Les Solutions

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Dans cette partie sont définis trois principes qui devront être appliqués pour résoudre les crises contemporaines et celles qui arriveront. Pour rester concis et applicables, ils s’envisagent comme des « graines » : on n’en récolte pas directement des « fruits », mais celles-ci contiennent le nécessaire pour être fertiles si elles sont cultivées avec suffisamment d’attention. Le projet est donc composé de trois principes qui devraient être cultivés conjointement et le plus largement possible. Ce sont : la Localisation, la Capacité d’autonomie et la Réappropriation de la mondialisation.

La Localisation : ce mot se définit en opposition à la mondialisation, c’est le fait de produire et consommer plus localement. Dans l’alimentation, c’est consommer des produits qui viennent de notre jardin, ville ou région ; en privilégiant les lieux de production les plus proches. Le but est de privilégier les flux d’échelle locale, que ce soit lors de la consommation ou de la production. Elle est pensée comme l’opposé de la mondialisation : aux produits standardisés étrangers on doit préférer le producteur régional ; aux produits faisant le tour du monde avant d’arriver à notre porte on doit privilégier les circuits courts ; etc. Les intérêts de la localisation sont multiples. D’abord, elle permet de limiter l’impact des flux internationaux sur l’environnement. Ensuite, elle invite à tirer profit de ses propres ressources locales au lieu de convoiter celles étrangères. Enfin, elle permet à l’individu « consommateur » d’être libéré de cette étiquette pour devenir « acteur » de sa consommation, dans le sens où une production locale doit lui permettre de mieux comprendre les moyens de production. Cette prise de conscience devrait renforcer les liens à petite échelle, producteurs et consommateurs étant plus proches. Cependant, la limite de la localisation réside dans le fait que certaines zones géographiques possèdent des richesses uniques (bassins pétroliers, merveilles naturelles, aires géographiques vastes, ...). Pour les pays les moins « riches » de richesses uniques, ils devront d’abord chercher à remplacer les richesses manquantes (« Ils n’ont pas de pétrole, mais ils ont des idées ») et à valoriser ce qui semble à première vue ne pas être une richesse (innovation, recherche, technique, ...). En attendant de pouvoir se passer de certaines richesses uniques, celles-ci pourront être commercées à l’international, en respectant la souveraineté des pays qui les possèdent. La localisation, c’est aussi finalement une invitation à découvrir ses propres richesses et à les valoriser.

La Capacité d’autonomie : c’est être capable de subvenir aux besoins de sa population en dépendant le moins possible des pays étrangers. Elle doit concerner les secteurs de l’alimentation, de la défense et sécurité, des consommations vitales (habillement, hygiène, ...), de la construction, des technologies et ingénieries... et de tous les secteurs qui apparaissent comme vitaux pour le pays. Dans la suite de la Localisation, les pays devraient consacrer toute leur énergie à devenir capable d’autonomie et d’indépendance, ou à retrouver leurs « souverainetés ». On parle bien de « capacité », car l’idée est que les pays aient la capacité d’être autonome rapidement, sans forcément avoir à la mettre en œuvre perpétuellement. Cette capacité d’autonomie doit bien sûr se gagner par la recherche, la formation de la population et la construction d’infrastructures.

Toujours dans l’esprit de la localisation, elle doit être faite à toute les échelles : on ne doit pas compter sur « une deuxième planète » pour le développement de l’Humanité, on doit être autonome à l’échelle des régions du monde, puis des États, des régions et finalement des cités. Le rôle des organisations mondiales devrait être de promouvoir les capacités d’indépendance(s) des pays membres, tout en régulant les relations interétatiques et en décidant des aides accordées aux pays en quête d’autonomie. Dans le champs politique, la capacité d’autonomie serait le fait de rendre capable sa population de se gouverner à différentes échelles et de subvenir à ses propres besoins. La capacité d’autonomie, c’est finalement une invitation à être capable de dépendre le moins possible de ce qui ne dépend pas de nous.

- Réappropriation de la mondialisation : se réapproprier la mondialisation, c’est le fait que les individus ne la subissent pas et n’en soient pas « victimes ». Dans le champ économique et financier, cela revient simplement à se référer à la localisation et la capacité d’autonomie. Dans le champ social et culturel, c’est ne pas subir une uniformisation et standardisation de sa culture et celles des autres, mais promouvoir ses particularités régionales. Sans renier les apports culturels du monde, il s’agit de remarquer ce qui tient de l’apport culturel et ce qui tient de l’usage ; et de valoriser les coutumes locales (« fierté nationale », fêtes, sensibilité artistique, musées, patrimoine, tourisme, ...). La diversité culturelle est une richesse à conserver, développer et valoriser.

Un des sujets importants de la mondialisation est les flux humains :

o Considérant les migrations internationales pour s’installer dans un autre pays : celles-ci ne doivent pas être empêchées, mais les pays doivent faire en sorte d’être suffisamment attirants pour leurs propres populations (celles-ci doivent apprécier y rester, sans en être prisonnières). Pour les individus ayant fait le choix - ou ayant dû - émigrer, la politique française semble être de les « assimiler », c’est-à-dire de leur faire perdre leur particularité pour qu’ils développent un sentiment d’appartenance au « bloc » national. Cette politique qui a certainement fonctionnée a cependant une limite : les individus n’adhérant pas à la culture de la nation s’en désolidarisent, jusqu’à éventuellement former une culture parallèle dans le même pays. Il en résulte une fracture entre les groupes qui peut causer des incompréhensions, intolérances et troubles. Une autre solution est d’ « incorporer » les individus : c’est-à-dire de les accueillir sans chercher à briser leurs particularités (dont culturelles). De manière triviale, on peut utiliser une métaphore de la cuisine : dans une mousse au chocolat, on ajoute l’œuf monté en neige au chocolat. Si on cherche à l’assimiler brutalement, la mousse ne « prend pas » et on n’obtient pas le dessert cherché... mais si on incorpore l’œuf doucement et avec attention, on obtiendra un dessert parfait et consistant. Cette métaphore montre qu’il faut préférer l’incorporation à l’assimilation.

o Considérant les migrations culturelles et touristiques : ces migrations sont importantes et doivent être conservées. Elles permettent des échanges culturels, l’élévation des individus dans la confrontation à une culture différente, le partage de connaissances, arts, techniques et sciences, ...

La réappropriation de la mondialisation, c’est finalement respecter les particularités culturelles, sans renier les apports sociaux et culturels de la mondialisation.

Ces trois principes, après avoir été critiqués et améliorés, doivent être sources d’applications concrètes qui permettront de faire face aux crises mondiales et rendre le monde meilleur. Localisation, Capacité d’autonomie, Réappropriation de la mondialisation : ce sont ces mots qui doivent être portés en politique et servir de base pour l’organisation Post-Coronavirus.

VC, Mai 2020.

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