Cinq : Os

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L’année de mes huit ans, le djinn est venu me visiter tous les soirs. Au fur et à mesure , il se métamorphosait , devenant moins laid de jour en jour, ou bien était-ce moi qui m’habituait à son apparence ?

Depuis la nuit où il m’avait emmenée danser avec les feux follets et qu’il m’avait expliqué que ce phénomène était produit par le gaz qui s’échappait des os des squelettes , je lui faisais une confiance absolue .

Pourtant , il n’était pas toujours de bon conseil et sa malice le poussait à me faire faire des bêtises .

Ainsi un jour, il me conseilla de sortir d’un placard une multitude de grosses bougies de toutes les couleurs , il me dit de les mettre dans la baignoire et de les allumer.

Rien ne se passa pendant quelques secondes puis, l’une après l’autre , elles se mirent à tournoyer de façon de plus en plus bruyante et en lançant des éclairs jaunes, rouges, verts et bleus.

C’était magnifique et effrayant à la fois et ma mère se prėcipita dans la salle de bain en entendant ce boucan , me voyant paralysée et terrifiée devant ce spectacle , elle éclata de rire et me dit :

- Ça t’apprendra à toucher ce qu’il ne faut pas !

- Mais je croyais que c’étaient seulement des jolies bougies ...

- Ce sont des feux de bengale , ton père va être furieux , il les a acheté pour le 14 juillet.

À cette évocation, une chappe de tristesse tomba sur moi , mon père allait encore accuser ma mère de ne pas savoir nous élever , je maudis le djinn et le soir même lui demanda une explication.

Il ne fit qu’en rire et me répondit qu’il fallait ne pas croire tout ce qu’il disait mais avoir un peu de jugeotte.

Pour autant , je continuais à l’écouter et il fut l’instigateur de bien d’autres bêtises comme celle de faire avaler à une poupée qui avait bêtement la bouche entr’ouverte, des balles de révolver que j’avais trouvées dans le tiroir de la table de nuit de Grandpa .

Quand Grandpa s’était aperçu de leur disparition , il avait retourné de fond en comble sa maison, accusant tour à tour Grandma, ma jeune tante qui vivait encore chez eux , la femme de ménage et le plombier qui était passé pour une réparation .

Devant sa colère et son inquiètude, je n’en menais pas large et le soir je demandais au djinn quoi faire . Il rit comme d’habitude et me dit:

- Laisse le mijoter un peu, ça lui apprendra à laisser traîner n’importe où des balles de révolver...

Après, tu n’as qu’à te confier à ta tante, elle va arranger ça .

Et effectivement, elle arrangea tout , on ouvrit le ventre de ma poupée pour lui extraire les balles et on en entendit plus jamais parler.

Pour se faire pardonner de l’avoir soupçonnée, mon grand père offrit un magnifique œuf bleu de Russie à ma grand mère et ce fut le début de sa magnifique collection.

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