L’Observateur

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Je suis le temps et l’espace. Je vois l’infinité d’univers existant. Je vois la naissance et la mort de ses univers. Tout n’est qu’un cycle infini qui se répète. Il n’a ni début ni fin. J’existe et je n’existe pas. Je vois tout et ne vois rien. Je suis partout et nulle part. Je sais tout et ignore tout. Je suis tout et ne suis rien. Je n’ai point de forme physique. Je suis la matière derrière l’existence. Certains m’appellent Dieu, d’autre Allah. J’ai une infinité de nom, mais pourtant je n’ai pas de nom. Toutes les espèces intelligentes de cette infinité d’univers savent que je suis là. Certains individus entendent ma voix, mais ils ne me comprennent pas. Ils m’attributs le mystère de la Vie. Ils me donnent des pouvoirs que je n’ai pas. Je vois les systèmes politiques se construire et se détruire. Toujours la même boucle qui mène à l’autodestruction. Je ne suis qu’un observateur qui raconte l’histoire de personnes qui ont attirés l’attention d’un observateur piégé dans l’éternité.

J’entends une Voix, jeune et vieille, vivante et morte, mais surtout éthérée. Elle dit un mot que je n’entends pas et ne comprend pas. Elle m’appelle, je crois. Elle vient de partout et de nulle part. Je n’arrive pas à me concentrer sur elle. Je suis… Qui suis-je ? Pourquoi, pourquoi entendre cette Voix me donne si mal ? Quelle est cette chose qui me prend ? J’ai un corps ! Comment est-ce possible ? Je ne suis pas ! Je ne peux pas être ! Hein de l’eau ?! J’ai de l’eau qui coule de mes yeux ! Comment… C’est… Je… Je pleure ! Je ressens de la peine, du désespoir et de… de… de l’amour pour cette Voix.

Elle est là, je la voie. Je l’entends. Elle me dit que je ne suis pas seul. Je ne comprends pas, seul ? C’est quoi être seul ? Est-ce que je ressens en ce moment ? Cette sensation d’un déchirement dans ma poitrine, comme si on m’arrachait le cœur. Elle se met à chanter. Je veux chanter avec elle, mais ma bouche ne fait pas de son. Je force, je force. Je ne produis qu’un gargouillis. Ma peau, mes muscles et mes nerfs se mettent à chauffer. Je veux avancer vers elle, mais je suis incapable. Mon corps s’agite dans tous les sens sans que je le contrôle. J’ai mal, terriblement mal. Je crie, je crie encore plus fort. Je m’arrache les poumons à force de crier.

Je vois des Ombres. Je crie. Des flammes apparaissent et font brûler les Ombres. Les Ombres brûlent et la douleur s’atténue. Je crie de plus en plus. Le sang vient se mêler aux flammes. Les ombres gisent par dizaines, centaines, milliers par terre.

J’avance vers le Chant de la Voix. Plus je m’en approche et mieux je me sens. J’entends maintenant le son des flammes. Ce crépitement si distinctif quand la chair brûle. J’entends les cris de peurs et de désespoirs des Ombres. Quelle est cette odeur ? Je sais, c’est celle de la chair brûlée. Je sens l’odeur de la terre et des plantes. Ces choses qui semblaient rendre si heureux les vivants. Je suis vivant. Je ne suis pas simplement l’éternel observateur.

J’entends la Voix avec mes oreilles maintenant et non plus dans mon esprit. J’ouvre les yeux. Le soleil m’éblouit. Je lève la main pour le bloquer. Devant moi s’étend une plaine d’un vert chatoyant. Un peu plus loin, une mer d’acier et de fer se dressent. Mon peuple, tous des guerriers et guerrières. Ils sont des millions la plus grande armée ayant existé en ce monde, Mon Monde. Je me tourne et derrière moi ne se dressent que ruines et désolation. Ce qui semble être les reste d’une grande cité est encore engloutie par les flammes, la destruction, les cris de terreur et une atmosphère de désespoir et de peur primal.

J’avance vers mon peuple. Petit à petit, j’approche d’eux. La perfection de la formation et leur immobilité prouve le professionnalisme de notre armée. Dur de croire qu’il a quelques mois, les Soldats de l’Empire les prenaient pour de simples civils sans défense.

J’atteins le premier rang des troupes. Comme un seul être, elles me laissent passer. J’arrive au centre et la Voix se tient là, Frédérique est là. Elle me sourit m’ouvre les bras et me dit un mot, un nom, le mien.

« Guillaume »

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