Chapitre 14 (18) Partie 1

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-Je suis tellement désolé Taylor. Tu sais que ce n'est pas du tout parce que je ne veux pas. 

-ça va, lui dis-je, ne voulant pas faire perdre plus de temps à Kristine avec des explications. 

C'était le jour de mon anniversaire aujourd'hui. J'avais 18 ans à présent. Finit 17 ans, et je devais dire que c'était le pire jour d'anniversaire que je n'avais jamais eu de toute ma vie. Premièrement parce que j'avais appelé Nick plus tôt ce matin, voulant confirmer sa présence ce weekend au party. Malheureusement, il ne pourra pas être là puisqu'il doit remplacer encore son père au restaurant. Je sais bien que ce n'était aucunement de la faute à Nick, mais bien celle de son père. Dans un autre sens, je pense que Nick devrait en discuter avec son père. Il n'était pas dans l'obligation de toujours le remplacer chaque fois qu'il ne pouvait pas être là. Pourquoi s'était-il ouvert un restaurant s'il ne pouvait jamais être là? Bref, ce n'était pas de mes affaires, mais je savais par contre que Nick n'en parlerait pas avec lui parce qu'il était encore trop généreux. Je ne disais pas ça du tout parce que je voulais que Nick soit absolument à ce party, nonobstant parce que je pense à son bien avant tout. Sa famille l'utilisait, voilà ce qui se passait. Il allait finir par exploser s'il ne faisait rien. 

C'était décevant à dire parce que j'aurais voulu l'aider là-dedans, mais il était le seul qui pouvait faire en sorte que ça change. 

En plus du fait que Nick ne puisse pas venir au party, j'ai appelé Kristine plus tard dans la journée, voulant confirmer si elle serait là. Mon copain ne pouvant pas venir, je voulais au moins que ma meilleure amie soit là pour mes 18 ans. Elle faisait partie des priorités pour cette fête.

Mon cœur s'est déchiré quand elle m'a dit qu'elle avait un souper de famille cette journée-là, ce qui veux dire ce samedi, le jour où le party a été organisé.  

J'étais démoralisé. Depuis hier, j'avais l'impulsion que le destin voulait m'envoyer encore un message. Pourquoi est-ce que tous les malheurs retombaient sur moi aussi soudainement? Était-ce un signe qui voulait me faire comprendre que quelque chose de mauvais allait arriver? Je commençais à me poser des questions. 

Kristine m'avait par contre dit qu'elle avait gardé contact avec ce groupe d'anciens amis, présent au match de football, et qu'elle leur avait parler de mon anniversaire. Ils ont acceptés, donc ils pourront être là. C'était mieux que rien, je l'avoue, mais le fait de savoir que ma meilleure et mon copain ne puisse pas être présent à cette journée importante pour moi, ça me décourageait plus que tout. Ils avaient été les premiers invités et ils seront les seuls qui ne pourront pas être là. 

J'avais arrêté de parler au téléphone, me sentant sur le point de fondre en larmes, alors que Kristine était toujours à l'autre bout du fil. 

-Si tu savais à quel point je me sens mal. C'est tellement injuste et...

-Kristine, arrête de t'excuser. ça va, je vais m'y faire. Profite du temps avec ta famille. 

-Mais je sais que tu es vraiment déçu et ça sa me brise le cœur. 

-ça c'est évident, je suis déçu. 

Il n'y avait pas que ça qui me décevait. En plus de ne pas pouvoir voir Kristine et Nick à ce party, je repensais à mes parents dans tout ça. Ils en avaient presque oubliés mon anniversaire et ils savaient que ça approchait à grand pas. À la place, il a fallu que ce soit moi qui leur demande ce qu'on fera à ma fête. Comment ça pouvait être pire que ce l'était maintenant? 

-Écoute, on se reprendra tous les deux, ça je te l'assure. D'accord? 

-Ouais, si tu veux. Bon, je dois te laisser. Je vais... aller rejoindre mes parents à la cuisine. 

Je ne voulais pas parler plus longtemps. Je ne voulais pas éclater en sanglot au téléphone. Kristine s'en voudra encore plus qu'elle l'était déjà. 

-Je m'en veux de te laisser comme ça.

-ça va. Je n'ai pas trop le choix de m'y faire. 

-Je te promets qu'on va se reprendre, d'accord? 

-Ok.

En raccrochant avec Kristine, je jetai mon portable à côté de moi, dans mon lit, puis je cachai mon visage entre mes mains, désespéré. 

Je restai un bon 5 minutes comme ça, puis j'ai finis par entendre ma porte de chambre s'ouvrir. Je retirai mes mains sur mon visage et je me redressai sur mon lit. 

C'était ma mère, je m'en doutais bien. 

-Taylor, tu as pensé à quelque chose pour le souper de ce soir? Qu'est-ce que tu voudrais? Me demanda-t-elle, dès qu'elle eut ouvrit la porte. 

-Euh... je ne sais pas trop. Vous pouvez décider pour moi. 

-Décider pour toi? Mais c'est ton anniversaire ma chérie. C'est à toi de décider. 

-ça ne me dérange pas que vous choisissiez. 

Ma mère décela vite quelque chose dans ce visage que j'avais. 

-Tout va bien ma puce? 

-Umm... ouais, très bien. Mis à part le fait que c'est le pire anniversaire de tous les temps. 

-Mais... pourquoi est-ce que tu dis une telle chose? Me demanda-t-elle, en entrant dans ma chambre pour venir me rejoindre sur mon lit, n'était au courant de rien encore. 

-Figure-toi... soupirais-je, que Nick et Kristine ne pourrons pas être là pour le party ce weekend.

-Tu es sérieuse? 

-Ouais, dis-je en me laissant tomber contre mon oreiller en soupirant. 

Si seulement quelqu'un pouvait m'asséner un coup derrière la tête pour que je puisse enfin me réveiller. 

Et au passage, ma mère et mon père n'était au courant de rien de ce qui s'était produit au café hier avec l'ami de Nick. Ma mère se serait affolée encore plus que moi si je lui avais dit et elle m'aurait empêché de voir Nick à cause de ça. Je ne voulais aucunement qu'elle en arrive là. 

-Du moins je devrais me réjouir d'avoir ma famille avec moi aujourd'hui. 

-Mon ange, je suis vraiment désolé. 

-Ce n'est pas à toi de t'excuser. Ce n'est de la faute à personne. Depuis que je connais Kristine, jamais une seule fois elle n'a raté l'un de mes anniversaires. Et Nick... ça aurait été mon premier anniversaire avec lui et il ne peut pas venir, tout comme Kristine. 

-Mais personne d'autre ne pourrait venir? Peut-être avais-tu d'autre idée de gens en tête? 

-Kristine a gardé contact avec des amis du début du secondaire et ils ont dit qu'ils viendraient. 

-C'est vrai? Eh bien c'est déjà mieux que rien. 

Plausiblement, mais en premier lieu, ça aurait dû être Kristine et Nick. C'était eux que je désirais le plus voir à ce party. 

J'aurais voulu annuler la fête samedi, mais mère avait déjà tout acheté pour ce party. Il n'était pas question d'annuler. 

J'ignorais comment cette fête allait pouvoir être amusante si ma meilleure amie et mon amoureux n'étaient pas présents. 

C'était la pire journée d'anniversaire de toute l'humanité. Disons que je n'étais plus d'humeur à vouloir faire la fête samedi. 

-Aller, vient te joindre à nous, me suggéra ma mère en se levant du lit. C'est ton anniversaire. Vient te changer les idées. 

-D'accord, lui répondis-je avec un petit sourire. 

Ma mère n'avait pas tort. Ce n'était pas le moment de laisser emporter par déception. Je devais profiter à fond de cette journée avec ma famille. Il y avait si longtemps que nous n'avions pas passé du temps comme ça entre nous. ça ne pouvait me faire que du bien. 

***

-Maman, je crois qu'il manque quelque chose! Lui criais-je, tandis qu'elle était à l'intérieur de la maison. 

J'étais devant la table où il y avait le buffet que ma mère et moi avions soigneusement prit le temps de placer. 

Samedi était arrivée, et depuis 8 heures ce matin que mes parents et moi étions debout. Nous courions dans tous les sens pour pouvoir tout finaliser avant l'arrivée des invités. C'était dans la cour que la fête se déroulera. Pas question de rester à l'intérieur avec le beau temps qu'il faisait. Peut-être que Kristine et Nick ne pourrons pas être là, mais au moins je pouvais compter sur ce beau temps pour me remonter un peu le moral. Vous vous imaginez s'il y avait eu de la pluie, ça aurait définitivement été la pire fête de tous les temps. 

Je me sentais moins désenchanté ce matin-là. Je n'avais pas eu trop le choix toute la semaine de me mettre à l'idée qu'ils ne seront pas là pour ce party. Je ne devais pas me démoraliser uniquement pour ça. J'avais passé à autre chose. 

La dernière chose qu'il restait et qui n'était pas disposé sur la table de buffet, c'était les verres. J'avais repassé plusieurs fois et tout était, sauf ça. 

Ma mère s'était cassé la tête en ayant acheté presque toutes les sortes de jus et de chips qu'il y avait dans l'épicerie. Presque toutes les jus de fruit y étaient. Du jus d'orange, jus de raisin, jus de pommes, et même du jus de bananes. C'était comme si nous attendions le quartier en entier. Sans oublier toutes les sortes de chips. 

C'était bien dans les habitudes de ma mère à toujours vouloir faire plaisir à tout le monde en même temps. Souhaitons seulement que tout le monde se jette dans le buffet, parce que sinon nous serons pris avec toutes cette nourriture en trop. 

J'avais hâte de revoir mon petit groupe d'amis du début du secondaire, malgré que j'aie été déçu à cause de la réponse de Kristine et de Nick. J'avais un bon pressentiment pour cette fête. 

Ma mère sortie de la maison, juste après que je lui aie crié qu'il manquait quelque chose sur la table. 

-Qu'est-ce que tu as dit Taylor?! Me cria-t-elle à son tour, comme je me trouvais dans le fond de la cour, là où le buffet était. 

Ma petite sœur elle se trouvait dans le trampoline et me criait en même temps que ma mère de la regarder. En même lieu, j'étais déconcentré par le chien d'un voisin plus loin qui ne cessait d'aboyer depuis 10 minutes. 

Jamais ce chien n'aboyait. Pourquoi maintenant? 

-Les verres! Lui criais-je. Tu as oublié les verres!  

Elle comprit malgré tout ce boucan dehors et elle retourna à l'intérieur. 

Maintenant ce fût au tour de ma sœur. Attendant le retour de ma mère, je la regardai dans le trampoline. Elle était si impatiente de me montrer ce qu'elle savait faire, des trucs qu'elle a appris dans ses cours de gym à l'école. Elle m'en parlait souvent, par contre, elle n'avait pas eu l'occasion de me le montrer encore.  

20 minutes s'étaient écoulées depuis que nous avions tout finalisé à l'extérieur. J'étais à présent dans le salon, attendant mes invités. 

Plus tôt ce matin, mon père était partit magasiner pour les trucs qu'il manquait dans le frigo. Il ne devrait lui non plus pas tarder à arriver. 

Pendant que j'attendais patiemment l'arrivée de mes invitées, je me perdis légèrement dans ma tête, pensant à Nick. C'était incroyable à quel point son absence m'affectait, surtout depuis notre retour de Dyess. À peine 1 seconde à ne rien faire et j'arrivais à décrocher de la réalité pour ne penser qu'à lui. Toujours lui. 

Quelqu'un sonna à notre porte et m'obligea à revenir sur terre. 

ça devait sans doute être les premiers invités. 

Je me levai d'un bond du divan où j'étais et me dirigea vitement dans le hall d'entrée. 

-Taylor, tu t'en occupe!? Me demanda ma mère de la cuisine. 

-Oui! 

Une fois devant la porte d'entrée, j'ouvris... 

Au tout début, je croyais que c'était une blague qu'on me faisait. Ce n'était pas cette personne que j'attendais aujourd'hui, mais que j'aurais tant voulu attendre. Honnêtement, j'ai bien faillit lui fermer la porte au nez, pensant que ce n'était qu'un mauvais coup et que cette personne disparaîtrait quand je ré-ouvrirai la porte. 

Étais-je folle ou Kristine avait vraiment dit qu'elle ne pourrait pas être au party à cause d'un souper de famille? Je n'étais pas si dingue que ça, j'avais véridiquement compris cela. Je ne pouvais pas avoir imaginé. 

Dans ce cas, qu'est-ce que Kristine faisait devant ma porte, avec un bouquet de fleurs dans une main et un cadeau, emballé dans un papier rose pâle avec un ruban blanc tout autour, dans son autre main? 

Je suis resté tellement renversé que j'étais resté solidifier sur le seuil de la porte, n'ayant aucune réaction. Elle aurait pu croire que je n'étais pas heureuse de la voir. 

J'avais aperçu en dernier temps sa voiture fiat tipo grise qui était garé devant chez moi. 

-Euh... Kristine? Lui dis-je, encore vraiment incertaine de comprendre ce qu'elle faisait là alors qu'elle m'avait bien dit qu'elle n'y serait pas. 

-Surprise! Me dit-elle enfin en levant les bras dans les airs avec les fleurs et le cadeau dans les mains. 

Ma mère arriva très peu de temps après dans le hall d'entrée. Je me retournai vers elle et vit qu'elle avait un grand sourire dessiner sur ses lèvres. 

C'est à instant que je compris en voyant le visage de ma mère. Donc, tout était arrangé entre elle et ma mère? Kristine avait-elle pu se libérer et elles avaient décidés tous les deux de ma garder la surprise? 

-Mais qu'est-ce que... leur dis-je, tandis qu'elles souriaient tous les deux. 

-Alors ma chérie, comment te sens-tu maintenant que ta meilleure amie est là à ton party? Me demanda ma mère. 

-Seigneur, si vous saviez à quel point je vous déteste! Dis-je en allant serrer fortement Kristine dans mes bras alors qu'elle riait. 

Leur coup n'était pas manqué. Elles m'avaient bien eu et je ne m'étais douté de rien. 

Alors moi j'avais eu ce faux espoir que Kristine ne vienne pas à ce party tandis qu'en réalité ce n'était qu'un coup monté. 

-Tu as réussis à te libérer? Lui demandais-je, suite à l'avoir serré dans mes bras, encore sous le choc. 

-Non, cette histoire de souper avec ma famille c'était complètement inventé! 

-Alors toute la semaine j'ai été déprimé et j'ignorais que c'était faux?! 

-Je te l'assure, dès que tu as raccroché avec moi cette journée-là, j'ai presque fondu en larmes! Je me trouvais tellement médiocre de te faire croire que je ne viendrais pas. 

-Et lorsque je t'ai vu dans ta chambre le jour de ton anniversaire, rajouta ma mère, quand je suis sortie de ta chambre, j'ai dit à ton père que je ne voulais plus garder la surprise parce que je me sentais trop mère indigne de te laisser dans cet état. Il a tout fait pour me convaincre de ne pas le faire. ça aurait gâché la surprise. 

-Et qui a eu l'idée? Leur demandais-je, curieuse. 

Elles restèrent silencieuse un instant en se jetant un regard furtif. 

-C'est moi, finit par dire ma mère. 

-Et après tu te sentais mal? Tu sais que tu es insensé? Lui dis-je en rigolant. 

Je les détestais et je les adorais à la fois de m'avoir fait ce coup. Je les détestais de m'avoir fait croire que ma fête serait saboté, mais je les adorais de m'avoir réservé cette merveilleuse surprise que je n'avais jamais vu venir. Je n'avais pas eu un seul doute. Je les détestais dans le bon sens. 

Voilà pourquoi dans ce cas mes parents ne m'avaient parlés de rien pour ma fête. Ils attendaient que je fasse le premier pas pour pouvoir ensuite me préparer la surprise. 

Je regrettais tant de les avoir jugés là-dessus. 

Bref, il n'y avait que mes proches qui pouvaient être aussi imprévisible. 

-Vous savez à quel point je vous adore et que je vous déteste à la fois!? 

Ma mère et Kristine me serrèrent tous les deux dans leur bras. Je les serrai encore plus fort. 

Cette fête sera encore meilleure que j'aurais pu le croire. Moi qui avais juré que ce serait le pire jour d'anniversaire de tous les temps. 

Alors que nous étions tous les trois dans les bras l'une de l'autre, un klaxon de voiture venu attirer notre attention à tous les trois. Nous détournâmes notre regard en direction de la rue, de là où venait le bruit du klaxon. Nos yeux se posèrent sur une voiture de marque Triumph Spitfire, bleu poudre. D'après ce que je connaissais dans les voitures, grâce à l'un de mes oncles, ce véhicule devait dater des années 80, peut-être même plus vieille encore. Ce n'était pas pour rien que j'arrivais à trouver le nom et l'année des voitures aussi facilement qu'un garçon fan de bolide. Depuis que j'étais toute petite que mon oncle parlait sans cesse de voiture. Au fil du temps, j'avais retenu beaucoup de chose. 

Cette voiture était ravissante. 

Je commençai à me poser de sérieuse question quand je vis cette extraordinaire voiture se garer devant la maison, juste en-face de la voiture de Kristine. Ce n'était pas tellement ça qui avait attiré mon œil. Ce qui avait attiré le plus mon attention, mis à part cette voiture, c'était que l'homme à bord de cette automobile n'était pas n'importe qui. C'était mon père! Qu'est-ce que mon père pouvait faire à bord d'une aussi belle voiture alors qu'il était partit avec la sienne tout à l'heure!? 

Je compris. Il avait changé sa voiture pour ce splendide bolide! Qui avait pu lui offrir ça? L'avait-il trouvé dans une enchère? Je n'aurais jamais pensé voir mon père revenir avec ça!

Je me dégageai des bras de ma mère et de Kristine d'un air émerveillé.  

Mon père rangea la voiture devant la maison, juste devant celle de ma meilleure amie, et il stoppa le moteur. 

Je descendis l'escalier devant la maison, pleinement sous le choc que mon père s'aille acheter une nouvelle voiture de cette année-là, alors que ma mère et Kristine restèrent sur le porche de la maison. 

Je me souviens avoir presque courut pour aller rejoindre la voiture, avec mon père toujours à bord. 

Une fois près de celle-ci, je restai ancré sur le trottoir. J'avais l'expression d'un enfant qui venait d'avoir sa première bicyclette. 

Mon père ouvrit sa portière après avoir retiré les clefs du contact. 

Ma mère et Kristine étaient venues nous rejoindre très peu de temps après. 

-Tu me fais marcher papa!? Lui dis-je, épaté. Où as-tu trouvé cette voiture!? 

-Je l'es eu dans une enchère, me répondit-il, tout en contemplant le véhicule. 

Il monta sur le trottoir, là où j'étais. 

-Quelle année? 

-Une 1962. 

-Wow. 

Alors elle était encore plus vieille que je l'avais pensé. 

Je n'arrivais pas à croire que je verrai cette voiture garé dans notre stationnement. Je connaissais mon père, il allait devenir parano chaque soir parce qu'il allait avoir peur pour la voiture. Il n'aura qu'à la mettre dans le garage, comme ça il n'y aura aucun danger. 

La voiture était dans un état plus qu'impeccable. Elle avait zéro égratignure, même pas une tâche de saleté ou de rouille. Elle brillait. 

-En tout cas, le propriétaire en a pris soin, dis-je, en allant la contempler de plus près. 

J'avais fait la remarque sur le trousseau de clef que tenait mon père, sur lesquelles il y avait les clefs de la Triumph, qu'il y avait un ruban rose attaché en forme de boucle, comme sur un cadeau emballé. 

Je n'avais pas compris encore même si j'y avais discerné le ruban. 

-Taylor, me dit ma mère, alors que j'observais la voiture dans toute sa splendeur. 

-Quoi? Lui demandais-je en me retournant vers eux. 

Ma mère me fit d'un signe de tête de regarder mon père. 

Celui-ci s'avança d'un pas vers moi puis il me tendit les clefs, là où il y avait le ruban rose attaché en boucle. 

Je levai les yeux vers mon père, suite à avoir regardé le trousseau qu'il me tendait, avec les clefs de la Triumph, et par la suite, je regardai ma mère et Kristine. 

-Vous voulez que... je la conduise? 

-Tu pourras la conduire tant que tu veux. Elle est à toi maintenant, me dit mon père en brandissant les clefs. 

Je poussai un fou rire, ne le prenant pas au sérieux. 

-Ah ah, très drôle. 

-Je suis sérieux Taylor. C'est ton cadeau d'anniversaire. 

Je savais que mon père était très sérieux en voyant son visage. Il n'était jamais bon pour faire des blagues. Il finissait par éclater de rire. Mais cette fois, non. Il était sincère. 

C'est surtout aussi lorsque je vis le visage de ma mère et de Kristine que je me rendais compte que ce n'était pas du tout une blague. 

J'avais bien faillit me laisser tomber sur le trottoir. 

-Vous rigolez n'est-ce pas? Dites-moi que c'est une blague? 

Ma voix tremblait. 

Ce ne pouvait pas être vrai. Une Triumph Spitfire 1962, à moi? 

J'avais finis par prendre les clefs d'une main tremblante, les larmes aux yeux, tellement j'étais comblé. 

ça avait été un cadeau tout aussi inattendu que la venue de Kristine. 

Je me suis retourné vers le véhicule et des larmes de joie se sont mises à couler sur mes joues. 

-Oh mon dieu, dis-je en me retournant vers eux, en pleure. 

-Taylor, tu pleures? Me demanda ma mère. 

Je ne pus rien dire d'autre. Je sautai dans les bras de mon père et le serra énergiquement dans mes bras. 

J'y avais laissé tomber des larmes sur sa veste en cuir qu'il portait. Une vielle veste qu'il avait depuis des siècles. 

Ma mère caressa mon dos tandis que j'étais dans les bras de mon père, plus heureuse que je ne l'avais jamais été. Si j'avais pu, j'aurais passé le restant de mes jours à le serrer contre moi. 

Ma pire fête d'anniversaire s'était transformée en le plus bel anniversaire depuis toujours. Je n'aurais jamais pu prédire un jour recevoir ceci en cadeau! Ma première voiture! Qui avait déjà pu avoir ça!? Je devais être la seule et unique jeune fille de mon collège à avoir reçu ça comme cadeau d'anniversaire! Et qui aurait pu demander mieux qu'une Triumph Spitfire 1962? C'était insensé. 

-Merci, dis-je à mon père. 

-ça me fait plaisir ma chérie. 

J'avais serré mon père durant une longue minute, si ce n'était pas plus. Il n'y aurait jamais eu de mot pour décrire ce que je ressentais d'avoir reçu cette voiture offerte en cadeau par mon père. Dire merci ne suffira jamais. 

Vous vous imaginez le prix que mon père avait dû payer pour pouvoir se procurer une voiture de ce genre?! 

Il n'aurait pas dû. Est-ce que je méritais vraiment ça? 

Je me dégageai des bras de mon père puis je vis que ma mère pleurait elle aussi. 

-Maman, ne pleure pas, dis-je en riant, toujours avec des larmes. Tu vas me faire pleurer encore plus. 

-Excuse-moi si je suis ému dans ce cas, me répondit-elle en rigolant. 

Mon père avait dû payer un prix de fou pour pouvoir obtenir une voiture comme ça, et à dire vrai, c'était ce côté du cadeau qui ne me plaisait pas. 

-Mais combien as-tu payé pour ça? Demandais-je à mon père en essuyant mes larmes. 

-Ce ne sont pas des choses qui se demandent Taylor. 

-Je sais, mais papa, j'imagine que tu as donné un prix fort aux enchères. Tu n'étais pas obligé de faire ça. 

-Et pourquoi pas? Tu es ma fille Taylor. Ce cadeau, tu le mérites plus que tout. 

Malgré cette joie immense que j'éprouvais d'avoir reçu cette voiture, mon père n'avait aucunement été obligé de m'acheter quelque chose d'aussi dispendieux, d'aussi énorme. Même un livre de cuisine ou une brosse à dent aurait fait mon affaire. Je n'étais pas du tout difficile dans les cadeaux. Je n'étais pas une fille qui avait besoin d'être autant cajoler, encore moins pour des cadeaux de noël et d'anniversaire. 

Je ne pensais pas que mon père se serait rendu jusque-là en m'achetant cette voiture. 

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