XII

Une minute de lecture

 J’ai trop envie d’écrire, tellement qu’au sang se substitue l’encre de mes veines et la page est la sangsue qui l’aspire.
 Je me frotte au papier volontiers comme on frotte un humide amas de membres.
 Je me sèche tout entier de l’encre qui transpire.
 Je suis au corps-à-corps et la petite intimité de lettre éclot en hématomes essentiels.
 Ce bleu encore inculte est à passer au baûme ; le temps fera l’affaire, mais fuyant ne peut s’éponger sur rien que je ne doive saisir.
 J’ai trop envie d’écrire, tellement, tellement, mais les feuilles empesées s’envolent car rien n’est grave et tire au sol un propos si taché.
 Alors voilà, embarquer le poids d’une âme pour faire couler le tout en larmes et faire tomber en soi plus bas encor plus bas la page au fond de soi, voilà comment lourdir, digérer puis rendre une étrange pâte...

[15.06.19]

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