LXXXVII

2 minutes de lecture

Je sonne à la grande maison dans le vide, près du Village. J’inspecte les pylônes qui la retiennent à la falaise. Ça me rappelle un matériel de la Base. En fait, ce n’est pas une maison, c’est une soucoupe volante prête à s’envoler. La porte s’ouvre sur une dame blonde très chic et bien en chair :

  • Mais nous sommes toujours là. Les attaches ont été soudées.
  • Bonjour madame Raymond. Est-ce que monsieur Virein est là ?

Où pourrait-il être ailleurs ? Elle me fait entrer. Je suis venue en civil et je ne suis pas en service, ou de service ? Bref, je viens en Paix. Pour une entrevue très formelle, dans son bureau. Il a beaucoup de choses à raconter mais je ne l’écoute pas. J’ai en face de moi quelqu’un qui n’a plus aucune aura. Il est mort tellement de fois qu’il est vide, plus aucune âme en lui, juste un reflet de celle de Émilie. J’ai en face de moi un démon. Il n’a rien à faire de bien dans notre monde. Aucun dialogue possible. Je le remercie poliment et je retourne voir la maîtresse de maison. J’ai pitié d’elle. Quel courage. Quelle force. Elle, a une âme, assez pour deux. Je sors de cette prison où je respire à nouveau. Maintenant je n’ai plus aucun doute. À la première occasion, j’envoie mes Warrior Nuns le liquider. Quelle douleur horrible ça a dû être pour Victoria de le voir revenir. Je touche ma croix quatre de la main droite pour conjurer le mal. Et j’inspire le bien pour me laver l’esprit. J’enchaîne sur un déjeuner avec Clémence et Spencer au restaurant de l’Opéra où ma belle me rejoint. Ils nous invitent ensuite chez eux pour fumer une tige ou deux. Ils habitent déjà un château, en ville. Dans leur grand salon, une photo sur la cheminée m’intrigue. C’est un portrait. Quelqu’un en uniforme. Qui salut. Je n’ai jamais vu un tel regard, une telle âme. Clémence vient m’expliquer :

  • 14 Novembre 2021, un dimanche, sur Terre. C’est mon arrière arrière grand-père. Charles. Qu’est ce que tu vois en lui ?
  • Il est en train de perdre sa mère. Elle a été terriblement injuste avec lui. Et son père a été très dur avec lui. C’était un nazi ? Ou presque. Mais lui est intègre, juste et fidèle à lui-même malgré des mésaventures terribles, il est resté droit. C’est plus que du courage. Un grand homme.
  • Il n’était pas encore Roi et c’était longtemps après Diana, sa femme.
  • Ah bon ? Je ne la vois pas du tout en lui. Je vois quelqu’une d’autre.
  • Camilla. Une longue histoire.
  • C’est joli comme prénom. On dirait que c’est une très belle histoire d’amour. Une lueur dans cette âme torturée.

Elle me prend la main et appuie sa tête contre mon épaule. Elle sent bon. Elle est douce. Elle est encore plus belle que sa mère et que sa grand-mère.

Annotations

Vous aimez lire Christ M.org ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0