Chapitre 23 : L'autre monde

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Chapitre 23 : L'autre monde


Bratulos était dans un noir complet. Il était conscient. Il n'y avait aucun bruit, excepté celui du silence. Était-il mort ? Était-il en enfer ? Il essaya de bouger ses bras. Il ne pouvait pas, ils étaient comme enchaînés à des chaînes invisibles. Il entendit l'ombre parlait dans sa tête :

-Qu'est-ce que ça fait de mourir ?

-Dis-moi plutôt quel est ton lien avec les sarcophages de verre. Et ses deux sculptures, j'ai entendu l'homme dire Clément. Peux-tu m'expliquer ?

L'ombre rigola et déclara :

-Je vois. Tu as eu quelques souvenirs de la réalité. Ce n'est pas bien grave. Tu as échoué.

-Tu ne réponds pas à mes questions.

-Et que vas-tu faire ? Hein, tu es incapable de battre trois pauvres Atlantis. On va devoir t'effacer ta mémoire et recommencer avec un nouveau Bratulos.

Le meusia entendit un claquement de doigts. Alors, le noir disparaissait. Le borgne vît en face de lui en autre Bratulos. Il s'écria :

-Mais c'est qui lui !

-Mais c'est toi voyons. Comme tu n'as été qu'un déchet, tu vas devoir guider le prochain Bratulos.

Il essaya de se débattre, mais ses bras restaient bloqués. Il ne parvenait pas à les bouger. L'ombre poursuivit :

-Accomplie ton devoir de Bratulos. C'est peut-être la seule chose que tu réussiras.

Mais il n'était pas résigné. Il demanda :

-Qu'est-ce que je dois faire pour échapper à ce sort.

-Tu ne peux rien y faire. C'est fini. Prépare-toi à tout oublier. Mais avant ça, tu vas aider ce pauvre petit Bratulos. Il a tant besoin d'un grand Bratulos pour l'aider.

-Ta gueule !

-Si seulement il y aurait un Bratulos pour le guider.

-Mais ferme ta... Aie !

Le visage de Bratulos se crispa et il hurla de douleur. Il ne saurait l'expliquer pourquoi, mais d'un coup, il eut mal dans tout son corps. La douleur s'intensifiait de plus en plus pendant une très longue minute. Une fois le mal parti, Bratulos observa qu'un écran digital était apparue juste devant l'ombre. Cette dernière appuyait dessus. Elle déclara :

-Je ne te permet pas de me parler sur ce ton, mécréant. Tu as oublié ? Je vais te rafraîchir la mémoire.

L'ombre touchait l'écran et aussitôt, Bratulos eut extrêmement mal. L'ombre dit :

-Je contrôle ce monde et toi, tu n'es rien. J'aimerai m'amuser avec toi plus longtemps, mais le temps presse. Ces putains nous foutes la pression.

Il appuya sur l'écran et Bratulos put reprendre son souffle sans avoir mal. Elle termina :

-Tu vas parler à ce Bratulos, l'aider et après, tu deviendras lui. Ok, tu es coopératif maintenant ? Parce que si ce n'est pas le cas, je continue.

Bratulos avait du mal à respirer. Bien qu'il voulût s'asseoir ou s'allonger de douleur, il était contraint de rester debout, les quatre membres immobiles. Bratulos dit difficilement :

-Quelle est cette réalité que tu parles. Je veux savoir, je peux bien avoir le droit.

L'ombre hésitait à appuyer sur l'écran. Elle soupira et déclara :

-Si tu fais ta partie, je veux bien t'en parler.

L'ombre appuya sur son écran et le borgne se retrouva en face d'un Bratulos. L'ombre lui expliqua à quel moment le Bratulos aurait cette vision et qu'est-ce qu'il avait le droit de lui dire. Ces explications duraient pendant un petit moment. Les deux Bratulos naviguaient également à travers les souvenirs du borgne. Il lui expliquait la manière à suivre pour vaincre. Une fois qu'il avait fini, Bratulos en face de l'ombre. Il lui demanda :

-Tu peux me dire où nous sommes ? Ce n'est pas l'enfer, ni le paradis.

L'ombre rigola et répondit :

-Ces deux lieux n'existent pas. Tu es ici dans monde.

-Tu es Dieu ?

-Voyons, Dieu n'existe pas. Si je peux tout contrôler, c’est parce que ce monde n’est pas réel. Il est le fruit de la technologie des Kalots.

L’ombre avait appuyé sur son écran et le décor avait changé. Ils étaient dans le laboratoire qu’il avait vu lors de sa vision. Elle lui expliqua :

-Ce que tu appelles des sarcophages de verre, ce sont en fait des boites où nous vous entreposons afin de vous plonger dans ce monde. Je suis moi-même dans une des boites.

-Attend, tu dis “vous”, combien de personnes sont dans ce cas-là ?

-Quatre milles deux-cents.

-Mais ça correspond au nombre total d’Atlantis, de Meusia, de Nagada, d’Aryen et de Xia. Ils sont donc tous emprisonner ?

-Je n’irai pas jusqu’à dire ça, mais tu as vu juste pour le nombre.

-Et les autres ?

-De simples intelligences artificielles.

Bratulos n’avait plus les mots. Il tombait à genoux. Il s’écria :

-Mais de quels droits pouvez-vous…

Mais l’ombre le coupa :

-Nous avons tous les droits, nous, le peuple de Kalo. Toi, tu n’es qu’un Sudic. Tu n’as aucun droit. Tu serais déjà mort normalement. Mais heureusement pour toi, nous t’avons sauvé la vie. En contrepartie, tu es devenu un de nos rats de laboratoire pour nos expériences. Et tu justement dans une d’entre elles. Bien sûr, nous ne pouvons pas tester directement sur des Kalo, c’est pourquoi avoir des Sudics est très utile.

-Et c’est quoi cette pseudo-expérience.

-Vois-tu, le cerveau humain est capable de beaucoup de choses. Cependant, ce dernier limite son potentiel et nous ne l’utilisions qu’à dix pourcents ! Alors, notre objectif, c’est de pouvoir utiliser les quatre-vingt-dix pourcents restants. Et devine quoi, nous savons le pouvoir qu’il protège. Et ces pouvoirs, tu les connais, c’est les tiens. Afin, plutôt ceux que nous t’avons donné. Au fur et à mesure que le temps avance dans ce monde et que tu découvres et utilise tes pouvoirs, nous modifions ton cerveau. Si tout se passe bien, tu pourrais utiliser tes pouvoirs dans la réalité. N’est-ce pas magnifique. Plus de maladie, une force accrue, plus de problèmes de nourriture et un tas d’autres fonctions. Nous pourrons enfin dominer le monde, le pacifier et guider les barbares telle que les Sudics. Nous ne le faisons pas que pour nous, nous le faisons pour le monde. Telle est le destin du plus grand des peuples.

L’ombre était obnubilée par cette vision du monde. Elle avait les deux bras écartés. Bratulos lança lui un regard de haine. Il essayait de bouger, mais il était toujours enchaîné. Il s’écria :

-Si j’ai bien compris, je dois maîtriser mes pouvoirs dans ce monde pour que mon cerveau soit capable de le faire dans le vrai.

-C’est totalement ça, c’est magnifique, n’est-ce pas ?

-C’est surtout complètement insensé. Vous n’avez pas le droit de faire de telle expériences. Vous n’avez aucune éthique ?

-Alors là, tu te plantes complètement. Toutes mes recherches sont financées par de riches nobles. De plus, j’ai l’accord du roi. Alors ce n’est pas parce que tu trouves ça méchant que je vais arrêter. Regarde plutôt par là.

L’ombre pointa du doigt une des personnes qui étaient dans une boite et déclara tout simplement, d’une voix presque naïve :

-Tu vois cette personne, c’est toi.

Tellement d’idées se chambouler dans la tête de Bratulos. Il ne savait rien de lui. Rien. Il n’était personne. Non, il était le rat des Kalos. Il ne savait plus qu’il était. Sa vie n’avait plus aucun sens. Tout ce qu’il se souvenait, ce n’était que des choses qui n’existaient pas. Et cette personne dans cette boite, il ne l’avait vu. Il ne se reconnaissait même pas. Il hurla et bougea dans tous les sens. Il fît un geste tellement brusque qu’il réussit à casser les chaînes invisibles. Bratulos courait en direction de l’ombre et essayer de la frapper. Juste avant, cette dernière lui dit :

-Qu’est-ce qu’il y a, Clément.

Il s’arrêta. Clément. Non, c’était son prénom ? Bratulos hésita à le frapper. Il repensa à ses amis, réels ou fictifs. Tous ceux qui l’appelaient Bratulos, tous ceux qui l’appelaient Clément. Sa femme qui n’existait pas, sa fille et son fils qui n’étaient pas réels. Il ne pouvait pas rester calme. Il exprima toute sa colère dans un violent coup de poing dans la joue de l’ombre. Cette dernière répétait le prénom. Bratulos s’écria :

-Tu n’as pas le droit de prononcer ce prénom !

Il se déplaçait extrêmement vite et harceler l’ombre de coups tous plus violent les uns que les autres. Soudain, devant Bratulos, il y avait une fissure. L’endroit où ils étaient en train de se détruire. Mais Bratulos continuait de le frapper. Il devait exprimer toute sa haine envers l’ombre et son peuple. Finalement, Bratulos saisit l’ombre par le coup et lui demanda :

-Tu m’avais dit que je serai libre. Comment le pourrais-je ?

Le souffle coupé, le corps ravageait par les coups, l’ombre répondit :

-Une fois l’expérience finit, nous te libérions de tout ça.

Bratulos jeta l’ombre sur plusieurs mètres et lui tourna le dos. L’endroit où ils étaient s’autodétruis. L’ombre disparut et Bratulos se retrouva seul. Il se savait condamné. Toute la volonté du monde ne serait pas suffisante pour obtenir ce qu’il souhaitait. Une intense lumière vive se propagea dans tout l’endroit et Bratulos était ébloui. Il devait fermer l’œil. Pendant plusieurs secondes, la lumière fût omnisciente.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, Bratulos vît un ciel nuageux. Il regarda autour de lui. Le sol était fait de glace. Sur celui-ci, des corps joncher par terre. Il était en Antarctique, au lieu de la bataille. Il ne saurait dire combien de temps il s’était écoulé, mais il ressentait toujours une certaine pression. Il essayait de se lever. Il avait encore ses multiples blessures sur tout le corps. Lorsqu’il se mit la main sur l’une d’entre elles, elle se guérit aussitôt. Ainsi, sans se fatiguer, il soigna tout son corps. Il se leva. Il voyait à l’horizon le reste de l’armée. Il s’y dirigea, bien décidé à en finir.

Avant de les rencontrer, il créa des menottes qu’il enfilait. Il alla les voir en levant ses deux mains au-dessus de sa tête. Tous les Atlantis n’en revenaient pas. Ils le croyaient. Pourtant, c’était un homme parfaitement vivant qui était devant eux. Il leur cria :

-Arrêtons de nous battre ! Regardez, je suis menotté.

Les trois détenteurs des piliers s’étaient mis en avant, prêt à combattre. Pourtant, ils se regardaient et hésitaient. Il ne semblait pas hostile, mais ça pouvait être une diversion. Le meusia poursuivait :

-Je dois absolument parler à votre chef. Ensemble, euh, nous devons combattre un ennemi.

-Pharisien, je lis en toi, et je ne vois que des mensonges, dit un soldat.

-Ouais, tuons-le. Et cette fois ci, décapitons le corps, dit un autre.

Les soldats se ruaient vers le pauvre homme menotté. Il ne bougeait pas. Mais lorsqu’un soldat était sur le point de l’attaquer, l’un des trois détenteurs des piliers le stoppa en disant :

-Arrêtez-vous. Vous voyez qu’il n’est pas venu pour combattre. Il aurait très bien pu vous tuer et il ne l’a pas fait. Il était même prêt à mourir.

Puis, en s’adressant à Bratulos, il déclara :

-Nous pouvons t’y conduire, mais tu devras rester menottés. Nous ne te faisons pas confiance. Et tu devras faire tout ce que l’on te dit.

Il acquiesça. Escorté par toute une armée, il pénétra dans la ville sainte des Atlantis. Il découvrait en même temps la ville et l’architecture des Atlantis. Au croisement d’une rue, bien qu’il ne soit jamais venu, il connaissait l’endroit. Il l’avait vu dans une de ces visions. Ils arrivèrent enfin devant un grand palais entièrement construit en glace. L’édifice était immense. En entrant, il n’était plus qu’escorté par les trois détenteurs des piliers.

Ils arrivèrent dans la salle du trône. Sur celui-ci se trouvait un homme. Les trois Atlantis firent une révérence, puis l’un d’eux déclara :

-Votre majesté Bratulos Atlantis, nous vous sollicitons pour une audience. Cet homme, de la famille des Meusia, de son nom Bratulos, souhaite vous parlez. Nous attendons vos directives.

L‘homme se leva et descendit les nombreuses marches qui le séparer des trois Atlantis et du Meusia. Il demanda aux Atlantis de sortir de la pièce. Ils s’exécutèrent et les deux hommes se retrouvaient seuls. L’Atlantis lui demanda :

-De quoi veux-tu me parler, Bratulos.

Le borgne le fixait. Il avait bel et bien le même visage que lui. Il lui demanda :

-Qu’est-ce que tu sais sur l’ombre ? De la réalité ? Et…

-Oh là, pas toutes les questions en même temps. Tu dois en savoir autant que moi. Elle ne t’aurait pas laissé me rencontrer si tu ne connaissais pas la vérité sur ce monde.

-Mais que pouvons-nous faire ?

-Rien, parce que nous venons de réussir le test. Nous allons enfin être libre.

-Mais de quoi tu parles ? C’est tout ? C’est fini ?

L’ombre apparut. Elle s’était mise à dix mètres des deux Bratulos. Elle dit :

-Félicitation, le programme est fini. Nous allons vous libérer de ce monde. Nous n’aurions plus que quelques tests à faire. Attention, ça va faire un peu mal.

Soudain, tout devint noir. Le borgne perdait tous ses repères. Cela durait bien plusieurs minutes. Il entendit finalement plusieurs voix. Il essayait d’ouvrir les yeux, mais il ne voyait rien. Puis, il vit un point lumineux qui devenait de plus en plus grand. Ce point devenait un cercle, puis devenait une lampe torche. Il parvenait à distinguer les contours. Il devait y avoir deux personnes devant lui. Après plusieurs minutes, son ouïe et son vision fonctionnaient à nouveau. Il voyait devant lui deux hommes en blouse de laboratoire qui la harcelaient de question. Il reconnut la voix de l’un d’entre eux. C’était l’ombre. Bratulos essayait de se déplacer mais il tomba par terre. Il n’avait aucune force. Il s’évanouit.


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Petit message pour vous dire qu'étant donné que l'histoire prend une toute autre tournure maintenant et que je ne sais pas ce qu'il va se passer (à part le début), je n'écrirai pas pendant un petit moment afin de réfléchir sur le scénario. Je vais faire ce que les gens disent, du "brainstorming". Si vous avez des questions sur la première partie, je suis là pour y répondre. J'espère revenir très vite !

Antoine STOCK

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