Chapitre 21

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Tout devait être prêt dans quatre heures. J’avais quatre heures pour vérifier la décoration de la Salle impériale et de la Salle de bal. Je devais aussi préparer Véra et terminer par moi. J’étudiais attentivement la salle à la recherche de la moindre imperfection quand Marcus m’entourait la taille, me faisant sursauter.


— C’est magnifique, commenta-t-il.

— Tu m’as fait peur, crétin ! Ça te plaît, vraiment ?

— Excuse-moi et oui, ça me plaît. Tu es douée.

— Je n’ai pas tout fait toute seule.


Je me retournais et vis qu’il était déjà dans sa tenue de marié. Je pliais correctement son col et lissais un peu plus sa veste.


— Merci maman, rigola-t-il.

— T’es bête. Tu sais que c’est mon premier mariage ?

— Maintenant oui.

— Tu es le premier auquel j’assiste.

— Content d’être ton premier. Mariage, hein, premier mariage, rougit-il.

— J’avais compris. Je n’ai pas les idées mal placées, moi, le critiquais-je.


Je me dépêchais de m’éloigner de lui, mais il me rattrapait et m’attaquait à coup de chatouilles, remplissant la pièce de mes rires. Ça faisait longtemps que je n’avais pas ri comme ça et ça faisait du bien. Comme Véra, Marcus était devenu un être essentiel dans ma vie, l’un de mes piliers, mon meilleur ami. Même si je ne pourrais être totalement moi-même auprès de lui pendant son mariage, j’étais heureuse de pouvoir y participer et d’y avoir contribué. Quand il arrêta enfin, je posais mes mains dans son dos et observait son regard pendant une longue minute.


— Qu’est-ce qu’il y’a, princesse ? m’interrogea-t-il.

— Je t’aime Marcus. Tu es présent pour moi depuis le début et je sais que je peux compter sur toi.

— C’est fait pour ça les amis.


Il m’embrassa sur le front et j’aperçus l’heure sur sa montre. Il ne me restait plus que trois heures avant l’arrivée des premiers invités. J’abandonnais Marcus et partis retrouver Véra dans la chambre. Elle tournait en rond et se retenait de se ronger les ongles. J’attrapais ses mains et la questionnais.


— Qu’est-ce qu’il se passe ?

— J’ai oublié de te prévenir qu’il y aurait toute la famille.

— Je m’en suis déjà douté. Ne t’inquiète pas pour ça.

— Je te promets que je ne leur parlerais pas de toi. Tu seras juste ma dame de chambre, la partenaire de danse de Marcus et son amie.

— Merci. Ça va bien ce passé, tout est déjà en place et il ne manque rien.

— Tu es parfaite, mon ange.

— Tu as déjà choisi ta robe ?

— J’hésite entre deux.


Elle sortit de son armoire une robe rouge à manche courte avec un grand décolleté en V, longue jusqu’aux chevilles et fendue sur le côté droit, jusqu’à la cuisse. L’autre robe était d’un rose pâle, sans bretelles et courte en dessous du genou.


— Tu préfères laquelle ?

— Le rouge te va beaucoup mieux. Essaie-la.


Elle retira sa robe actuelle et je l’aidais à enfiler la nouvelle. Quand elle se tourna vers moi, me regard resta bloquer sur sa poitrine, pile au niveau de mes yeux. Les doigts délicats de Véra glissèrent sous mon menton pour relever ma tête.


— Mes yeux sont par là, mon ange.

— Oups, rigolais-je. Tu es magnifique. Mais tu n’aurais pas un autre soutien-gorge ? Celui-là est trop visible avec cette robe.

— Autant ne pas en mettre dans ce cas.

— Je ne sais pas si je vais pouvoir me retenir de te regarder si tu n’en portes pas.

— Rien ne t’oblige à ne pas regarder, joua-t-elle.

— Si, ta famille.


Je fis le tour d’elle pour rejoindre son tiroir à sous-vêtements et sortir un soutien-gorge qui semblait plus adéquat. Je glissais la fermeture éclair dans son dos pour qu’elle puisse les échanger.


— Est-ce que c’est mieux comme ça ?

— C’est parfait.

— Heureusement que tu es là.


Elle posa ses mains dans mon dos et me rapprocha d’elle. Grâce de ma petite taille, j’avais une vue incroyable sur son décolleté. Lentement, je levais la tête jusqu’à croiser son regard. Je me mis sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser.


— Je t’aime, commençais-je.

— Moi aussi je t’aime, me répondit-elle en souriant. Au fait, je t’ai trouvé une robe parfaite pour l’occasion.

— J’ai hâte de la voir.


Elle sortit de mon armoire une magnifique robe beige. Un léger décolleté, juste ce qu’il fallait, des bretelles agrémentées de paillettes aux multiples couleurs. Le bustier était refermé dans le dos par un fil rose pâle. La jupe s’arrêtait au-dessus du genou et une sorte de short y était intégré. Une ceinture noire ajoutait un peu de style.


— Elle est magnifique.

— Tu pourras danser sans problèmes avec. D’où le short.

— Ce n’est pas… trop ?

— Au contraire, elle est parfaite.

— Tu m’aides à la mettre alors ?

— Avec plaisir.


Je me déshabillais et l’enfilais. Je tournais ensuite le dos à Véra qui attacha délicatement l’unique fil qui parcourait tout le dos. Ses doigts qui frôlaient mon dos me procuraient des frissons le long de la colonne vertébrale. Quand elle eu fini, elle décala ses doigts le long de mon bras jusque dans mon cou. Elle y déposa un baiser et s’éloigna vite quand quelqu’un frappa à la porte. C’était les coiffeuses. Une pour Véra, une pour moi.


Ayant terminé avec moi en premier, trente minutes avant l’arrivée des premiers invités, je redescendis tout vérifier une dernière fois. En entrant dans la Salle de bal, je vis Marcus discuter avec une femme blonde, en robe violette. Vue de loin, elle était aussi grande que Véra. Il tourna la tête vers moi et s’arrêta immédiatement de parler. Un sourire s’étira sur ses lèvres et je rougis en baissant les yeux. Il s’approcha de moi et me tendit son bras.


— Cette robe te va à merveille, me chuchota-t-il.

— Merci. C’est Véra qui l’a choisie pour moi.

— Elle est parfaite.

— Tu ne stresses pas trop ?

— Non ça va. J’ai confiance en Isa et en toi. Tu as tout organisé à la perfection.

— Tu ne seras pas déçu. Tu parlais avec qui ?

— Ma tante, Lizéa. La dernière fille de ma grand-mère. Elle est venue plus tôt voir si j’avais besoin d’aide. Et elle sait garder des secrets.

— Je dois comprendre quoi dans « elle sait garder des secrets » ?

— Que si tu as besoin de parler de toi et Véra, elle t’écoutera sans poser de questions. En attendant, tu m’accordes une danse ?

— Si tu veux.


Il s’éloigna pour lancer une musique avant de revenir vers moi. Il posa une main dans mon dos et attrapa la mienne. Les yeux dans les yeux, on dansait, oubliant que sa tante nous observait. En cet instant, c’était comme si nous étions seuls au monde. Peu de temps avant la fin de la musique, je posais ma tête contre sa poitrine et fermais les yeux. Une fois marié, Marcus serait beaucoup moins présent au quotidien et je voulais profiter de lui tant que je le pouvais encore. Quand il n’y eut plus de bruit, je me détachais de mon meilleur ami et séchais la larme qui venait de couler.


— Bah pourquoi tu pleures ?

— Je suis très heureuse pour toi. Mais tu vas me manquer.

— Tu as mon numéro. Au moindre problème tu m’appelles et j’arrive le plus vite possible.

— Combien de temps en avion d’ici à chez toi ?

— Huit heures, répondit Véra à sa place.

— Je serais toujours là pour toi Élia, toujours.

— Tata est déjà là ? l’interrogea ensuite Véra en apercevant sa tante.

— Oui, elle voulait aider.

— Désolé, tout est déjà en place, rigolais-je en quittant les bras de Marcus.

— J’ai dit à Élia qu’elle pouvait lui parler. Qu’elle sait garder les secrets.

— Pas bête. Surtout si tu te sens exclu se soir.

— Ça devrait aller.


Je commençais à m’éloigner pour aller vérifier en cuisine, mais elle attrapa mon poignet et me ramena contre elle.


— Élia, soupira-t-elle. Ça ne va pas être simple pour toi se soir.

— Je gère, ne t’inquiète pas. De toute façon, je ne suis pas prête à entrer dans ta famille et encore moins à rencontrer tes parents.

— Je t’aime, me chuchota-t-elle.


Discrètement, j’adressais un coup d’œil à la tante, qui nous observait, sourire aux lèvres. Elle avait déjà compris pour Véra et moi, c’était obligé. Quand elle remarqua que je la regardais, elle me fit un clin d’œil. Je comprenais mieux pourquoi il lui faisait confiance.


— Je t’aime aussi, lui répondis-je un peu plus fort en l’embrassant.


Je souris à Marcus et Véra avant de quitter la salle de bal en faisant voler mes cheveux détacher, comme avait l’habitude de faire Véra. Dans mon dos, je l’entendis rigoler avec Marcus.

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