Manifeste pour l'ère de la liberté

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Si j'étais président de la République, je m’attellerais avec toutes les forces du corps et de l'esprit à la tâche, qui, je pense, sera d'une importance décisive dans le destin de notre nation, à savoir la grande réforme nécessaire pour parer aux défis .

Je consacrerai mon mandat, non pas à ma réélection comme l'ont fait mes prédécesseurs, au clientélisme et aux alliances de partis qui n'ont que trop rythmé la vie politique de notre pays, aux petits mots assassins, aux pétitions de principes, aux débats de comptoir, en un mot à l’esbroufe communicative caractéristique de l'homme politique, davantage motivé par la conquête du pouvoir que par l'exercice de celui-ci.

Non, je me consacrerai tout entier à inaugurer l'ère de la liberté.

Oui, la liberté, valeur fondamentale, premier membre de notre trinité républicaine, aujourd'hui si délaissée. Et pourtant, comme le disait Hayek "la liberté n'est pas un moyen pour atteindre la fin politique suprême. Elle est en elle-même la fin politique suprême." Je m'engage donc à restituer à mes concitoyens ce "bel acquêt", pour que chacun non seulement détermine ses propres objectifs, mais encore choisisse les moyens pour les atteindre.

Mon programme s’appuie donc sur deux points: la fin de la monarchie républicaine et la réforme de l’État Providence.

Il n'échappe à personne que l’État, en France, occupe une part prépondérante, il n'y a qu'à lister les différents ministères : Armée, Justice, Intérieur, certes je l'entends bien, ce sont les compétences régaliennes, mais après, cela se gâte: Transports, Culture, Économie, Mer, Santé, Sports, Éducation... Non pas que ces causes ne soient pas d'importance considérable ni qu'elles ne me tiennent pas à cœur. Néanmoins, l'approche de la résolution de ces problèmes est fausse : "L’État n'est pas la solution à notre problème, il est le problème". En effet, c'est à vous, acteurs de la société civile, de prendre à bras le corps ces enjeux, qui vous concernent personnellement, et non pas à l’État intrusif de s'immiscer dans votre vie privée et vos choix personnels, votre santé, votre éducation, votre culture, votre consommation, ceci vous appartient à vous et vous seuls ! Ne laissez pas des bureaucrates, depuis leur tour d'ivoire, décider des choix importants, qui détermineront votre existence, à votre place !

La Loi est un moyen de prévenir l'arbitraire et de garantir les libertés civiles des citoyens, non pas de régenter la vie de ceux-ci ,de s'approprier leurs biens ou de leur imposer sa morale. Le contrat social n'est pas un chèque en blanc, si le plombier se met à faire unilatéralement le ménage, je ne suis guère tenu de le payer pour ce service non désiré. Il convient donc de combattre la propension de l’État à s'étendre et à s'accaparer toujours plus de domaines pour rendre toujours plus de services, non consentis et à vos frais !

Je propose donc, de réduire le Léviathan administratif, l'hyperprésidentialité, et le poids de l’État dans notre société de façon générale. Songeons que le taux de prélèvements obligatoire s’élevait à 45,3 % de PIB en 2017, qu'il est en hausse constante depuis 50 ans et est aujourd’hui le plus élevé des pays riches, que les dépenses publiques atteignent 56,5 % du PIB, par conséquent notre dette s'élève à 98,4% du PIB. Nous ne pouvons plus jouer aux cigales et reporter ce fardeau fiscal sur nos générations futures. Notre problème n'est pas le manque de moyens comme il est souvent dit, mais un problème de gestions, voyez comment l'Allemagne, le Royaume-Uni ou la Suisse performent bien mieux avec des moyens moindres.

Je propose donc de pratiquer une décentralisation réelle et massive vers les régions et les municipalités, afin d'appliquer le principe de subsidiarité et de créer un état fédéral. De donner un véritable rôle de contrôle au Parlement, en reportant les élections législatives à d'autres années que l'élection présidentielle et en appliquant la proportionnelle pour assurer une démocratie véritable, au Sénat en lui donnant le droit d'abroger des lois à partir de 40% de votes, ce qui permettra de mettre fin à l'inflation réglementaire, et enfin à la société civile, en permettant à tout citoyen qui réussit à prouver qu'il peut rendre un service à un coût moindre que les services publics de saisir un juge pour mettre fin au monopole étatique.

Je propose ensuite de grandement réformer les redistributions et les subventions publiques, ce modèle social que tout le monde nous envie mais que personne ne copie. Ces jeux de bonnetau innefficaces où chacun s'efforce de vivre aux dépens des autres. Cela permettra aux Français de choisir eux mêmes les causes qui leur tiennent à cœur, une fois le clientélisme électoral aboli, je crois en la générosité humaine, comme nous l'avons vu lors de la reconstruction de Notre Dame.

Je mettrai fin au monopole de la Sécurité sociale, jamais approuvé par un referendum et qui propose des taux de remboursement parmi les plus bas d'Europe, et de l’URSSAF, tant décriée par les entrepreneurs, au profit de mutuelles et de systèmes d'assurances classiques, pour laisser à nos concitoyens les choix essentiels concernant leur santé, et d'un système de retraite par capitalisation semblable à celui performant du Chili, afin que chacun puisse décider du moyen d'épargner un pécule pour ses vieux jours.

Enfin, concernant la Culture, celle-ci doit être absolument libre, spontanée et au goût du public, et non pas subventionnée par des apparatchiks ou des décideurs officiels, qui imposent ainsi leur échelle de valeur à toute la société, dans ce qui s'apparente à de la propagande étatique.

Voici, je crois, l'esquisse de mon programme pour réformer notre beau pays, briser les chaînes de l'oppression bureaucratique et vous rendre votre liberté à vous, citoyens !

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