3.La fin du Sceau

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Le vampire avait gardé le silence. Quelle que soit la torture que l'on employait, pas un seul cri de douleur n'avait franchi ses lèvres closes.

Il était vraiment en piteux état. Elle lui avait arraché les ongles des mains et des pieds, coupé les paupières, broyé les genoux et arraché petit à petit ses intestins. Il y avait encore bien d'autres choses mais s'il fallait tout énumérer, nous y serions encore.

Dylane avait pris en pitié la créature, qui bien qu'elle ne le montra pas, souffrait affreusement. Ses yeux ne mentaient pas. Habituellement, elle n'aurait pas cherché plus loin et l'aurait exécuté mais elle soupçonnait l'être sous lequel le vampire était affilié d'avoir apposé un sceau de silence. Et personne ne pourrait rien faire contre cela.

Mais Dylane s'offrit un petit plaisir depuis longtemps oublié et elle s'en délecta.

Une fois qu'elle ne trouva plus de peau à écorcher, elle se contenta de l'enfermer dans la cellule improvisée, c'est-à-dire sa chambre, et sortit de là, les mains pleines de sang encore chaud. C’était un vampire, il allait guérir, seulement ça allait lui prendre énormément d’énergie et ils seraient tranquille jusque là. Sur le mur du couloir en vitres blindées, ses sœurs se déchaînaient. Un ennemi était ici et elles devaient la protéger de lui. Pour les calmer elle leur montra le sang qui maculait ses doigts. Cela apaisa légèrement leur colère. Bientôt elles auraient les différents organes qu'elle avait collecté pour les nourir. Et plus jamais elles ne perdraient sa piste, ni dans les mers, ni sur la terre.

— Elles me feront toujours aussi peur.

— Ne dis pas ça. Elles sont magnifiques.

Dylane se tourna vers Laël et le fusilla de son regard saphir. Il n'aimait pas ses sœurs. Personne ne les aimait. Sauf elle. Car elle aussi, elle avait failli devenir, ou rester, comme elles.

Elles étaient les protectrices d'un lieu à partir du moment où il y avait de l'eau pour elles, elles étaient faites pour régner sur les mers et les océans, pour sauvegarder les lacs et pour faire d'un lieu, un temple. Leur longue queue grise était très musclée, parfaite et étincelait d'un éclat lunaire à la moindre lumière. Leur corps pâle entier était fait pour la nage à grande vitesse. Elles pouvaient atteindre jusqu'à 200 km/h lorsqu'elles avaient une proie grâce au soutien supplémentaire de leurs bras aux nageoires supérieures et de leur forte puissance. C'étaient des chasseuses redoutables et séduisantes. Selon ses soeurs, les yeux variaient entre le bleu aquin et le vert intense mais toutes avaient une chevelure ébène, comme elle.

— Toi seule les comprends après tout. Pourquoi ne les as-tu pas libérées ? questionna-t-il en refermant la porte du couloir derrière lui.

— Je les ais libérées, puis après une pause elle reprit : d'une certaine manière, parce que mon intuition s'est révélée être la bonne. Elle décida de changer de sujet. Un vampire ne serait jamais entré dans mon repère sans y avoir été envoyé par ses supérieurs. Il avait un message a délivrer et il a brillamment réussi sa mission.

— Quel était le message ? s’enquit Laël

Dylane resta longtemps sans rien dire, à contempler ses soeurs. Sa gorge se serra douloureusement. C'était si difficile d'admettre ce qu'elle avait comprit, de réaliser qu'à présent plus aucune d'entre elles n'étaient en sécurité. Mais ce n'était rien par rapport à la culpabilité qu'elle ressentait car si elle n'avait pas fait l'autruche, elle aurait pu saisir bien plus tôt ce qui ce passait.

— Le Sceau a été rompu.

— Quoi ? Es-tu sûre de ce que tu dis ? demanda Laël tout en lui saisissant le bras pour l'obliger à le regarder.

Ses yeux verts captèrent les siens, et avec la moue inquiète ainsi que ses joues pleines, on aurait dit un enfant qui s'inquiétait de choses d'adultes. Dylane lui sourit tendrement. Son ami de longue date s'inquiétait encore pour elle alors qu'il gérait déjà ses propres soucis. Elle posa la main sur sa joue pour le rassurer, ça irait.

— Ho oui. Je l'ai senti dans mes chairs, ça je peux te le jurer. Ca fait un moment en fait que je le ressens mais j'ai préféré me dire qu'il s'agissait juste de stupides cauchemars, d'angoisses en rapport au bar, de tracas quotidiens. Je ne voulais pas croire que tout s'était effondré à nouveau. Tu imagines bien ce qui nous attend à présent ?

— Oui. J'irais me renseigner auprès des autres anges s'ils ont perçus des soucis du côté des terres et leur demander par la même occasion de surveiller leur avancée.

— J'aurais préféré te garder à mes côtés. Tu viens juste de revenir que tu vas déjà repartir et je ne suis pas sûre de pouvoir gérer ce bordel toute seule.

— Comment ça toute seule ? Tu as Orso et Kélia aussi, ils vont te soutenir, énonça-t-il avec évidence.

Dylane lui lança un regard mauvais, elle était certaine qu'il faisait exprès de ne pas comprendre du tout ce que la fin du Sceau allait impliquer. Elle s'éloigna de lui et se rapprocha un peu plus de ses soeurs. Elle les entendait siffler de rage, elle sentait leur nervosité. Oui, bientôt tout changerait. Elle inspira soudainement pour soupirer lentement. Il paraissait qu'il s'agissait d'un simple réflexe du corps quand il y avait trop de pression dans les trapèzes. Elle fixa l'eau trouble sans vraiment la voir, en laissant son esprit vagabonder et se laissa se perdre dans ses pensées. Quand Laël posa sa main sur son épaule, Dylane revint à elle. Elle avait resseré les bras sur elle et s'était encore plus barbouillé de sang même s'il avait un peu séché. Elle soupira encore une fois.

— Tout comme toi, ils préviendront leur communauté, ils répendront la nouvelle et surveilleront les frontières. Mais ici, sur le littoral, c'est moi qui règne. Je ne connais personne qui voudra s'allier à moi en étant en connaissance de cause !

— Ne sois pas si pessimiste, Dylane.

— Mais tu le fais exprès ma parole ! C'est le Diable qui vient sur mes terres ! Le Diable tu m'entends !? Et il a toutes ses troupes sur le pied de guerre. Ou crois-tu qu'il se dirige actuellement ? Comment penses-tu qu'il se sente ? Il a tout perdu en une nuit et est enfermé depuis des siècles et des siècles ! Il est venu se venger ! Il est venu prendre ma tête...

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