Une jeune femme passa sur la feuille blanche en chantonnant avec un cookie à la main mais tout à coup elle s’arrêta, remarquant que son livre était ouvert. Elle leva son regard sur la personne qui tenait le livre sur lequel elle se baladait.

— Oh tiens coucou toi ! Comment tu t’appelles ? Tu es quoi toi, un Sokl ou Jiklo ? Par pitié pas un Ziny rassure-moi ! Quoi ? Tu ne sais pas ce que tu es ? Ah mais oui les gens ne savent pas encore ce que ça veut dire, j’avais oublié, alors attends je vais te faire une présentation d’accord ?

 Elle écarta les bras qu’elle avait jointes comme une plainte, son biscuit dans une de ses mains, comme si elle présentait un projet très important.

— Alors, tu vois, un Sokl c’est une personne qui a des pouvoirs magiques d’accord ? Les Jiklo quant à eux, ce sont les personnes qui n’en n’ont pas, oui comme les Moldus de Harry Potter si tu veux, mais on ne leur a pas lancé un sortilège d’amnésie. Les Jiklo connaissent l’existence des Sokl. Hermione ? Bien sûr que je la connais, j’ai bu une bière au beurre avec elle samedi dernier !

 La jeune fille releva les épaules, elle semblait fière de parler de sa très célèbre amie avant de tirer une mine sombre.

— Et enfin les Ziny ce sont ceux qui veulent nous exterminer et c’est donc moins glorieux, ils peuvent haïr des Jiklo aussi. Ce sont des gens qui détestent beaucoup de monde même si parfois ce sont les circonstances qui alimentent cette haine. Moi ? Je suis une Sokl bien sûr !

 Pour montrer son affirmation, elle fit crépiter des étincelles rouges dans sa main avant de continuer.

— J’espère que tu sauras ce que tu es à la fin de ce premier volet de mon histoire, il ne faut pas se mettre dans une case mais c’est toujours sympa d’avoir des compagnons qui te ressemblent tu ne trouves pas ?

Elle sauta d’un pied sur l’autre en riant de bon cœur et en montrant sa main en avant pour que le lecteur puisse la serrer.

— Je me présente, je suis Rina Grintofk, héroïne du roman de Léa, mais tu peux l’appeler Lé’ ou UneXtoile parce qu’elle n’aime pas qu’on lui dise son prénom entièrement, elle dit que ça fait trop sérieux.

 Elle haussa les épaules avec désinvolture comme si la situation la dépassait complètement.

— Vu qu’elle est en train d’écrire la suite de mes aventures, elle m’a demandé de parler avec toi pour te prévenir de certaines choses qui pourraient t'intéresser. Tu peux regarder la fin avec les tableaux où elle a noté les personnages, les divinités et les lieux pour que tu puisses t’y retrouver mais prend garde à ne pas te faire avoir et de te faire surprendre en apprenant des choses trop rapidement ! Elle a glissé mille et unes références qui lui tiennent à cœur et qui lui ont permis de m’écrire. Son monde possède beaucoup de choses qui lui ont permis d’inclure ce qu’elle aimait alors ne la juge pas trop sur ça. Tout ce qu’elle a inclus te sera informé par une petite note. Elle m’a surtout dit de te dire que c’est son tout premier roman et qu’elle comptait sur son indulgence sur certaines maladresses qui peuvent être frustrantes pour un lecteur. Nous lisons beaucoup, donc nous savons ce que ça fait, comme elle me dit toujours : « Tout écrivain commence par être un lecteur Rina, ne l’oublies jamais ! »

 Elle avait pris un air sévère en fronçant les sourcils et en bougeant son index pour montrer l’acharnement de sa créatrice quand elle lui disait sans cesse ces mots qu’elle avait créés, puis elle retira un morceau de papier de la poche de sa robe. 

— Attends, elle m'a aussi donné un bout de papier avec son adresse mail et un trucpour accéder à Twitter alors tu notes bien hein ? unextoile@gmail.com et @unextoile_ c'est bon ? Elle aimerait beaucoup que tu lui envoies un message pour donner des conseils de modifications, ton avis ou juste un coucou, elle en serait très heureuse et te répondrais rapidement. Elle était chagrinée la dernière fois parce qu’elle voulait créer un compte sur un truc qui s’appelle Instagram mais elle ne savait pas trop comment gérer alors elle m’a proposé ça en échange, je ne sais pas ce que c’est alors j’ai dit oui pour lui rendre le sourire.

 La jeune fille offrit un beau sourire au lecteur qui la regardait avec étonnement.

— Tu n’avais jamais vu un personnage te parler ? C’est bizarre ça et assez triste d’ailleurs. Oh ?

 Elle regarda en direction des autres pages qui n’attendaient qu’à être tournées.

— Pardonne-moi, mais Lé’ m’appelle, elle a besoin de moi pour une scène. Nous t’embrassons très fort, on espère que tu voyageras bien avec moi et mes amis et on te souhaite une très bonne lecture !

 Avec un baiser sur la joue du lecteur et un dernier signe de la main, la jeune fille disparu dans les pages du roman sans que le lecteur puisse faire quelque chose mis à part tourner les pages pour retrouver l’héroïne et ses aventures.