A Paris
Dans le train.
A Paris le ciel n’est jamais bleu il est gris et les nuages aussi ; moi du gris au bleu j’observais deux tons : gris-bleu, bleu-bleu.
A Paris le soleil se lève aux cîmes d’acier ; moi mon matin était à la Défense comme l’aurore des néons.
A Paris sur l’horizon presque immense la poix lourde étale son manteau ; moi j’étais calme à la fenêtre après le déjeuner.
A Paris ne faut s’arrêter ; moi je courais toujours alerté par la foule, la houle me poussait encor loin de la stature.
A Paris respirer c’est important, plus important que tout, puisqu’il faut bien vivre ; moi je n’osais trop remuer mes poumons.
A Paris la Seine ne dort jamais, moi j’ai dormi un peu.
Et je voulais me réveiller, parce qu’on ne manque pas à Paris.
[15.04.19]
Annotations
Versions