132 - l'arbre de la jouissance

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Je la retrouve en train de lire à la Bibliothèque du Couvent. Elle est déçue :

  • Tout ça, c’est de la merde. Voilà ce que le Pape a en tête ? Déplorable !
  • Et moi qui culpabilisais de n’avoir rien lu du tout… J’espère que ça ne va pas influencer ta structure de la B5.
  • Aucune chance, elle est déjà faite.

Elle referme une sainte écriture et vient me faire un bisou et m’étreindre. Je la sors d’ici et je la garde sous mon bras en traversant le cloître où elles sont toute à l’affût de chair fraîche. On laisse derrière nous le Couvent et sa Cathédrale pour marcher un peu, en descente vers Laguna Beach. Il fait si beau. Pas trop chaud ni trop froid. On sent le parfum des fleurs que les abeilles d’Aurélie butinent. On marche, main dans la main, en silence, comme une mère et sa fille, comme je le faisais avec mon fils. Nostalgie. Tout d’un coup elle m’entraîne sous un arbre et me fait asseoir contre le tronc. Elle me chevauche et m’embrasse à pleine bouche, nos minibris réagissent et elle se tortillent pour essayer d’échapper au plaisir qui la rattrape vite et après un petit cri qui se termine en gémissement et reprend son souffle :

  • Paloma, je tiens beaucoup à toi. Je n’espérais pas te rencontrer un jour, en vrai. Pour moi tu étais juste une statue dans une Chapelle. Mais tu ne ressemble plus à mes souvenirs.
  • J’ai beaucoup changé, je suis en train de me transformer. Victoria fait les mises à jour régulièrement, tu devrais aller voir.
  • Non, pas la peine. J’ai la vraie. Je suis dessus. Je t’ai en moi, même. Je viens d’avoir mon premier ovule. Il a reçu tes fluides. Ou ceux de Eli, va savoir… Bref, tu es ma Paloma, je suis ta Jules, pour toujours et à jamais.

Elle est si intense. Comment lui résister ? La B4 et la B5 semble bien futiles par rapport à tout ce qu’elle peut donner d’autre, de mieux, en vrai, loin de toute spiritualité. Elle est vivante, elle rayonne de vie, pas de mots. Je sens son souffle, sa chaleur, son amour, je nettoie avec ma langue la bave qui coule sur son menton, je la bois pour étancher ma soif d’elle, de sa jeunesse, de sa pureté souillée, de son âme immaculée, et je plonge son joli visage d’ange aux joues rouges dans ma poitrine excitée qui suinte de plaisir sous sa bave que je sens couler sur mon ventre et s’infiltrer en moi. On met un moment à reprendre nos esprit et encore plus de temps à reprendre nos corps pour avoir la force de se relever. Il y a des inscriptions sur l’écorce de l’arbre. On est pas les premières à être venues se perdre d’une dans l’autre. C’est l’arbre de l’Amour, entre le quartier spirituel et la route qui descend à la ville de tous les vices et de toutes les bitches.

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