Les yeux grands ouverts sur le noir qui m'entoure,

Je m'enfonce dans les profondeurs.

Je souffle, vois les bulles d'air s'envoler vers la surface

Comme si elles portent avec elles mes malheurs

Tout là-haut, où les eaux sont turquoises.

Je me sens déjà moins lasse,

Des sons assourdissants des rues, des couleurs éclatantes de la vie,

Des sourires et des moqueries.

Ici, le sombre règne, mais quelques rayons tamisés me parviennent

Triste reste de l'en haut au flamboyant soleil.

Peut-être qu'un jour, qui sait,

Tout pourrait s'arrêter.

Mais j'ai tant attendu et tant enduré

Les rires, les blagues, les surnoms,

Les "surprises", les bousculades, les accusations !...

Et maintenant, paisible, porté par le courant

Les belles eaux turquoises, au loin,

Ne semblent être qu'illusions.