elle le lui rendit. Arrivée à son niveau il lui prit la main. La cérémonie pouvait commencer.

Elle n'entendit pas un traître mot du sermon et du discours. Quand vint l'heure des échanges des anneaux. Thomas lui fit un discours qui lui coupa le souffle. Ce fut à son tour de répondre à la traditionnelle question.

A son grand étonnement elle s'entendit dire :" Non." Se tournant vers Thomas elle lui dit :" Désolée, je ne peux pas".

Puis sans autre explication s'en alla.